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Un jalon important pour un projet qui récupère des oeuvres d’art volées

Les efforts de l’Université Concordia ont mené à la restitution d’une dixième toile prise par les nazis.

par LÉO CHARBONNEAU | 22 MAI 13

Le Projet de restitution des œuvres de la collection Max-Stern annonce la restitution de la dixième toile à la succession de Max Stern et à trois établissements d’enseignement supérieur qui en sont les bénéficiaires : l’Université Concordia et l’Université McGill de Montréal, ainsi que l’Université Hébraïque de Jérusalem.

La dixième œuvre restituée, un tableau de la Vierge à l’Enfant attribué au Maître de Flémalle (1375-1444) de la première Renaissance, a été dévoilée lors d’une cérémonie organisée à l’ambassade du Canada à Berlin. Le tableau est notable parce qu’il s’agit de la première œuvre à être restituée par un musée allemand, la Staatsgalerie Stuttgart, précise Clarence Epstein, directeur des projets spéciaux et des affaires culturelles à l’Université Concordia, qui dirige le projet de restitution.

Le milieu artistique allemand a mis plus de temps que l’Amérique du Nord et le reste du monde à comprendre et à reconnaître l’histoire de ses collections, affirme M. Epstein. « Nous espérons que cette réclamation incitera d’autres musées allemands à emboîter le pas », poursuit-il.

Le projet de restitution a été créé il y a 10 ans afin de retrouver des œuvres d’art volées à la galerie Stern à Düsseldorf pendant la période nazie. Avant de fuir l’Allemagne, le regretté Max Stern s’est vu forcé de liquider la collection. Il s’est finalement établi à Montréal et est devenu l’un des plus importants marchands d’œuvres d’art du Canada. Des années plus tard, M. Stern a entrepris des démarches de restitution de sa collection d’œuvres d’art pillée par la Gestapo, mais la majeure partie de ses biens ne lui a jamais été rendue.

M. Epstein, de l’Université Concordia, collabore avec divers groupes et agences internationaux à tenter de localiser les œuvres manquantes. « Le projet, qui a les allures d’une enquête, nous a permis de répertorier environ 400 œuvres datant de la même période et ayant toutes le potentiel d’être réclamées, et la liste s’allonge continuellement. »

Lorsqu’il nous semble avoir retrouvé une toile de la collection Stern, « il ne faut ni accuser ni présumer, explique-t-il. Ce n’est pas tout le monde qui comprend ce qui est en jeu ou encore l’histoire derrière les objets en sa possession ».

Le projet de restitution apporte d’énormes satisfactions, soutient M. Epstein. « Il diffère des autres projets du genre parce que la réclamation n’est pas faite dans un intérêt personnel, mais plutôt dans le but d’éclairer une période sombre de notre histoire et de mieux comprendre notre notion du bien et du mal. »

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