L’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IEPO) de l’Université de Toronto a fondé l’automne dernier un nouveau centre de recherche en enseignement supérieur, le Centre d’études en enseignement supérieur canadien et international (CESI), qui servira de pierre angulaire à tous les projets de recherche de l’IEPO dans le domaine de l’enseignement supérieur. Selon Creso Sà, directeur fondateur du nouvel établissement, le centre est l’aboutissement de plus de 40 ans de recherche en enseignement supérieur et des études supérieures à l’IEPO.
« Le centre, qui compte 11 chercheurs, est l’un des plus importants en Amérique du Nord et au monde pour la recherche en enseignement supérieur. Il demeure malgré tout relativement peu connu, souligne M. Sà. Les gens ne connaissent pas l’étendue des travaux de recherche en enseignement supérieur réalisés à l’IEPO, tant sur le plan des thèmes abordés que des régions ciblées. » L’objectif du CESI est de faire connaître ces travaux et ces chercheurs et d’enrichir le débat public sur l’enseignement supérieur d’une manière organisée et durable.
Selon M. Sà, l’étude de l’enseignement supérieur est une discipline qui a vu le jour aux États-Unis, vers la fin des années 1950. « À mesure que l’enseignement s’est développé et que les établissements ont gagné en complexité, leurs dirigeants ont commencé à examiner les difficultés auxquelles ils étaient confrontés afin de mieux les comprendre », dit-il. À l’origine, la plupart des chercheurs spécialisés dans ce domaine étaient issus des départements de science politique, d’économie, de sociologie, d’histoire ou de philosophie.
Pour sa part, l’IEPO reconnaît l’enseignement supérieur comme un domaine de recherche depuis 1977. Depuis les années 1990, la recherche en enseignement supérieur a connu un essor important à l’échelle mondiale et s’est institutionnalisée. Aujourd’hui, les programmes d’études sur l’enseignement supérieur se multiplient. Ils visent à former les chercheurs et les administrateurs dans divers domaines comme le perfectionnement des étudiants, la recherche universitaire et l’élaboration de politiques. (Les quatre domaines de spécialité du nouveau centre sont les politiques, la gouvernance et l’organisation relatives à l’enseignement supérieur; l’expérience et la participation des étudiants; l’éducation comparée et internationale dans les pays comme les États-Unis, le Brésil, l’Australie, la Chine et les régions d’Asie; et les systèmes d’éducation postsecondaire.)
En ce qui concerne l’avenir de ce domaine d’études, M. Sà et ses collègues aimeraient disposer d’un ensemble de données pancanadiennes sur l’éducation postsecondaire qui permettrait aux chercheurs de mener des études comparatives approfondies sur le rendement et le fonctionnement des établissements. « Les chercheurs en enseignement supérieur ont encore beaucoup à apprendre sur le fonctionnement des universités canadiennes. Nous avons tendance à extrapoler et à généraliser à partir des données et de la documentation provenant des États-Unis. À l’heure actuelle, nous ne disposons pas de recherche solide basée sur des données probantes et j’aimerais voir des progrès en ce sens dans les années à venir. »