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Un nouveau rapport révèle que la culture scientifique canadienne se porte bien

Quoique selon Art Carty, président du comité d’experts, les restrictions imposées aux communications des scientifiques fédéraux jettent une ombre au tableau.

par LÉO CHARBONNEAU | 28 AOÛT 14

Les Canadiens doivent « promouvoir une société qui utilise la science pour guider ses décisions et pour élargir sa vision du monde », affirme Art Carty, directeur général du Waterloo Institute for Nanotechnology de l’Université de Waterloo. Pour y parvenir, la culture scientifique doit être forte et, à cet égard, ajoute-t-il, le Canada se débrouille assez bien.

À en croire les résultats d’un nouveau rapport du Conseil des académies canadiennes, les Canadiens se classent au même niveau que les habitants des autres pays ou au-dessus d’eux lorsqu’il est question des connaissances scientifiques, de l’attitude et de l’engagement à l’égard de la science. M. Carty, ancien président du Conseil national de recherches du Canada et unique conseiller national des sciences du Canada, a présidé le comité d’experts ayant préparé le rapport.

Ces bons résultats « ne signifient pas que nous devons tomber dans la complaisance », prévient-il. Le Conseil des académies canadiennes a relevé de nombreuses préoccupations, comme les politiques actuelles du gouvernement fédéral qui restreignent la communication des scientifiques gouvernementaux avec les médias. Près de 20 000 professionnels en science et en technologie travaillent pour le gouvernement fédéral et le rapport affirme que « la capacité de ces chercheurs de communiquer avec les médias et avec le la population canadienne a des retombées manifestes sur la culture scientifique canadienne. Avec un soutien adéquat, les scientifiques du gouvernement peuvent agir comme des intermédiaires utiles pour informer la population au sujet de leurs travaux scientifiques et le faire participer aux discussions sur la pertinence sociale de leurs recherches ».

Lors d’une entrevue, M. Carty a ajouté que « le fait que le gouvernement ne permette pas aux scientifiques fédéraux de communiquer leurs résultats aux scientifiques étrangers et aux médias […] porte ombrage à la culture scientifique du Canada autrement positive dévoilée par l’étude du comité d’experts. On ne peut pas simplement ignorer ce fait. Ce n’est bon ni pour les scientifiques, ni pour le milieu scientifique, ni pour le Canada. Cette situation porte atteinte à notre culture scientifique ».

Le rapport Culture scientifique : Qu’en est-il au Canada? a été publié le 28 août. Il a été préparé par le Conseil des académies canadiennes au nom de la Société des musées de sciences et de technologies du Canada, d’Industrie Canada et de Ressources naturelles Canada.

Il examine les données sur les compétences scientifiques des Canadiens ainsi que la documentation évaluée par des pairs actuellement accessible sur la culture scientifique. Il présente un inventaire des organisations et des programmes canadiens qui appuient et favorisent la culture scientifique. Plus particulièrement, il renferme les résultats d’un nouveau sondage d’opinion publique effectué auprès de 2 000 Canadiens portant sur leurs connaissances, leurs attitudes et leur engagement à l’égard de la science. « Le dernier sondage sur la culture scientifique au Canada remonte à 1989, constate M. Carty, alors qu’ils sont fréquents aux États-Unis et dans certains pays d’Europe. »

Le sondage révèle entre autres que les Canadiens démontrent une attitude positive à l’égard de la science et de la technologie, et moins de réserves à l’égard de la science que les citoyens de nombreux autres pays. Par exemple, 77 pour cent des Canadiens sont d’accord pour dire que, tout compte fait, le monde se porte mieux grâce à la science et à la technologie. De plus, les Canadiens affichent des niveaux supérieurs à la moyenne en matière de soutien à l’égard du financement public de la recherche scientifique, et une forte majorité d’entre eux considèrent que la science et la technologie ont un rôle important à jouer dans la poursuite de divers objectifs sociaux comme la protection de l’environnement et l’amélioration des perspectives économiques du Canada.

Le sondage a également démontré que les Canadiens présentent un haut niveau d’engagement à l’égard de la science et de la technologie, comparativement aux citoyens d’autres pays. Les Canadiens se disent intéressés, à 93 pour cent, par les nouvelles découvertes scientifiques, ce qui place le Canada au premier rang sur 33 pays. De plus, près du tiers des Canadiens ont déclaré avoir visité un musée de science ou de technologie au moins une fois dans la dernière année, ce qui représente un pourcentage plus élevé que tous les autres pays, à l’exception de la Suède. Le niveau des connaissances scientifiques des Canadiens est égal ou supérieur à celui des citoyens d’autres pays. Les Canadiens se sont aussi classés au premier rang pour l’indice de la littératie scientifique citoyenne.

Le rapport dévoile que le domaine où le Canada réussit moins bien est celui de l’acquisition des compétences scientifiques et technologiques. Par exemple, seulement 20 pour cent des diplômes universitaires de premier cycle décernés au Canada se rapportent aux sciences et au génie, ce qui classe le Canada au 19e rang sur 29 pays par rapport à cette mesure.

Enfin, M. Carty soutient que les gouvernements canadiens pourraient faire davantage pour « établir une vision nationale de la culture scientifique ». La mise en place d’une telle vision offrirait un cadre d’action et une base en matière de coordination pour toutes les organisations. « Le Canada tire un peu de l’arrière à cet égard. »

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