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Congrès de l’Acfas: Un regard sur les étudiants atypiques

Pour certains étudiants, la participation aux études se combine avec des responsabilités exigeantes d’un autre ordre, et à quel prix?

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 30 MAI 12

Plus âgés, parfois parents, souvent travailleurs, plusieurs étudiants universitaires sont loin de correspondre à l’image de l’étudiant typique. Leur parcours a attiré l’attention du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) du Québec, qui rédige actuellement un avis sur la question.

Lors du récent congrès de l’Acfas à Montréal, la coordonnatrice de la Commission de l’enseignement et de la recherche universitaire du CSE, Mélanie Julien, a livré les résultats préliminaires de ses travaux, fondés sur une recension d’écrits et de statistiques, ainsi que de consultations avec des experts. Le CSE s’est intéressé aux étudiants qui travaillent pendant leurs études, qui ont des enfants à charge, qui effectuent un retour aux études ou qui étudient à temps partiel. Pour eux, la participation aux études n’est pas exclusive. Elle se combine avec des activités et des responsabilités exigeantes, et à quel prix?

La question est simple, mais la réponse est loin de l’être! L’absence de consensus entre les diverses recherches consultées par le Conseil est frappante, notamment en ce qui concerne l’impact positif ou négatif sur la réussite ou le prolongement des études.

Travailler en étudiant

Au Québec, environ sept étudiants universitaires sur 10 occupent un emploi, sans impact négatif manifeste sur les résultats scolaires. Le prolongement des études peut toutefois poser problème. Plusieurs étudiants prennent moins de cours à l’automne et à l’hiver, mais ont recours aux semestres d’été pour rattraper leur retard, ce qui diminue le risque de prolongement.

Certaines recherches, dont celle de Benoît Laplante, du Centre Urbanisation Culture Société, de l’INRS, démontrent que les étudiants travaillant dans un domaine lié à leurs études quittent plus souvent l’université. « Faut-il alors parler d’échec, puisqu’ils n’ont pas obtenu leur diplôme ou de réussite, puisqu’ils ont un emploi qu’ils aiment? », s’interroge Mélanie Julien.

Étudiant-parent ou parent aux études?

Les statistiques sont saisissantes. En 2011, un quart des nouveaux inscrits dans le réseau des Universités du Québec avait des responsabilités parentales! Pour eux, la durée des études tend à se prolonger et les interruptions sont fréquentes.

Mais là encore, il faut se méfier des clichés. Plusieurs études soulignent les effets bénéfiques de la parentalité sur la réussite. Au congrès de l’Acfas, la candidate au doctorat Dominique Tanguay de l’Université Laval, dont la thèse porte sur les étudiants-parents, a mis en relief la source de motivation supplémentaire que constituaient les enfants pour ces étudiants. Ces derniers sont nombreux à soutenir que la conciliation famille-études est souvent plus aisée que la conciliation travail-famille.

Des étudiants plus âgés

En 2011, au Québec, 20 pour cent des étudiants au baccalauréat avaient plus de 25 ans, 35 pour cent des candidats à la maîtrise avaient plus de 30 ans et 24 pour cent des doctorants avaient plus de 35 ans. Cela témoigne d’une tendance au prolongement des études et aux interruptions fréquentes. Les étudiants jeunes côtoient des étudiants beaucoup plus âgés dans les formations initiales, alors que de plus en plus de jeunes étudiants s’inscrivent à des programmes courts, autrefois l’apanage des plus âgés. Dans ce contexte, il faut s’assurer que l’ensemble des formations soient de haut niveau, et que les structures des programmes répondent aux contraintes de chacun.

Étonnamment, le nombre d’étudiants à temps partiel au Québec tend à décroître. « C’est surtout parce que les universités incitent beaucoup les étudiants des deuxième et troisième cycles à s’inscrire à temps plein », estime Mélanie Julien. Quoi qu’il en soit, une nette majorité d’étudiants dépassant l’âge limite d’un parcours régulier étudie à temps partiel. « Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, nuance la chercheuse. Pour certains, c’est une condition d’accès aux études universitaires, et pour d’autres, c’est un facteur de persévérance. Sans cette possibilité, plusieurs n’étudieraient pas à l’université. »

L’avis du Conseil supérieur de l’éducation sera rendu public à la fin de l’année prochaine.

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  1. E.-Louis Dussault / 30 mai 2012 à 14:03

    Cette communication s’inscrivait dans le cadre d’un colloque organisé par le Consortium d’animation sur la persévérance et la réussite en enseignement supérieur (CAPRES) et intitulé « La conciliation études-travail-famille à l’université et au collège ».

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