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Une décennie de croissance à l’École de technologie supérieure

Le recteur sortant Yves Beauchamp fait part de ses réflexions au terme de 10 années passées à la barre de l’établissement.

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 08 MAI 13

Yves Beauchamp quitte la direction de l’École de technologie supérieure (ÉTS) de Montréal, après dix ans de loyaux services. Sous sa gouverne, le financement de la recherche est passé de 4 à 25 millions de dollars. L’établissement compte maintenant 25 chaires de recherche, comparativement à cinq en 2002. Le nombre d’étudiants a doublé en 10 ans, et a augmenté de plus de 530 pour cent aux cycles supérieurs. Retour sur une décennie mouvementée.

Affaires Universitaires : Qu’est-ce qui a le plus changé à l’ÉTS en dix ans?

Yves Beauchamp : Notre notoriété, sans aucun doute. Nous avons longtemps été regardé avec curiosité, et parfois de haut, par le milieu universitaire et celui des affaires. Les gens ne savaient pas trop ce que nous faisions. Au départ, nous proposions un baccalauréat en technologie et faisions peu de recherche. Puis, dans les années 1990, nous sommes devenue une « véritable » école de génie, certifiée par le Bureau canadien d’agrément des programmes de génie. Il nous a fallu développer notre recherche et nos programmes aux cycles supérieurs. Notre premier programme de maîtrise remonte à 1992, et notre premier programme de doctorat à 1997. Nous avons parcouru beaucoup de chemin en peu de temps, et nous l’avons fait en gardant notre personnalité.

A. U. : Justement, en quoi l’ÉTS est-elle différente des autres universités qui forment des ingénieurs?

Y. B. : Ce qui nous distingue le plus, c’est notre proximité avec l’industrie. Vous savez, 75 % de la recherche à l’ÉTS est faite en collaboration avec l’industrie. C’est un modèle assez unique au Canada. Les professeurs que nous embauchons doivent obligatoirement avoir de l’expérience en industrie. De plus, nous les envoyons, à nos frais, faire des séjours d’une année dans des entreprises afin d’accroître leur expertise. Un tiers des membres de la commission des études de l’ÉTS provient du secteur industriel. Quant aux étudiants, ils sont tenus de faire trois stages de quatre mois en entreprise. Cela leur donne une formation très axée sur le génie appliqué et les besoins de l’industrie. Cela nous place aussi dans une niche très précise au cœur de la chaîne de l’innovation. Nous sommes, en quelque sorte, la courroie de transmission entre la recherche fondamentale et l’application en entreprise.

A. U. : Vous avez été très énergique dans la promotion d’un Quartier de l’innovation autour de l’ÉTS. En quoi consiste ce projet et pourquoi est-il important?

Y. B. : C’est un projet dont nous avons fait la promotion en partenariat, notamment, avec l’Université McGill. Notre quartier est dans une situation assez unique. Il est situé tout près du centre-ville de Montréal, et déborde pourtant de terrains à développer. Ancien pilier industriel de la ville, le quartier a été peu exploité, notamment parce que le coût de décontamination des sols freinait les promoteurs immobiliers. Mais, depuis quelques années, il y a un réel engouement. Or, nous avions constaté que la plupart des projets étaient de simples immeubles à condominiums. Cela nous a fait craindre de nous retrouver dans un quartier dortoir et de perdre la vitalité qui y existe, notamment grâce aux artistes et aux entreprises que l’on y retrouve. Nous avons proposé une « mixité d’usage », c’est-à-dire que l’on retrouvera des immeubles avec des condos aux étages supérieurs et des bureaux et des commerces aux étages inférieurs. Nous soutenions aussi la « mixité sociale », en assurant que de 15 à 20 pour cent des logements soient des logements sociaux et abordables. Le quartier devient ainsi un véritable milieu de vie. Sans compter que la présence de l’ÉTS, de l’Université McGill et de plusieurs entreprises créent les conditions d’un véritable quartier de l’innovation. La ville et les promoteurs ont adhéré et nous en sommes très fiers.

A. U. : Comment voyez-vous l’avenir de l’ÉTS?

Y. B. : Je crois qu’il reste à consolider les cycles supérieurs. Il manque environ 50 professeurs pour que l’École atteigne sa vitesse de croisière. Ces embauches devront être faites de manière stratégique afin de constituer des masses critiques dans certains secteurs. Ainsi, un tiers des nouveaux professeurs devraient œuvrer dans des secteurs qui feraient la renommée de l’ÉTS, comme les villes durables ou les micromachines. Pour ce qui est de l’avenir de l’École, je fais totalement confiance à la future direction, et à toute la communauté de l’ÉTS, qui est très engagée dans son développement.

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