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Une nouvelle étude trace un premier portrait des activités d’exportation des éditeurs canadiens

L'étude trouve que les structures dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 1,5 million de dollars sont les plus actives en exportation.

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 07 JAN 15

Parfois, la meilleure manière d’obtenir des réponses à ses questions est de faire la recherche soi-même. Alors qu’il était éditeur et travaillait au développement des marchés internationaux, Stéphane Labbé déplorait l’absence de données sur les exportations de livres canadiens. « Comme j’avais réorienté ma carrière pour devenir chercheur, j’ai décidé de m’atteler à la tâche, tout en complétant mon doctorat en lettres », confie l’étudiant-chercheur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Il a donc mis à profit la base de données de Livres Canada Books, un organisme à but non lucratif d’Ottawa. Il a aussi obtenu l’appui de l’Association nationale des éditeurs de livres. Les données, jamais publiées auparavant, présentaient les ventes globales et à l’exportation, en 2005 et de 2010 à 2014, d’environ 75 éditeurs francophones et 75 éditeurs anglophones.

Un portrait, et quelques surprises
Alors qu’une seconde phase de l’étude devrait apporter une analyse exhaustive des résultats vers décembre 2015, la première phase visait surtout à dresser un portrait. Un portrait qui recèle quelques surprises. Par exemple, ce sont les éditeurs de littérature jeunesse qui réalisent la plus forte part de leur chiffre d’affaires à l’étranger. D’année en année, cette proportion varie de 48 à 59 pour cent. Et si les marchés les plus friands des ouvrages canadiens de fiction et de non-fiction pour adultes sont les pays d’Amériques et de l’Europe, une grande part des livres pour la jeunesse et des livres scolaires partent aussi vers l’Asie.

La part du chiffre d’affaires global provenant de l’exportation est d’environ un tiers pour les éditeurs anglophones, contre moins du quart pour les francophones. « La barrière de la langue représente un obstacle un peu plus important pour les éditeurs francophones, souligne M. Labbé. Par exemple, les livres scolaires en anglais se vendent beaucoup en Asie, dans les pays où cette langue est souvent mieux maîtrisée que le français. »

Autre surprise, les structures dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 1,5 million de dollars sont les plus actives en exportation. De 2005 à 2014, ces petites maisons d’édition ont connu une croissance globale aussi bien qu’à l’exportation, alors que les plus grandes voyaient leur chiffre d’affaires baisser.

Le livre n’est pas à l’abri des aléas qu’affrontent tous les produits d’exportation canadiens. Ainsi, la crise économique aux États-Unis et le ralentissement en France ont eu des répercussions sur les ventes. La hausse du dollar canadien a aussi eu un impact négatif. Ce qui fait dire à M. Labbé que l’on gagnerait à refaire ce portrait périodiquement. « Cela permettrait de suivre l’évolution de ces exportations, ce qui serait très utile aux gens du milieu de l’édition et aux chercheurs », conclut-il.

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