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FCSH : Une visibilité accrue des chercheurs en sciences humaines s’impose

La Fédération canadienne des sciences humaines entend faire connaître les recherches les plus pertinentes.

par ROSANNA TAMBURRI | 04 AVRIL 11

À l’heure où les sciences humaines subissent de la pression partout dans le monde, la Fédération canadienne des sciences humaines (FCSH) – le porte-parole national des disciplines des sciences humaines – a décidé d’accroître la visibi-lité des chercheurs et de leurs travaux.

À la fin de mars, lors de l’assemblée annuelle, le conseil d’administration de la FCSH devait approuver un nouveau plan stratégique axé sur le renforcement de la notoriété de la Fédération et de ses membres ainsi que des liens qu’elle entretient à l’échelle internationale. « Il faut que nous soyons visibles pour éviter toute méprise sur la nature de nos recherches », explique la présidente de la Fédération, Noreen Golfman, professeure d’anglais et doyenne de la faculté des études supérieures de l’Université Memorial.

La FCSH souhaite depuis toujours faire mieux connaître ses membres et leurs travaux. Désormais, il y a urgence, selon son directeur général Jean-Marc Mangin. « Notre tâche est de passer de la parole aux actes », dit-il, ajoutant que la Fédération, compte tenu de ses ressources limitées, entend atteindre son objectif en misant sur les nouvelles technologies ainsi que sur la création de partenariats avec des organisations à but non lucratif et d’autres organismes, extérieurs au milieu universitaire.

Dans cette optique, la Fédération a récemment tenu à Ottawa sa toute première conférence annuelle coïncidant avec l’assemblée du conseil d’administration de la FCSH. Coorganisée par la Fondation Trudeau, la conférence avait pour but d’attirer un grand nombre de membres, et la population était également conviée à y assister gratuitement. Opportunément intitulé « Le paradoxe des sciences humaines : plus pertinentes et moins visibles que jamais? », l’événement a entre autres été marqué par une journée entière d’exposés prononcés par des universitaires et des auteurs de renom.

Selon M. Mangin, les départements des disciplines des sciences humaines subissent actuellement d’énormes pressions, que ce soit au Canada ou ailleurs. Un grand nombre voient leur taille réduite ou sont contraints de fermer leurs portes. « Nous devons insister davantage sur l’importance des sciences humaines dans le monde actuel », affirme M. Mangin. La Fédération s’y emploie d’ailleurs, entre autres en proposant six fois l’an sur la Colline du Parlement ses causeries « Voir grand ». Consacrées aux politiques publiques et animées par des chercheurs de premier plan, celles-ci rassemblent chercheurs, politiciens, hauts fonctionnaires et décideurs. M. Mangin souligne toutefois que « l’exercice est en cours de rodage; on pourrait faire encore mieux ».

La Fédération représente plus de 50 000 étudiants et chercheurs. Sa tâche première consiste à organiser le Congrès annuel des sciences humaines, le plus grand rassemblement multidisciplinaire au Canada. La FCSH gère en outre le Programme d’aide à l’édition savante qui, chaque année, finance la parution de 180 ouvrages universitaires et décerne des prix à des publications choisies.

Plus de 6 000 délégués sont attendus à la 80e édition du Congrès, coorganisée cette année par l’Université du Nouveau-Brunswick et l’Université St. Thomas, à Fredericton. Étalé sur une semaine, le Congrès a lieu chaque année à la fin de mai. Il permet aux chercheurs issus de disciplines isolées de communiquer les résultats de leurs derniers travaux et d’entendre leurs confrères. La presque totalité des 72 sociétés savantes membres de la Fédération y participent. L’édition de cette année mettra l’accent sur la diversité, les changements climatiques et l’éducation aux Autochtones. Parmi les conférenciers attendus figurent la gouverneure générale sortante, Michaëlle Jean, le chef national de l’Assemblée des Premières Nations, Shawn Alteo, ainsi que le lieutenant-gouverneur sortant de l’Ontario, James Bartleman, qui parlera des pensionnats au Canada. Les communications seront ouvertes au public et seront diffusées sur Internet.

Comme le souligne Mme Golfman, le Congrès a beaucoup évolué depuis l’époque où les médias avaient coutume de s’en moquer. Il fait désormais la une et attire des journalistes du monde entier. « Quoi qu’il en soit, nous continuons de ne rien tenir pour acquis, précise Mme Golfman. Nous cherchons constamment des moyens de rendre l’événement plus visible, accessible, pertinent, stimulant et utile. »

Mme Golfman admet toutefois que plaider pour l’augmentation du financement des sciences humaines restera à jamais un défi, compte tenu des réalisations plus tangibles associées aux sciences proprement dites, à la technologie, au génie et à la médecine. Ces domaines ont en effet toujours eu tendance à accaparer la part du lion, tant l’attention médiatique que les subventions de recherche.

L’intérêt de la société pour le travail des chercheurs en sciences humaines n’a jamais été aussi marqué qu’aujourd’hui. La Fédération y est pour beaucoup, comme le fait remarquer son président sortant et président du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Chad Gaffield. La FCSH est devenue une « organisation tournée vers l’extérieur », précise-t-il.

L’une des nouvelles priorités de la Fédération consiste à renforcer la notoriété des prix de 2 500 $ chacun qu’elle décerne annuellement à quatre ouvrages – deux en anglais, deux en français. Les lauréats des prix de 2011 seront annoncés à l’occasion de la conférence d’Ottawa.

« Les Canadiens adorent les prix de ce type. Les nôtres sont un atout pour la Fédération : à nous de les faire connaître davantage », indique Mme Golfman.

En vue d’atteindre ses objectifs, la Fédération compte tirer parti de l’expertise et des réseaux internationaux de son directeur général, M. Mangin. Âgé de 47 ans et en poste depuis l’an dernier, il a précédemment œuvré pour l’Agence canadienne de développement international, pour le Programme alimentaire des Nations Unies et pour plusieurs organisations non gouvernementales. M. Mangin a entre autres été directeur général du Service universitaire canadien outre-mer ainsi que, plus récemment, de la Campagne internationale action climat.

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