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Actualités

Université de l’Ontario
français : la lumière au bout
du tunnel

Une entente signée entre les gouvernements du Canada et de l’Ontario concrétise la création de l’Université de l’Ontario français.

par THÉODORE DOUCET | 15 OCT 19

Un mois après l’entente signée entre le gouvernement de l’Ontario et son homologue fédéral sur son financement, l’Université de l’Ontario français (UOF) est enfin assurée de disposer des fonds nécessaires pour sa création. Toutes les lumières sont donc au vert pour que l’établissement d’études postsecondaire accueille ses premiers étudiants, en 2021.

Le 7 septembre dernier, l’annonce de cette entente a été reçue comme l’exaucement d’un vœu franco-ontarien auparavant resté muselé lettre morte pendant plusieurs décennies. « C’est historique », se félicite Dyane Adam, présidente du conseil de gouvernance de l’UOF. Selon elle, l’appui de la communauté francophone en Ontario « et dans tout le pays, et ailleurs dans le monde même » a participé à la survie du projet, menacé à plusieurs reprises au cours des 12 derniers mois.

Au total, 126 millions de dollars seront alloués au financement de l’université sur huit ans. Cette somme a été réévaluée à la hausse par rapport à une première estimation chiffrée à 84 millions de dollars qui ne comprenait pas les subventions provinciales auxquelles l’UOF aura droit, en tant qu’établissement de formation postsecondaire.

L’ensemble des fonds proviendra à parts égales du fédéral et du provincial. Ottawa prendra en charge le budget des quatre premières années, Toronto assurant la suite jusqu’en 2028. Cette condition a été un point de négociation décisif dans la signature de l’entente entre les deux gouvernements. L’accord final est « gagnant-gagnant », selon Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. Celui-ci estime que ce calendrier permet au gouvernement de Doug Ford de mettre en œuvre les compressions budgétaires qu’il avait annoncées en novembre 2018.

Existe-t-il encore un risque qu’un nouveau recul dans le dossier fasse tanguer l’UOF? « Je ne pense pas, continue M. Jolin. L’entente de principe est très stable puisqu’elle a été signée par les deux paliers de gouvernement. Le fédéral a déjà mis l’argent de côté, et de toute manière, tout le monde a constaté à quel point la communauté francophone peut se mobiliser. »

Les premiers étudiants à Toronto en 2021

S’il semble désormais acquis que l’UOF aura pignon sur rue à Toronto, ce choix géographique a fait grincer des dents dans la province, notamment en ce qui concerne le coût de la vie dans la métropole pour les étudiants, auxquels s’ajouteront les droits de scolarité.

D’ailleurs, à la fin de septembre, les élus de Cornwall ont adopté une résolution confirmant leur volonté d’accueillir l’UOF en raison de l’argument de la force démographique francophone dans l’Est de l’Ontario ( près de 270 000 personnes). Argument auquel Mme Adam répond qu’il existe un écart béant entre la proportion des personnes d’expression française de la province dans la Grande Région de Toronto (près de 30 pour cent) et celle des cours donnés dans cette langue, soit 3 pour cent.

Si le plan se déroule sans accroc, les premiers cours démarreront en automne 2021. À la fin de la période de démarrage (d’ici huit ans), lorsque l’Université atteindra sa maturité financière, l’établissement aura la capacité d’accueillir environ 2 000 étudiants. Les quatre premiers programmes offerts seront les suivants : économie mondialisée, environnements urbains, cultures numériques et pluralité humaine.

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