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La toute nouvelle école de droit au Canada

Première inaugurée au Canada depuis plus de 30 ans, l’école de droit de l’Université Thompson Rivers répond aux besoins de la ville de Kamploops.

par TIM JOHNSON | 05 MAR 12

Quoiqu’il ait fallu trois décennies pour y parvenir, le Canada est maintenant doté d’une nouvelle école de droit, située sur un campus de l’Université Thompson Rivers, dans l’intérieur de la Colombie-Britannique. La dernière inauguration d’une école de droit au pays remonte à 1978, à l’Université de Moncton.

Selon Chris Axworthy, doyen fondateur de la faculté de droit à Thompson Rivers, les demandes d’admission dans les écoles de droit étaient devenues trop nombreuses, et le Canada devait se doter d’une nouvelle faculté pour suivre le rythme. Après une longue période de lobbying qualifiée de « diplomatie discrète », l’Université a été choisie pour accueillir la nouvelle école sur son campus de Kamloops, Colombie-Britannique. Puis, les choses se sont précipitées. « Il nous aura fallu seulement 16 mois pour tout faire de A à Z. »

L’Université Thompson Rivers s’est associée à l’Université de Calgary pour élaborer son programme d’études. Simple question pratique, explique M. Axworthy, ancien doyen de la faculté de droit de l’Université du Manitoba, député fédéral et membre du cabinet de la Saskatchewan. La nouvelle école a rempli son mandat : embaucher de nouveaux professeurs, préparer les salles de classe et élaborer des protocoles à temps pour l’ouverture des portes en septembre dernier.

Sa situation géographique – à Kamloops, à 350 kilomètres au nord-est de Vancouver – a ses bons et ses mauvais côtés. Bien que la grande majorité des écoles de droit au Canada soient situées dans de grandes villes, à proximité des grandes entreprises, des palais de justice et des multiples occasions de stages et de travail coopératif qui en découlent, le fait de se trouver dans une petite ville présente aussi certains avantages, croit M. Axworthy. Par exemple, les étudiants ont l’occasion de fréquenter tous les membres du monde juridique local, des avocats de pratique commercialisée aux juges de la Cour suprême de la province. Bon nombre d’avocats membres du barreau servent bénévolement de mentors, et les étudiants peuvent interagir étroitement avec les professeurs.

Plusieurs des 75 étudiants qui forment la première cohorte ont déjà constaté certains de ces avantages. Austin Paladeau, originaire de Calgary, raconte qu’il a rencontré dans un bar des avocats qui connaissaient déjà son nom. « J’imagine que ce genre de situations ne se produit pas souvent à Vancouver ou à Calgary. »

Tout comme elles peinent à conserver un nombre suffisant de médecins, les petites collectivités font souvent face aux mêmes difficultés avec les avocats; un des principaux objectifs de l’ouverture de la nouvelle école de droit à Kamloops était donc d’attirer des avocats dans la région et de les inciter à s’établir dans la ville ou dans de petites collectivités situées à proximité. Un certain nombre d’étudiants, comme M. Paladeau, envisagent déjà de s’installer à Kamloops après leurs études.

Comme l’Université espère former une nouvelle génération d’avocats pour la région, il est logique que le contenu des cours corresponde aux besoins et aux enjeux propres à la région de l’intérieur de la Colombie-Britannique. Le droit autochtone et les questions liées aux ressources naturelles comptent parmi les principaux domaines d’études, et les liens qui les unissent sont évidents.

La question de l’accès est un élément central, explique Alan Shaver, recteur de l’Université Thompson Rivers, et la nouvelle école de droit apporte une solution, « tant sur le plan de l’accès à la formation en droit que sur celui de l’accès à des conseils juridiques. Je me plais à croire que nous avons brisé la glace et que d’autres changements similaires suivront. »

En fait, la nouvelle faculté de droit de Thompson Rivers se fait talonner par une autre qui devrait ouvrir sous peu à Thunder Bay – la toute première à voir le jour en Ontario depuis plus de 40 ans. Les premières démarches ont été entreprises il y a six ans déjà, lorsque des représentants de la Première Nation de Nishnawbe-Aski et de l’Association des bâtonniers de comtés et districts ont présenté l’idée à l’Université Lakehead.

Tout comme Thompson Rivers, Lakehead prévoit mettre l’accent sur des questions d’importance pour la région et les collectivités locales, comme le droit autochtone. La nouvelle école entend recruter activement des étudiants dans le Nord, explique Brian Stevenson, recteur de Lakehead. Il espère que le taux élevé d’étudiants autochtones inscrits dans son établissement – actuellement à 12 pour cent, un taux qui est en augmentation – se répercutera sur les effectifs de l’école de droit.

S’appuyant sur le modèle établi par l’École de médecine Northern Ontario (une initiative conjointe des universités Lakehead et Laurentienne), l’école de droit devrait contribuer à bâtir une solide infrastructure juridique dans le nord de la province, tout comme l’a fait Northern Ontario en médecine. Beaucoup de travail reste à faire, mais M. Stevenson est impatient d’accueillir les 55 étudiants qui formeront la première cohorte en septembre 2013.

Rédigé par
Tim Johnson
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