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L’année 2022 en revue

par UA/AU | 03 JAN 23

Vous avez probablement entendu ces derniers jours quelqu’un de votre entourage affirmer : « On dirait que 2022 a été une année plus longue que les autres. » Cette impression est largement répandue. Non seulement les 12 derniers mois auront-ils permis de reprendre une certaine routine professionnelle, elle aura aussi été une année de transition pour de nombreuses personnes. Avant de plonger tête première dans ce que 2023 nous réserve, nous avons voulu vous inviter à réfléchir aux moments marquants de la dernière année. Ainsi, nous vous proposons de lire ou relire certains textes que nous avons rassemblés sous quelques thématiques. Comme le partage est le mot d’ordre en cette période plus festive, n’hésitez pas à faire suivre cette infolettre à vos collègues qui pourraient s’y intéresser.

Sujets d’actualité marquants en 2022

Francophonie

Au cours des 12 derniers mois, la combinaison de quelques initiatives, de jalons importants et de prise de conscience de certains enjeux brosse un portrait changeant de l’université dans la sphère francophone. Dès le début du printemps, l’ensemble des intervenant.e.s du milieu de l’enseignement supérieur de la francophonie canadienne s’était donné rendez-vous au Sommet des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire pour réfléchir à des actions concrètes qui, à terme, permettraient de contribuer à sa pérennité. Prenant la forme d’une invitation à se connaître et à connaître le monde, l’historien et politologue Joel Belliveau a livré la conférence d’honneur de cet événement. Celle-ci portait sur l’enseignement postsecondaire, la reproduction culturelle et l’universalité en francophonie canadienne. Au terme des discussions, la collaboration a été identifiée comme étant l’élément clé qui permettrait de mieux ancrer la mission de ces établissements offrant des programmes postsecondaires en français à l’extérieur du Québec. Un message qui a certainement été entendu puisqu’un peu plus tard dans l’année les universités de langue française de l’Ontario ont proposé un projet visant à se rassembler au sein d’un réseau.

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Pendant que la francophonie canadienne réfléchissait aux moyens de stabiliser l’éducation postsecondaire, l’Acfas lançait en grande pompe les festivités visant à célébrer son 100ᵉ anniversaire. Créée le 15 juin 1923, l’Acfas fait partie du paysage depuis  près d’un siècle. L’article de fond « Une épopée scientifique centenaire » revient sur son apport et sa transformation au fil du temps. Afin de souligner ce siècle d’activités tel qu’il le mérite Affaires universitaires vous présente une série de textes dans lesquels sont abordées diverses facettes de la science en français. Pour ce faire, nous nous sommes entretenus avec des gens qui ont occupé le poste de président.e de l’Acfas et qui ont accepté de nous livrer leurs réflexions.

Il est impossible de passer sous silence l’injustice qu’a dévoilée les études effectuées sur le processus d’octroi de permis aux étudiant.e.s provenant de l’international et le haut taux de refus auquel se butaient particulièrement les étudiant.e.s originaires des pays de la Francophonie. Le racisme au sein d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a certainement fait couler beaucoup d’encre dans ce dossier en 2022. On ne peut qu’espérer que la situation s’améliore en 2023.

Université Laurentienne

Lorsque la déclaration d’insolvabilité financière de l’Université Laurentienne – l’un des rares établissements bilingues canadiens – a été annoncée publiquement en février 2021, une onde de choc a secoué le milieu de l’enseignement supérieur partout au pays. Comment a-t-on pu en arriver là? Comment l’établissement s’est-il retrouvé dans cette situation? Il y a fort à parier qu’après avoir appris que l’Université se plaçait à l’abri de ses créancières et créanciers en invoquant la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), de nombreux autres établissements qui jonglaient (ou jonglent toujours) avec des difficultés financières ont commencé à scruter avec attention chaque étape du processus.

L’équipe d’Affaires universitaires a surveillé de très près l’évolution de la situation, grâce à Julien Cayouette, un de ses journalistes basé à Sudbury. Un an après la déclaration d’insolvabilité de l’établissement, le magazine a publié une chronologie des 365 premiers jours de la restructuration de l’Université Laurentienne. Au fil du processus, des membres d’associations de professeur.e.s et du personnel n’ont pas hésité à faire part de leurs réflexions quant aux facteurs à l’origine de la situation.

Puis, au début du printemps, trois rapports recommandant certaines étapes à suivre pour permettre à l’établissement de s’extirper de sa mauvaise posture ont été publiés. Ces rapports n’ont toutefois pas suffi à raviver la confiance quant à la façon dont a été gérée l’Université depuis des années. De nombreuses recommandations ont été formulées pour améliorer la gouvernance et le processus décisionnel administratif de l’établissement.

En juillet, le jour même du dépôt de sa première proposition de Plan d’arrangements avec les créancières et créanciers, l’Université annonçait que son recteur et vice-chancelier, Robert Haché, et sa vice-rectrice aux études, Marie-Josée Berger, quitteraient leurs fonctions pour prendre leur retraite avant la fin de la protection de la LACC. Cette annonce a suscité des réactions mitigées : la nouvelle a fait le bonheur de certain.e.s professeur.e.s, tandis que d’autres ont émis des réserves quant au moment choisi. « Leur départ est une distraction de la réalité de ce [que l’établissement a] fait au cours des 10 dernières années », indique un professeur.

En septembre, on entrevoyait une possible lueur au bout du tunnel à la suite de l’approbation du Plan d’arrangements avec les créancières et créanciers présenté par l’Université. Si la nouvelle sous-entend que la situation financière de l’établissement s’améliore, beaucoup de chemin doit encore être parcouru pour atteindre la solvabilité.

L’équipe d’Affaires universitaires continuera de suivre attentivement l’évolution des faits (y compris par la publication d’un article soulignant les deux ans de la déclaration d’insolvabilité financière de l’établissement) afin d’aider le lectorat à comprendre toutes les étapes que doit franchir l’Université Laurentienne dans le cadre de son processus pour se sortir de cette situation.

Liberté académique

Comme une vague impression de déjà-vu, nous vous invitons à réfléchir à l’année qui prendra bientôt fin exactement de même façon que nous l’avons fait à la même période l’an dernier… Revenons donc sur quelques textes qui abordent la liberté académique. Dès janvier, l’article sur les 12 travaux des universités québécoises faisait un survol de nombreuses initiatives lancées en 2021 qui teinteraient inévitablement les discussions tout au long de l’année. D’ailleurs, en mars, notre chroniqueur Alexandre Beaupré-Lavallée a signé un texte dans lequel il livrait ses pensées sur certains aspects du rapport Cloutier dont le fait qu’il était à son avis « sans ambiguïtés… et sans compromis ». Une fois le projet de loi inspiré du rapport Cloutier déposé à l’Assemblée nationale, le milieu universitaire québécois a réagi à celui-ci question de faire connaître l’inquiétude et l’espoir que nourrissait cette nouvelle étape. Deux professeurs ont notamment écrit un texte d’opinion qui remet en perspective la pertinence d’adopter une loi encadrant la liberté académique. À leur avis : « Il reste qu’une loi n’est pas non plus une réponse à des enjeux ponctuels, limités comme ici aux pressions sociales subies par les universités depuis une décennie. Cette mesure doit être envisagée dans le temps long. » Une loi amendée reflétant certaines des préoccupations exprimées a été adoptée en juin dernier.

Comme en témoigne le texte d’opinion qui soulève la question suivante : « La liberté d’expression et la liberté académique sont-elles immuables ou tombées du ciel? », les deux dernières années ont été particulièrement mouvementées en matière de liberté académique au pays. Il n’est donc pas nécessairement surprenant de constater que certaines personnes affirment que nous sommes en train d’assister à la mort de l’université telle qu’on la connaît. Une thèse que démonte un professeur de l’Université du Québec à Montréal dans son essai intitulé Panique à l’université.

Comme l’illustre si bien l’expression jamais deux sans trois… la liberté académique risque de s’inviter dans les conversations une fois de plus en 2023, soyez assuré.e.s que nous serons au rendez-vous pour continuer de vous informer sur le sujet.


Textes les plus lus en 2022

1. À quoi mesure-t-on la valeur d’un doctorat?
Démarrer des études de doctorat n’est pas seulement une décision professionnelle importante, c’est aussi une décision financière dont les impacts se feront sentir bien après l’obtention du diplôme.

2. Permis d’études : le haut taux de refus cause des maux de tête
Les universités de langue française défavorisées par les processus d’octroi de permis aux étudiant.e.s provenant de l’international.

3. Vos libertés contre mes douleurs
La liberté d’expression et la liberté académique sont-elles immuables ou tombées du ciel?

Rédigé par
UA/AU
L'équipe d'Affaires universitaires.
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