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Le sport universitaire prépare à une vie professionnelle réussie

L'esprit sportif favorise le travail d’équipe, le leadership et la discipline.

par MARK CARDWELL | 11 MAR 15

Cet article est un sommaire de l’article « University athletics: an excellent training ground ».

Le gouverneur général David Johnston a récemment pu constater à quel point le hockey universitaire a évolué depuis son passage comme défenseur vedette dans l’équipe de l’Université Harvard, il y a plus de 50 ans. « Les joueurs d’aujourd’hui sont beaucoup plus imposants et plus rapides », a affirmé l’ancien professeur de droit et ancien recteur de l’Université McGill et de l’Université de Waterloo, après avoir assisté à un match opposant son alma mater à sa grande rivale, l’Université Yale, à Boston, en novembre dernier.

De retour à Ottawa, deux jours plus tard, son attention s’est portée sur les nombreuses autres qualités qui caractérisent les athlètes universitaires de toutes les époques. Ce jour-là, il présentait à huit étudiants la Mention d’honneur du gouverneur général pour l’excellence sportive et académque. Sport interuniversitaire canadien (SIC) et ses quatre associations membres régionales ont choisi les lauréats parmi les 2 500 athlètes étudiants canadiens (sur un total de 11 000) qui maintiennent une moyenne d’au moins 80 pour cent pendant l’année universitaire tout en faisant partie de l’équipe de leur université.

Illustration par Sébastien Thibault.
Illustration par Sébastien Thibault.

« Je crois fermement aux bienfaits du sport à tous les niveaux, affirme M. Johnston, mais j’estime que le sport universitaire offre une excellente occasion de développer ses capacités mentales et sa forme physique tout en acquérant de précieuses connaissances pratiques. »

Il n’est pas seul à le croire. « Les athlètes étudiants sont les jeunes les plus brillants qui soient. Leur polyvalence m’éblouit et m’inspire », déclare Pierre Lafontaine, jusqu’à tout récemment directeur général de SIC. Ancien directeur et entraîneur national de l’équipe olympique canadienne de natation, M. Lafontaine admire également la discipline et la détermination des athlètes étudiants, qui s’entraînent plusieurs heures par jour, toute l’année, en plus d’étudier.

Leo MacPherson, président de SIC de 2011 à 2013, abonde dans le même sens. Il consacre d’ailleurs une bonne partie de son temps à faire valoir les qualités hautement recherchées que les athlètes étudiants offrent à la société et au marché du travail après avoir obtenu leur diplôme. « J’ai travaillé pendant 16 ans comme cadre dans le secteur privé, et je peux vous assurer que n’importe quelle entreprise serait ravie d’embaucher des employés qui démontrent les mêmes qualités que les athlètes étudiants. »

Ancien basketteur dans l’équipe de l’Université St. Francis Xavier, M. MacPherson dirige désormais les programmes de sports et de loisirs de l’établissement, d’envergure modeste, mais de réputation enviable. Il a dirigé en 2012 la création du programme StFX Athletics Leadership Acade-my, qui aide les athlètes étudiants à développer leur sens du leadership et leurs habiletés dans la constitution d’une équipe. À l’heure actuelle, environ 90 des 300 athlètes étudiants de l’Université y participent.

La conciliation sport-études peut toutefois s’avérer stressante pour les athlètes universitaires. Frédéric Touchette le sait mieux que quiconque : ancien membre de l’équipe canadienne de ski de fond, il étudie en deuxième année au baccalauréat en administration à l’Université Laval et porte maintenant les couleurs du Rouge et Or. « C’est difficile de conjuguer le sport et les nombreux travaux universitaires, mais je trouve que l’entraînement aide à soulager le stress lié aux études, explique M. Touchette. C’est la même chose pour mes coéquipiers. Notre priorité, c’est d’avoir de bonnes notes et de s’amuser. »

Pour certains, cependant, les attentes sont trop lourdes à porter. Bien qu’aucune statistique officielle n’existe à ce sujet, Peter Crocker, chercheur en psychologie sportive et professeur au département de kinésiologie de l’Université de la Colombie-Britannique, estime que le fardeau est excessif pour un « nombre important » d’athlètes universitaires, qui finissent par abandonner le sport, ou même leurs études. « Rien n’indique s’ils quittent pour des raisons positives ou négatives, explique-t-il. Certains songent à leur future carrière et décident de se concentrer sur leurs études. D’autres échouent. »

Rebekah Sass, coureuse de fond dans l’équipe des Bisons de l’Université du Manitoba, est l’une des lauréates de la Mention d’honneur du gouverneur général pour l’excellence sportive et académique. « Certains athlètes étudiants sous-estiment le temps et les efforts nécessaires pour réussir à notre niveau, avance-t-elle. Il faut prendre trois cours par semestre pour faire partie de l’équipe, et des athlètes très doués doivent abandonner parce qu’ils n’y arrivent pas. Certains de mes coéquipiers ont même un emploi, en plus de s’entraîner et d’étudier. »

Pour les entraîneurs universitaires, il est gratifiant et inspirant de voir les recrues fébriles se métamorphoser, avec les années, en finissants assurés et expérimentés. « L’université est souvent leur dernière chance de se dépasser comme athlètes, de découvrir jusqu’où elles peuvent aller », relate Linda Marquis, ancienne basketteuse qui occupe depuis 30 ans le poste d’entraîneuse-chef de l’équipe féminine de basketball de l’Université Laval. Ces sorties fréquentes hors de leur zone de confort aident les athlètes à bien composer avec la pression et l’adversité. « C’est la même chose dans la vie de tous les jours. Nous voulons toujours gagner, mais ce n’est pas toujours possible, même en donnant le meilleur de nous-mêmes. L’important, c’est d’essayer. Voilà la vraie leçon à retenir du sport. »

Rédigé par
Mark Cardwell
Journaliste chevronné et auteur, Mark Cardwell est établi dans la région de Québec.
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