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Les femmes ont encore du mal à accéder aux plus hauts postes universitaires

Grimper jusqu’au sommet.

par ROSANNA TAMBURRI | 05 OCT 16

Le gouvernement Libéral a été officiellement assermenté il y a près d’un an par une journée ensoleillée et étonnamment douce de novembre. Le premier ministre, Justin Trudeau, est sorti de Rideau Hall pour présenter son nouveau Cabinet à la foule enthousiaste réunie devant la résidence du gouverneur général. Formée de 15 hommes et de 15 femmes, son équipe ministérielle atteint la parité – une première dans l’histoire du pays – et forme un « Cabinet qui ressemble au Canada », selon M. Trudeau. Quand une journaliste lui a demandé pourquoi la représentation équilibrée des hommes et des femmes est importante, il a répondu par son désormais célèbre « parce qu’on est en 2015 ».

Malgré ce geste positif, la parité hommes-femmes demeure une préoccupation dans la sphère politique et dans bien d’autres domaines. Dans le secteur privé, les femmes occupent seulement le tiers des postes de haute direction et le cinquième des sièges au sein des conseils d’administration des grandes sociétés canadiennes, selon Catalyst Canada, une organisation à but non lucratif qui fait la promotion de l’avancement des femmes en milieu de travail.

Le milieu universitaire ne fait pas exception, malgré certains progrès. La parité hommes-femmes au chapitre des effectifs dans les universités canadiennes a été atteinte vers la fin des années 1980. Depuis, les femmes ont surpassé en nombre les hommes dans les programmes de baccalauréat et de maîtrise, et comptent pour la moitié des étudiants au doctorat. Les femmes représentent également la moitié des chargés de cours et plus de 42 pour cent des professeurs adjoints, selon un rapport de 2012 sur la représentation des hommes et des femmes publié par le Conseil des académies canadiennes.

Un peu plus haut dans la hiérarchie, les chiffres prennent cependant une tournure différente et beaucoup trop familière. En effet, seuls 36 pour cent des professeurs agrégés et 22 pour cent des professeurs permanents sont des femmes, souligne l’étude. Parmi les 113 présidents qui se sont succédé à la tête de la Société royale du Canada depuis sa création il y a plus de 133 ans, seulement trois étaient des femmes. Par ailleurs, le nombre de femmes qui ont dirigé un des trois principaux organismes subventionnaires de recherche se compte sur les doigts d’une main.

Les chiffres sont tout aussi désolants parmi les administrateurs de haut rang. Selon une étude sur le leadership universitaire menée par David Turpin, recteur de l’Université de l’Alberta, la proportion de femmes parmi les recteurs a atteint environ 20 pour cent pendant les années 1990. Depuis, cette proportion est demeurée plus ou moins la même, malgré quelques fluctuations mineures. Au 1er septembre, 19 des 97 universités membres d’Universités Canada (19,6 pour cent) étaient dirigées par une femme.

Les chiffres ne sont pas plus reluisants à l’étranger. Les données de 2015-2016 du Times Higher Education World University Rankings révèlent que seules 33 des 200 meilleures universités au monde (16,5 pour cent) sont dirigées par des femmes, y compris l’Université McGill, dont la principale est Suzanne Fortier. C’est une amélioration par rapport aux données de 2014-2015, selon lesquelles 28 universités parmi les 200 meilleures avaient à leur tête une femme (14 pour cent).

« [Pauline Jewett] était marginalisée et perçue comme une étrangère par beaucoup, malgré sa vaste expérience du milieu universitaire. »

Lorna Marsden, ancienne rectrice des universités York et Wilfrid Laurier.
Lorna Marsden, ancienne rectrice des universités York et
Wilfrid Laurier.

Il faut cependant reconnaître que les contributions des femmes au leadership universitaire sont plus importantes que le laissent croire les chiffres. Au Canada, des femmes dirigent des établissements qui confèrent des grades depuis le début des années 1900, même si, à l’époque, elles étaient reléguées aux écoles catholiques pour femmes seulement, comme l’Université Mount Saint Vincent d’Halifax. Lors d’un discours prononcé devant le Haut-commissariat du Canada à Londres en 2004, Lorna Marsden, ancienne rectrice des universités York et Wilfrid Laurier, a fait remarquer que les Soeurs de la Charité, fondatrices et dirigeantes de l’Université Mount Saint Vincent, ont été des pionnières de l’administration universitaire et de l’élaboration de programmes d’études, mais n’ont jamais eu la reconnaissance qu’elles méritaient, puisqu’elles ont toujours été éclipsées par leurs homologues masculins à la tête d’établissements plus prestigieux.

Il aura fallu encore de nombreuses années pour que les femmes occupent des postes de direction en dehors de l’Université Mount Saint Vincent. La première femme nommée rectrice d’une université mixte a été la formidable Pauline Jewett, qui a pris les commandes de l’Université Simon Fraser en 1974. Dans la biographie de la regrettée Mme Jewett, intitulée Pauline Jewett: A Passion for Canada, Judith McKenzie, professeure de science politique à l’Université de Guelph, trace un portrait saisissant de son rectorat et de son programme ambitieux. Mme Jewett avait entre autres comme priorité d’embaucher des universitaires canadiens à une époque où ils étaient souvent ignorés au profit de leurs homologues des États-Unis et du Royaume-Uni. Elle souhaitait également améliorer l’accès aux études pour les étudiants issus de groupes défavorisés sur le plan socio-économique et permettre aux professeures d’atteindre la parité salariale avec leurs collègues masculins. Elle s’est toutefois heurtée à beaucoup de résistance et de critiques.

Avant de devenir rectrice de l’Université Simon Fraser, Mme Jewett comptait parmi la poignée de femmes siégeant au Parlement et « les organismes patriarcaux ne lui étaient pas inconnus », écrit Mme McKenzie. « Pourtant, aucune de ses expériences ne l’avait préparé à la mentalité de “club d’anciens” qui prévalait à l’Université Simon Fraser. » Frustrée, elle a interrompu son premier mandat pour retourner à la vie politique.

« Elle était marginalisée et perçue comme une étrangère par beaucoup, malgré sa vaste expérience du milieu universitaire », a affirmé Mme Marsden lors de son discours à Londres en 2004.

Plus de 10 ans devaient s’écouler avant qu’une autre femme suive les traces de Mme Jewett et s’installe dans le bureau réservé au recteur : Marsha Hanen a été nommée rectrice de l’Université de Winnipeg en 1989, suivie peu après par Geraldine Kenney-Wallace à l’Université McMaster, Elizabeth Parr-Johnston à l’Université Mount Saint Vincent, Susan Mann à l’Université York et Mme Marsden à l’Université Wilfrid Laurier en 1992.

Cette dernière estime qu’on doit ces débuts prometteurs à Janet Wright, présidente et fondatrice de Janet Wright & Associates, une agence de recrutement de cadres, qui a porté des candidates à l’attention des comités de recrutement et des conseils d’administration et a veillé à ce qu’elles soient incluses dans les bassins de candidats aux postes de recteur. « Lorsque Janet tentait de me persuader de poser ma candidature à l’Université Wilfrid Laurier, elle a demandé à Marsha [Hanen] de m’appeler, se souvient Mme Marsden. Janet ne tentait pas seulement de trouver des noms pour les comités de recrutement, elle agissait comme mentor auprès de candidates potentielles. C’était révolutionnaire. »

« les femmes se font de plus en plus rares à mesure qu’on approche du sommet »

Vianne Timmons, rectrice de l'Université de Regina.
Vianne Timmons, rectrice de l’Université de Regina.

La proportion de femmes dirigeantes a continué d’augmenter tout au long des années 1990 avant que les chiffres stagnent de nouveau, comme le souligne le rapport de M. Turpin. Encore aujourd’hui, beaucoup d’universités n’ont jamais été dirigées par une femme. « Je trouve ça très perturbant », affirme Vianne Timmons, rectrice de l’Université de Regina.

D’après elle, la difficulté à recruter des rectrices commence en amont, du côté des provosts, des vice-recteurs et des doyens, parmi lesquels les recteurs sont souvent choisis. « Lorsqu’un poste de vice-recteur s’ouvre, je reçois principalement des candidatures masculines, souligne Mme Timmons. C’est préoccupant. Où sont les femmes? »

Le milieu universitaire n’a rien d’anormal. Dans tous les secteurs d’activité, « les femmes se font de plus en plus rares à mesure qu’on approche du sommet, explique Vandana Juneja, directrice principale de Catalyst Canada. Les femmes se heurtent aux mêmes obstacles et difficultés » lorsqu’elles tentent de s’élever dans la hiérarchie.

Les raisons sont nombreuses et complexes, et ont peu à voir avec l’éducation des enfants et les responsabilités familiales, contrairement à la croyance populaire. Mme Juneja fait remarquer que même parmi les hommes et les femmes qui ont fait des choix de vie similaires – comme celui de ne pas avoir d’enfants – et qui aspirent à des postes de haute direction, les femmes accusent un retard. « D’autres facteurs entrent en jeu », précise-t-elle. Elle fait entre autres référence aux obstacles systémiques, comme l’absence de modèles qui fait en sorte que les femmes ont de la difficulté à s’imaginer dans un poste de direction, le manque de réseaux informels et de mentors parmi les administrateurs de haut rang et les préjugés profondément enracinés dans les pratiques d’embauche et de promotion.

D’après Mme Timmons, les femmes qui occupent des postes de direction sont soumises au regard critique de l’opinion publique, ce qui ne fait qu’aggraver la situation. Elle se dit abasourdie par le nombre de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux qui font précisément référence au fait qu’elle est une femme. « Je ne m’en fais pas trop lorsque les remarques portent sur mes vêtements, mes cheveux ou même sur mon timbre de voix. J’ai plus de difficulté avec celles qui m’attaquent en tant que mère, explique-t-elle. Elles m’atteignent plus facilement. »

« Ils se donnent le droit de vous intimider, de vous malmener. »

Elle lit malgré tout les messages et les partage lorsqu’elle prend la parole devant des groupes d’administratrices de haut rang et pendant les forums sur le leadership qu’elle organise à l’intention des femmes dans sa collectivité. « Les femmes doivent être préparées à ce qui les attend,croit-elle. Je veux leur donner l’heure juste. » Elle fait également ressortir les bons côtés de l’emploi. « Chaque jour, j’ai l’impression de contribuer à faire bouger les choses. C’est essentiel. »

En plus d’être moins susceptibles de diriger une université, les femmes risquent davantage de voir leur mandat écourté une fois qu’elles sont en poste. Selon Julie Cafley, vice-présidente du Forum des politiques publiques établi à Ottawa, six des huit derniers recteurs qui n’ont pas terminé leur mandat étaient des femmes. Plusieurs anciens recteurs avec qui elle s’est entretenue dans le cadre de sa thèse doctorale, des hommes comme des femmes, ont parlé d’une « culture mâle dominante » dans les universités canadiennes, surtout au sein des conseils d’administration et des équipes de haute direction – une situation similaire à celle que Mme Jewett a vécue il y a plus de 40 ans.

« C’était véritablement un monde d’hommes, confie un ancien recteur. Ça a été une expérience très désagréable pour moi, car j’étais pour la première fois confronté à une mentalité de “club d’anciens”, avec toutes les connotations négatives que ça implique. »

Une autre participante a confié : « Les gens ne vous prennent pas au sérieux. Ils croient que vous ne connaissez rien aux chiffres et à l’argent. Ils se donnent le droit de vous intimider, de vous malmener. »

Tout récemment, l’ascension d’une femme jusqu’au rectorat a pris fin avant même le début de son mandat. Wendy Cukier, ancienne vicerectrice à la recherche et à l’innovation à l’Université Ryerson et fondatrice de l’Institut de la diversité de l’établissement, devait devenir la première rectrice de l’Université Brock le 1er septembre. Cependant, quelques jours à peine avant son entrée en fonction, le président du conseil d’administration de l’Université, John Suk, a annoncé, sans vraiment fournir de précisions, que la nomination avait été annulée à la suite d’une « décision mutuelle ». Linda Rose-Krasnor, professeure de psychologie et présidente de l’association des professeurs de l’Université Brock, affirme que la nouvelle « a causé tout un choc et semé la confusion ».

« Les compétences de plus en plus prisées pour ce genre de postes sont plutôt vastes, et il n’existe pas vraiment de formation sur mesure. »

Pour surmonter certains obstacles auxquels les femmes se heurtent, Universités Canada a lancé officiellement un réseau de dirigeantes universitaires l’an dernier. L’initiative vise entre autres à mettre sur pied un réseau de soutien pour offrir du mentorat aux nouvelles dirigeantes et aux femmes qui aspirent au rectorat; à solliciter des allocutions et d’autres occasions de renforcer la visibilité de ses membres; à veiller à ce que ses membres soient candidates à des prix prestigieux, comme l’Ordre du Canada et le prix Killam.

« Je souhaite que le réseau aide à promouvoir la valeur des femmes à des postes de haute direction et qu’il offre aux femmes des occasions de parrainage, mais je veux également qu’il se livre à des activités de promotion d’intérêts plus générales », explique Sara Diamond, rectrice de l’Université OCAD.

Sara Diamond, rectrice de l’Université OCAD.
Sara Diamond, rectrice de l’Université OCAD.

Le réseau veut entre autres aborder les questions d’équité et de diversité au sein des conseils d’administration des universités et encourager ceux-ci à appuyer les dirigeantes universitaires. « Si nous voulons voir le nombre de rectrices augmenter, il faut inciter les agences de recrutement et les conseils d’administration à envisager de nouveaux parcours pour les femmes », estime Mme Diamond. Il faut également veiller à ce que les femmes gravissent adéquatement les échelons dans le milieu universitaire pour qu’elles acquièrent les compétences recherchées par les agences et les conseils d’administration. « Les compétences de plus en plus prisées pour ce genre de postes sont plutôt vastes, et il n’existe pas vraiment de formation sur mesure », ajoute Mme Diamond.

Un groupe de rectrices a discuté de l’importance de la diversité à l’occasion de la conférence annuelle de l’Association canadienne des conseils d’administration d’universités, qui s’est tenue à Halifax en avril. La promotion du leadership des femmes universitaires a également été un grand sujet de discussion lors des réunions des membres d’Universités Canada, qui ont eu lieu le même mois à Toronto. Le président-directeur général de KPMG Canada, Bill Thomas, s’est adressé aux membres et parlé des avancées de son entreprise en matière de promotion de femmes à des postes de direction.

Selon M. Thomas, les préjugés inconscients forment le principal obstacle à l’avancement des femmes, et il a mis au défi tous les recteurs de réfléchir à la composition de leur propre équipe de direction et aux changements qui pourraient être apportés pour favoriser une pleine participation des femmes. Le président-directeur général d’Universités Canada, Paul Davidson, explique que son organisation offre à ses membres une formation sur les préjugés inconscients similaire à celle utilisée par KPMG.

« C’est un défi urgent, un défi de tous les instants », croit M. Davidson.

Toujours pour promouvoir l’égalité entre les sexes, Universités Canada vient de modifier les dispositions de ses statuts relatives à la représentativité des régions au sein de son conseil d’administration. L’objectif est d’en arriver à ce que la moitié des membres du conseil d’administration soient des femmes pour représenter fidèlement la diversité du pays, explique M. Davidson.

Les universités francophones du Canada prennent part quant à elles à une initiative plus vaste. L’Agence universitaire de la Francophonie, qui représente les universités francophones de partout dans le monde, a mis sur pied un réseau d’administratrices de haut rang il y a deux ans. Le réseau envisage d’offrir un programme de mentorat aux femmes qui aspirent à des postes de direction, y compris ceux de doyenne, de vicerectrice et de rectrice. Il espère également lancer sous peu une agence centralisée chargée de faire le suivi du nombre de femmes qui occupent de tels postes dans les quelque 800 universités de langue française dans le monde et se pencher sur les obstacles qui nuisent à leur avancement.

Ces travaux de recherche seront particulièrement utiles aux universités situées dans des régions comme l’Afrique francophone, où les femmes ont beaucoup de retard à rattraper par rapport à leurs collègues masculins, explique Marie-Linda Lord, ancienne vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales à l’Université de Moncton. Leurs retombées pourraient cependant s’étendre bien au-delà des pays de la Francophonie, puisqu’il existe des universités de langue française dans des régions anglophones, ajoute Mme Lord qui assure la vice-présidence de la région des Amériques au sein du réseau. « Même au Canada, le milieu universitaire est un monde masculin, avec des façons de penser et de faire qui sont propres aux hommes. » Le réseau sera ouvert aux hommes comme aux femmes, précise Mme Lord. « Nous voulons établir un dialogue. Il ne faut pas marginaliser notre démarche. »

« Les femmes se heurtent à des obstacles institutionnels dans le milieu universitaire, et il faut y remédier »

Wendy Cukier, ancienne vice-présidente, recherche et innovation a l'Université Ryerson.
Wendy Cukier, ancienne vice-présidente, recherche
et innovation a l’Université Ryerson.

Les gouvernements ont également un rôle à jouer en se demandant pourquoi la vaste majorité des investissements fédéraux en recherche sont destinés à des hommes, fait valoir Mme Cukier, de l’Université Ryerson (elle a été interviewée avant l’annonce de l’annulation de sa nomination à l’Université Brock). Elle cite une étude de l’Institut de la diversité de l’Université Ryerson, selon laquelle les femmes ne représentent que 29 pour cent des Chaires de recherche du Canada, 7,7 pour cent des Chaires d’excellence en recherche du Canada (un pourcentage qui a depuis chuté à 3,7 pour cent) et 14 pour cent des bénéficiaires des subventions du Programme d’excellence en recherche du Fonds pour la recherche en Ontario.

Les établissements d’enseignement doivent également se doter de processus de recrutement et de promotion dépourvus de préjugés et offrir aux femmes des occasions de mentorat, d’encadrement et de développement du leadership, une pratique aujourd’hui courante en entreprise, affirme Mme Cukier. « Les femmes se heurtent à des obstacles institutionnels dans le milieu universitaire, et il faut y remédier », croit-elle.

Les établissements comme les personnes touchées finiront par récolter les retombées positives d’un milieu de travail diversifié et accueillant, prédit Mme Juneja. Elle cite un meilleur rendement financier, un processus décisionnel amélioré, une hausse de la créativité et de l’innovation et une plus grande facilité à attirer et à maintenir en poste des employés. « Les universités, comme d’autres organisations, doivent placer des hommes et des femmes à des postes de direction pour tirer pleinement parti de leurs forces. Ce n’est pas une question de parité hommes-femmes. C’est une question de talents », conclut-elle.

Liste des employés aux universités membres (2016); données sur les facultés nationales (2014); et Statistique Canada, Système d'information sur les étudiants postsecondaires (2013).
Liste des employés aux universités membres (2016); données sur les facultés nationales (2014); et Statistique Canada, Système d’information sur les étudiants postsecondaires (2013).
Rédigé par
Rosanna Tamburri
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