Arrivé au Canada en 2014, Bipin Kumar prévoyait faire une maîtrise en informatique dans une université de la côte Est. Ayant déjà en poche des diplômes universitaires obtenus en Allemagne et en Inde (d’où il est originaire), M. Kumar, qui n’en était pas à sa première expérience à l’étranger, savait prendre ses repères en arrivant dans un nouveau pays. Il s’était informé avant d’arriver et ses attentes par rapport à la vie qui l’attendait étaient réalistes.
Grâce à cette planification, M. Kumar a su tirer son épingle du jeu, mais son expérience était loin de la traversée du désert que vivent chaque année au Canada des milliers d’étudiant.e.s arrivant de l’étranger. Commissaire des étudiant.e.s provenant de l’international à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, M. Kumar a appris à bien connaître cette réalité.
« Depuis les cinq ou six dernières années, on voit de plus en plus d’étudiant.e.s arriver au Canada après s’être fait promettre des chimères, que ce soit du côté de l’emploi, de l’hébergement, du coût de la vie ou du soutien qui leur sera offert, explique-t-il. Une fois ici, c’est le choc. Les étudiant.e.s n’arrivent pas à payer leurs factures, vivent entassés à 10 à une heure de l’établissement et n’ont parfois aucun réseau ou groupe de soutien. De nombreuses promesses formulées ne cadrent pas avec la réalité. »
De plus en plus, ces fausses promesses proviennent des agent.e.s d’éducation : des personnes qui recrutent à l’étranger de manière indépendante, qui conseillent les futur.e.s étudiant.e.s dans leurs choix de programmes et d’écoles, et qui les assistent dans leurs demandes d’admission et de permis d’études. Si l’on se fie à une estimation réalisée en 2021 par l’organisme allemand International Consultants for Education and Fairs (ICEF), qui fait la promotion des études à l’étranger et qui forme les agent.e.s), jusqu’à la moitié des étudiant.e.s provenant de l’étranger arrivant au Canada auraient été conseillé.e.s par des agent.e.s. En 2021, le pays a délivré 448 000 permis d’études, soit une augmentation de 70 % en cinq ans. Ce qui implique donc beaucoup d’agent.e.s, et de promesses.
Les agent.e.s sont bel et bien devenu.e.s indispensables pour les établissements qui cherchent à recruter un nombre croissant d’étudiant.e.s à l’étranger. Mais une poignée de ces gens ont acquis la réputation – par leur incompétence ou, carrément, par leurs manières trompeuses – de mal ou peu conseiller les futur.e.s étudiant.e.s. Ce qui, dans les pires scénarios, engendre des conséquences désastreuses.
En février et mars 2022, le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration de la Chambre des communes a tenu des audiences sur le recrutement des étudiant.e.s provenant de l’étranger qui traitaient en partie de la question. L’avocat en immigration Wei William Tao y a offert son témoignage. Il a rapporté les attentes créées par certain.e.s agent.e.s, qui éblouissent les étudiant.e.s et leurs familles en leur vendant le rêve des études au Canada, des étudiant.e.s qui ensuite paient une petite fortune pour aboutir dans des programmes qui ne leur conviennent pas et dans un environnement étranger, forcé.e.s d’affronter des difficultés sans y avoir été préparé.e.s.
« On ne devrait pas s’étonner d’entendre des histoires de séparations familiales, de problèmes de santé mentale, d’augmentation des suicides ou encore de familles à l’étranger dont les économies fondent complètement pour soutenir les études d’un de leurs proches au Canada, a-t-il lancé. Nous sommes complices de la violence du système. »
« On est rendu à simplement chercher à augmenter le nombre de têtes. On fait fi de l’humain et on profite de ses rêves et de ses espoirs. »
Shamira Madhany a aussi témoigné. Elle est directrice générale de World Education Services, un organisme à but non lucratif qui évalue les diplômes des personnes souhaitant faire reconnaître leurs titres et formations obtenus à l’extérieur du pays pour leur permettre d’exercer au Canada ou aux États-Unis. Elle plaide en faveur d’une réforme de la réglementation pour les agent.e.s.
« Ce qu’on constate, tant du côté des statistiques que des témoignages reçus, c’est que les étudiant.e.s manquent d’information avant de prendre leur décision, déclare-t-elle en entretien avec Affaires universitaires. Ces étudiant.e.s ignorent ce qui les attend en venant ici. »
Elle explique qu’en somme, la popularité du Canada comme destination d’études a explosé, au point où on n’a pas su gérer les problèmes occasionnés par cet emballement. Selon elle et d’autres personnes qui s’intéressent au dossier, il est nécessaire de réglementer officiellement ce milieu qui s’est développé presque complètement à l’abri des regards et de penser à une stratégie nationale qui viendrait remplacer le fouillis actuel des programmes de formation optionnels pour les agent.e.s et des procédures de vérification des établissements.
« On est rendu à simplement chercher à augmenter le nombre de têtes, a-t-elle illustré devant le Comité. On fait fi de l’humain et on profite de ses rêves et de ses espoirs. »
Un marché payant
Les universités canadiennes ont sans contredit besoin des étudiant.e.s provenant de l’étranger – l’économie du pays ne s’en passerait pas non plus. En 2018 (les données les plus récentes disponibles), les étudiant.e.s provenant de l’étranger avaient rapporté plus de 20 milliards de dollars au Canada et permettaient de justifier environ 218 000 emplois (considérant l’augmentation du nombre de permis d’études émis depuis, il est certain que ces chiffres ont grimpé aujourd’hui). En 2018-2019, ce groupe représentait l’entière croissance des universités canadiennes, compensant une légère diminution des inscriptions d’étudiant.e.s canadien.ne.s. De plus, leurs droits de scolarité sont en moyenne trois fois plus élevés que ceux des Canadien.ne.s.
« Les établissements passent par les agent.e.s pour rejoindre les étudiant.e.s de pays qui leur seraient normalement inaccessibles, par manque de ressources, indique Melissa Payne, directrice des services aux membres, recherches et apprentissage du Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI). Ils peuvent difficilement avoir des représentant.e.s dans tous ces pays, qui parlent les langues locales et qui sont en mesure de bâtir un lien fort avec les étudiant.e.s et leurs familles. Ils s’associent donc aux agent.e.s, qui font le pont et servent de personne-ressource sur place. »
Une collaboration que les universités sont prêtes à payer cher. La discrétion prime en ce qui concerne la rémunération des agent.e.s, mais, généralement, on parle d’un pourcentage des droits de scolarité de première année qui varie de 15 à 20 %, selon les agent.e.s avec qui nous avons pu nous entretenir, ce qui correspond à des milliers de dollars par inscription.
Il n’y a pas que le Canada qui dépend de cette collaboration sur le terrain – ni qui constate les problèmes qui y sont associés. Dans d’autres pays où on recrute massivement des étudiant.e.s provenant de l’étranger, comme l’Australie, les États-Unis ou le Royaume-Uni, on se questionne aussi depuis quelques années sur le rôle des agent.e.s d’éducation.
Jusqu’en 2013, la U.S. National Association for College Admission Counseling interdisait à ses établissements membres d’avoir recours à des agent.e.s. Elle a ensuite quelque peu assoupli sa position, se limitant à « ne pas encourager » cette collaboration, et depuis, les établissements d’enseignement supérieur américains se tournent de plus en plus vers les agent.e.s. Du côté de l’Australie, cependant, la position adoptée est plutôt tranchée : la relation entre les agent.e.s et les établissements est réglementée, et ces derniers doivent respecter un ensemble de critères.
Au Canada, les discussions autour de la question ne font que commencer. La quasi-absence de réglementation en est le reflet. On compte toutefois une exception, soit la Loi sur l’éducation internationale, instaurée au Manitoba en 2016. Celle-ci permet d’assurer un contrôle similaire aux pratiques australiennes. Autrement, la relation agent.e-établissement est bien peu réglementée.
Des approches variées
Il revient aux universités d’examiner minutieusement les candidatures des agent.e.s qu’elles choisissent. À l’Université de l’Alberta, par exemple, on « compte sur les recommandations d’autres universités, et avant de signer quelconque entente, on inspecte les agences sur place pour les voir en action et discuter avec leur personnel », explique John Gregory, directeur du recrutement international et des programmes transnationaux.
L’Université Memorial, elle, collabore depuis le milieu des années 2000 avec des agent.e.s afin de mieux se faire connaître sur la scène internationale. Au départ, elle ne travaillait qu’avec un petit nombre d’agent.e.s, indique Keir McIsaac, gestionnaire des admissions de l’établissement. « Nous avons avancé avec prudence, en créant des liens progressivement, plutôt que de cumuler les relations », explique-t-il.
L’Université communique directement avec les agent.e.s dans les marchés qu’elle cherche à investir. Elle collabore aussi avec certain.e.s agent.e.s qui viennent vers elle, soit en provenance de grandes entreprises internationales ou de petits organismes. « Ça dépend vraiment du marché. Par exemple, une agente avec qui l’on collabore en Amérique latine est associée à une minuscule entreprise familiale mère-fille de trois générations. Elles ont des liens très forts avec la communauté locale. »
L’Université Memorial a bâti son propre cursus de formation en ligne pour les agent.e.s, qui touche à la vie étudiante et à la vie à Terre-Neuve, en plus de présenter ses procédures de demande d’admission. Son approche graduelle en matière de recrutement d’agent.e.s lui permet de rester en contrôle du processus de formation et d’intégration.
À l’Université du Manitoba, on a recours aux agent.e.s depuis la fin des années 1990.
« Je ne saurais dire comment les choses se déroulaient avant mon arrivée, indique Lisa Kachulak-Babey, directrice du recrutement. Mais quand j’ai commencé, on a instauré des changements majeurs en ajoutant des critères au processus de sélection des agent.e.s pour le rendre plus rigoureux, et on a mis en place des programmes de formation officiels. »
Les agent.e.s doivent entre autres franchir plusieurs étapes pour proposer leur candidature. Il leur ait notamment demandé de décrire le marché couvert, leur entreprise et leur expérience. Si leur candidature est retenue pour la prochaine étape de sélection, on leur demande alors de fournir des détails sur leurs honoraires et leurs activités publicitaire. L’Université vérifie leurs références, et, finalement, un comité est responsable d’approuver ou non chaque candidature.
Cette rigueur est en partie attribuable à la Loi sur l’éducation internationale manitobaine. Elle oblige les établissements à tenir un registre des agent.e.s avec lesquel.le.s elle fait affaire et à respecter un code de conduite. Ledit code n’est pas très élaboré, mais impose entre autres aux établissements de former adéquatement les agent.e.s et de signer des contrats qui encadrent plus précisément leur travail. Par exemple, les agent.e.s doivent divulguer à l’avance aux étudiant.e.s l’ensemble des sommes à débourser, d’agir avec « honnêteté et intégrité » et d’éviter de conseiller les étudiant.e.s sur les procédures d’immigration, se contentant de répondre aux demandes sur l’obtention de permis d’études.
Cadre réglementaire et technologies
Le Manitoba est la seule province à réglementer les pratiques des agent.e.s, mais des critiques affirment que les nouvelles avancées dans le milieu du recrutement complexifient la chose – en particulier en ce qui concerne les agrégateurs de recruteurs et recruteuses. Le plus connu d’entre eux se nomme ApplyBoard. Fondé en 2015 à Waterloo par les frères Martin, Massi et Meti Basiri, qui ont eux-mêmes été étudiants internationaux (en provenance de l’Iran), le service aurait accompagné 75 000 étudiant.e.s actuellement au Canada.
Son fonctionnement est simple : les futur.e.s étudiant.e.s se rendent sur son site Web, puis fournissent des renseignements sur le domaine et le lieu d’études souhaités. Les résultats proposés grâce à l’outil d’intelligence artificielle de la plateforme peuvent ensuite être filtrés et peaufinés par le biais de différentes questions qui ciblent les écoles et les programmes qui pourraient répondre à leurs attentes ou avec l’aide d’agent.e.s (qu’ApplyBoard désigne par le terme « partenaires de recrutement »).
Earl Blaney est consultant en immigration autorisé au Canada et agent d’éducation pour le marché des Philippines. Il a lui aussi ardemment critiqué son milieu, en partie après avoir été témoin, lors de ses échanges avec d’autres agent.e.s, de l’enthousiasme avec lequel ces gens acceptaient l’argent des candidat.e.s étudiant.e.s pour préparer des demandes de permis d’études, même en sachant très bien qu’il était peu probable que leur demande soit fructueuse. « Quand j’échangeais avec mes client.e.s aux Philippines ou que j’allais dans des activités du milieu, j’étais ébahi, vraiment, absolument dégoûté la plupart du temps, déclare-t-il. Ça m’a énormément troublé. »
Il s’oppose particulièrement aux agrégateurs comme ApplyBoard, affirmant que leur modèle enlève tout pouvoir aux lois comme celle du Manitoba, étant donné que le cadre s’applique à la relation entre les établissements et les agent.e.s, et non à des plateformes numériques. « ApplyBoard sert d’intermédiaire, mais n’a pas à superviser les agent.e.s selon la loi. Ça reste la responsabilité des établissements, explique-t-il. Comment les établissements sont-ils censés le faire s’ils ne connaissent même pas l’agent.e en question? »
En entrevue, Meti Basiri, cofondateur d’ApplyBoard, a insisté pour dire que les hauts standards de la plateforme permettent de respecter l’esprit et la lettre de la loi. Jusqu’à maintenant, l’entreprise a traité plus de demandes chaque mois en 2022 qu’elle ne l’avait fait toute l’année en 2019, dit-il, et ce, tout en recevant moins de plaintes sur le comportement des recruteurs et recruteuses, grâce à son contrôle rigoureux des éléments nuisibles.
D’ailleurs, selon Mme Kachulak-Babey, de l’Université du Manitoba, les candidatures d’ApplyBoard sont généralement de meilleure qualité que les autres. « ApplyBoard collabore avec ses agent.e.s de façon à assurer une bonne correspondance entre le profil des étudiant.e.s qui envoient des demandes et nos programmes. On évite ainsi d’être contraint à remplir le bassin de candidatures avec des candidat.e.s non qualifié.e.s. »
Ce n’est pas assez pour convaincre M. Blaney, mais il concède que le Manitoba est au moins déjà en avance sur ce qu’on trouve ailleurs au pays. « La faute ne repose pas entièrement sur les agrégateurs, commente-t-il. Le problème, c’est l’absence de réglementation. »
De nouvelles autorités de contrôle?
Les problèmes rencontrés par les autorités de réglementation canadiennes avec les mauvais.e.s agent.e.s ne datent pas d’hier. Un rapport du Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration de la Chambre des communes daté de 2017 s’attarde au problème des « consultant.e.s fantômes », soit des conseillers et conseillères en immigration qui exploitent leurs client.e.s en leur fournissant des informations douteuses avant de disparaître dans la brume.
La controverse autour de la question a entraîné la dissolution du Conseil de réglementation des consultants en immigration du Canada et son remplacement à la fin 2021 par une nouvelle entité, le Collège des consultants en immigration et en citoyenneté (CCIC). Le CCIC supervise maintenant deux nouvelles catégories de consultant.e.s : les consultant.e.s réglementé.e.s en immigration canadienne (CRIC) et les conseillers et conseillères réglementé.e.s en immigration pour étudiant.e.s provenant de l’étranger. Les consultant.e.s en immigration offrant des conseils en ce qui concerne la résidence permanente ou d’autres enjeux d’immigration doivent préalablement y avoir été autorisé.e.s par CCIC et avoir été classé.e.s dans l’une des deux catégories.
« On est rendu à simplement chercher à augmenter le nombre de têtes. On fait fi de l’humain et on profite de ses rêves et de ses espoirs. »
Les agent.e.s d’éducation ne sont toutefois pas directement touché.e.s puisque leur champ d’action est supposé se limiter à l’offre des conseils sur les études et les permis d’études, plutôt que l’offre de conseils en immigration. Cette dynamique a d’ailleurs été décriée étant donné que pour plusieurs étudiant.e.s provenant de l’étranger, les études sont un premier pas vers une démarche d’immigration. En 2021, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a rejeté 40 % des demandes de permis d’études, même si elles venaient d’étudiant.e.s déjà admis.e.s dans un établissement canadien. L’une des raisons évoquées : la mauvaise qualité des conseils prodigués par les agent.e.s.
Notons que, de façon détournée, le CCIC exerce un contrôle sur les agent.e.s d’éducation via son Règlement régissant les agents. Les règles ne sont pas appliquées directement aux agent.e.s, mais aux CRIC qui doivent collaborer avec les agent.e.s pour conseiller les étudiant.e.s potentiel.le.s en tandem.
« Les agent.e.s se doivent de collaborer avec les CRIC, qui ont les compétences nécessaires pour conseiller les étudiant.e.s sur les procédures d’immigration, au lieu de supposer des faits qui auront des répercussions majeures sur leurs vies », dit Christopher May, directeur des affaires publiques et communications au CCIC.
Reste que rien n’oblige les agent.e.s et les CRIC à faire équipe. « Le CCIC refuse d’octroyer ses permis à l’étranger. C’est un casse-tête, le Collège ne veut pas se lancer dans cette entreprise, se désole M. Blaney. Sans pression directe du gouvernement qui l’obligerait à le faire, le Collège ne le fera pas. »
Les provinces s’impliquent
En mai 2022, un rapport faisant suite aux audiences du Comité de la Chambre des communes sur le recrutement des étudiant.e.s provenant de l’étranger a été publié. Il contient 35 recommandations. L’une d’elles fait écho à la suggestion de M. Blaney, soit qu’IRCC « s’allie avec ses homologues des provinces et des territoires, ainsi qu’avec les établissements d’enseignement désignés du Canada, pour réglementer la profession de recruteur dans le secteur de l’éducation internationale et s’assurer que les trousses d’information fournies à ces recruteurs comprennent des renseignements sur la façon dont les demandeurs peuvent se protéger contre la fraude ».
Devant l’absence d’un tel cadre, une poignée d’initiatives ont vu le jour un peu partout au pays. En Nouvelle-Écosse, EduNova, une coopérative d’établissements d’enseignement, a mis sur pied en collaboration avec le BCEI un programme de formation gratuit pour les agent.e.s qui vise à améliorer la qualité de leurs services et à diminuer le nombre de demandes de permis d’études refusées.
« On veut ajouter des modules et de nouveaux contenus en collaboration avec le BCEI, pour que nos agent.e.s apprennent à connaître nos établissements d’enseignement, les programmes d’études offerts, notre province, les débouchés professionnels possibles si les étudiant.e.s font leur vie ici et les différentes options pour l’immigration », explique Shawna Garrett, présidente et directrice générale d’EduNova.
Celle-ci soutient qu’il n’y a pas eu énormément de fraudes commises par des agent.e.s en Nouvelle-Écosse, mais l’association aime mieux prévenir que guérir. « Jamais on ne voudrait apprendre qu’un.e agent.e a promis à un.e étudiant.e d’être admis.e dans une université, empochant ses droits de scolarité, avant que l’étudiant.e ne se présente sur un campus où on n’a jamais entendu parler de cette personne. C’est le genre de chose qui est arrivé ailleurs. »
Le programme néo-écossais suit le même modèle que le Saskatchewan Agent Training Program, lancé plus tôt cette année avec un objectif similaire. Pour l’instant, toutefois, ces mesures restent tributaires d’initiatives individuelles. Or, plus les établissements s’appuient sur l’apport des étudiant.e.s provenant de l’étranger, et plus le gouvernement fédéral hausse ses cibles du nombre d’étudiant.e.s à attirer, plus les répercussions seront lourdes si les failles du système ne sont pas corrigées.
Selon certain.e.s personnes, dont Earl Blaney, il se pourrait que le Canada soit à la veille d’une « déportation de masse des diplômé.e.s provenant de l’étranger » – ces personnes qui comptent sur les études pour obtenir un permis de travail après l’obtention de leur diplôme, et qui finalement se rendent compte que les conseils mal avisés qu’ils ont reçus d’agent.e.s non réglementé.e.s les ont mal équipé.e.s pour survivre au marché du travail canadien.
« On doit s’attaquer au problème, parce que l’expérience des étudiant.e.s se détériore, avertit M. Kumar. On reçoit de plus en plus de demandes, et si on veut que ces personnes restent et s’établissent ici après leurs études, on doit leur donner les moyens de réussir. »