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Pourquoi intégrer des activités de recherche au premier cycle

par DIANE PETERS | 07 SEP 16

Cet article est un sommaire de l’article « Why the undergraduate years should include a research experience ».

Il y a quelques années, Bonnie Klohn souhaitait vivre sa passion pour la production alimentaire locale durable en élevant des poules chez elle à Kamloops, en Colombie-Britannique, où cette pratique est illégale. Alors étudiante de première année en études interdisciplinaires à l’Université Thompson Rivers, elle a demandé à sa professeure de l’autoriser à plaider sa cause devant le conseil municipal, au lieu de participer à un projet communautaire.

Avec l’aval de sa professeure, au printemps 2007, Mme Klohn a fait une présentation PowerPoint au conseil municipal; celle-ci vantait les bienfaits sanitaires et économiques de l’élevage de volaille chez soi et leur compatibilité avec la stratégie officielle de la municipalité. « J’ai essuyé un refus, raconte-t-elle, mais les médias se sont emparés de l’affaire. […] Des centaines de gens m’ont contactée. »

Mme Klohn a finalement obtenu la note A à son cours, en plus de créer un groupe d’action communautaire. C’est en organisant des pétitions et une étude pilote qu’elle a fait la connaissance de Robin Reid, de la faculté de gestion touristique de l’Université Thompson Rivers. Les deux femmes ont mené ensemble deux projets de recherche originaux sur les jardins communautaires. Pour l’un d’eux, Mme Klohn a obtenu une subvention de 4 500 $ du programme de l’établissement destiné à financer la recherche au premier cycle.

Pendant les cinq années qu’il lui a fallu pour obtenir son diplôme, Mme Klohn a, la plupart du temps, su concilier travaux universitaires et projets de recherche, ces derniers lui permettant de financer ses études. « C’est une solution possible pour les étudiants qui ont besoin d’argent, affirme-t-elle, et si ces fonds peuvent financer des initiatives qui enrichiront leur C.V. et les aideront à obtenir un emploi, pourquoi pas? »

Les projets de recherche menés au premier cycle sont si bénéfiques que nombre d’universités s’emploient à les multiplier

Poser des questions, recueillir des données et rédiger des rapports de recherche a procuré à Mme Klohn de l’argent et des compétences. Elle travaille aujourd’hui pour un cabinet-conseil en planification urbaine de Kamloops, fortement axé sur la recherche. « Toutes mes activités de recherche au premier cycle m’ont aidée à obtenir ce poste », dit-elle.

Les étudiants au premier cycle qui, comme Mme Klohn, mènent des projets de recherche ou y participent, estiment que leur expérience transforme leur parcours. Plutôt que d’absorber passivement de l’information, ils cherchent activement de nouvelles données et parviennent à leurs propres déductions. Mais surtout, les aptitudes qu’ils acquièrent dans le cadre de leurs projets de recherche (cerner un sujet, recueillir et synthétiser des données, communiquer les résultats) sont synonymes de compétences prisées par les employeurs et les préparent bien aux études supérieures.

Les projets de recherche menés au premier cycle sont si bénéfiques que nombre d’universités s’emploient à les multiplier. « C’est devenu la nouvelle norme d’excellence », affirme Will Garrett-Petts, vice-recteur adjoint à la recherche et aux études supérieures de l’Université Thompson Rivers.

À la base, la recherche au premier cycle consiste pour les étudiants à poser une question, à analyser les données recueillies et à rédiger un rapport de recherche, dans le cadre d’un devoir pour un cours ou d’un projet hors programme. Certains prennent même part à une partie ou à l’ensemble du processus en tant qu’adjoint d’un professeur.

Tous ces projets poussent les étudiants à se mobiliser

Peu importe leur forme, tous ces projets poussent les étudiants à se mobiliser. « Un grand nombre d’étudiants en ont témoigné : ces projets les ont aidés à cerner le sens de leur apprentissage et de leur parcours universitaire », affirme Joy Kirchner, bibliothécaire à l’Université York, qui participe à la foire annuelle sur la recherche au premier cycle de l’établissement et à d’autres initiatives.

Les universités canadiennes dotées d’un bureau spécialement consacré à la recherche au premier cycle sont très rares. L’Université de l’Alberta et l’Université d’Ottawa en possèdent un, respectivement depuis 2011 et 2012. Elles proposent des ateliers consacrés, par exemple, à la création d’affiches et à la publication d’articles (bilingues dans la plupart des cas à l’Université d’Ottawa). Mais surtout, elles aident leurs professeurs à intégrer la recherche au parcours de leurs étudiants, à en assurer le financement, à en suivre les résultats et à proposer des ressources au service de nouvelles idées. À l’Université de l’Alberta, 10 étudiants bénévoles font la promotion du Bureau et animent des ateliers pour leurs pairs. À l’Université d’Ottawa, la directrice du Bureau de la recherche au premier cycle, Pascale Lafrance, dirige la constitution d’un groupe de recherche national axé sur la recherche au premier cycle, qui pourrait voir le jour dès cet automne.

À l’Université Thompson Rivers, l’apprentissage pratique « fait partie de l’ADN de l’établissement » et mobilise tant les étudiants que les professeurs selon M. Garrett-Petts. L’Université mise sur des programmes complémentaires : les étudiants de première année peuvent toucher 300 $ en tant qu’assistants de recherche, puis solliciter, les années suivantes, des subventions de 4 500 $ pour mener leurs propres travaux de recherche comme l’a fait Mme Klohn. Les étudiants de dernière année testent en ce moment un nouveau programme qui leur permet d’obtenir, en tant qu’ambassadeurs, 3 000 $ pour prendre part à un projet communautaire et à l’organisation de la conférence annuelle de l’Université Thompson Rivers sur la recherche au premier cycle. Cela dit, « la demande est au moins deux fois supérieure au financement disponible », précise M. Garrett-Petts.

Rédigé par
Diane Peters
Diane Peters est une rédactrice-réviseure basée à Toronto.
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