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Conseils carrière

5 incontournables de la réussite aux cycles supérieurs

Un premier portrait clair des leviers de la réussite chez les étudiants aux cycles supérieurs du réseau de l’Université du Québec est brossé.

par ÉMILE BÉRUBÉ-LUPIEN | 22 AVRIL 21

La communication, la collaboration, la consolidation, la cohérence et la reconnaissance sont les cinq clés qui permettent aux étudiants des cycles supérieurs d’avoir un parcours réussi. C’est ce qui ressort du rapport Les leviers de la réussite aux cycles supérieurs dans le réseau de l’Université du Québec rédigé par le Comité scientifique de la Grande initiative réseau en Réussite, qui rassemble des professeurs de divers établissements de l’Université du Québec.

Ce document, qui vise à « documenter la réussite aux cycles supérieurs », présenter une mise à jour sur celle-ci et constituer une ressource pour les universités découle du constat que le taux de diplomation chez les étudiants des établissements du réseau de l’Université du Québec était moindre que chez leurs homologues canadiens.

À titre d’exemple, dans le rapport on révèle qu’en 2010, seuls 56 pour cent des étudiants inscrits à la maîtrise dans des établissements de l’Université du Québec avaient obtenu leur diplôme après cinq ans, comparativement à 82 pour cent des étudiants inscrits dans un établissement faisant partie du regroupement des universités de recherche du Canada (U15) pour la même période.

« Au départ, c’est venu de la table des doyens […]. Ils étaient soucieux de la réussite aux cycles supérieurs des étudiants du réseau et ils avaient envie de poser un geste ensemble », explique Marie-Pierre Baron, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Chicoutimi et corédactrice du rapport. Le fait que la population étudiante du réseau a beaucoup changé depuis sa création en 1968 ainsi que l’évolution des besoins et des défis auxquels elle fait face ont également contribué à la réflexion ayant mené à ce projet.

Si les doyens des différentes universités du réseau ont vite constaté qu’il existait une abondante littérature scientifique sur la réussite des étudiants aux cycles supérieurs, ils se sont également rendu compte qu’aucun portrait clair de la situation n’avait encore été brossé. C’est ainsi qu’un appel à la collaboration a été émis dans les établissements d’enseignement de l’Université du Québec. Les auteurs se sont ensuite penchés sur des publications scientifiques, des bases de données et des données d’enquête pour dégager des leviers contribuant à la réussite. 

  • Communiquer et collaborer
    En ciblant la communication et la collaboration comme valeurs essentielles à un bon cheminement universitaire, les auteurs du rapport soulignent l’importance d’une bonne culture institutionnelle, axée sur les échanges interpersonnels du corps enseignant et des étudiants et sur le partage des expertises respectives. Ils reconnaissent aux échanges entre professeurs et étudiants des effets positifs sur le raisonnement et la capacité à résoudre des problèmes des étudiants.
  • Consolider
    Par consolidation, les auteurs entendent étudier, appuyer et développer des mesures déjà mises en place par les établissements pour assurer la réussite étudiante. Ce levier comprend une certaine rétroaction de la part des étudiants et des professeurs et la prise en compte de réalités propres aux universités.
  • La cohérence
    Selon la description faite dans le rapport, la cohérence suggère « qu’une culture institutionnelle commune soit mise de l’avant et véhiculée de prime abord par les établissements, et soutenue par la communauté universitaire, les corps d’employés et les partenaires externes ». À leur avis, la cohérence s’illustre lorsque différents services et employés contribuent au bon déroulement des projets d’étude des étudiants, en autant que ceux-ci soient en accord avec les valeurs de l’établissement.
  • Reconnaître
    Les auteurs indiquent que le levier de la reconnaissance consiste essentiellement à célébrer tous ceux œuvrant pour la bonne tenue des projets d’étude des étudiants. Étant donné les besoins divers et pluriels des étudiants, ils estiment qu’un accompagnement personnalisé est souhaitable.

Ces cinq leviers sont à même « d’optimiser les bénéfices de facteurs de réussite », qui sont quant à eux divisés en sept groupes. Parmi ceux-ci, on compte le développement de compétences cognitives et méthodologiques, la formulation d’intentions claires face au projet d’études, l’intégration institutionnelle et sociale comme soutien à l’équilibre, les modalités de formation variées et flexibles, la relation pédagogique et d’encadrement personnalisée et de qualité, l’offre de services d’accompagnement adaptée et en continu et la fréquentation des ressources et des services offerts.

Un miroir de l’enseignement

Selon Frédéric Deschenaux, professeur au Département des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Rimouski et coauteur du rapport, ce document invite les universités à la réflexion et à l’autoévaluation. « On a tous l’impression que ça va de soi de recommander la cohérence, la collaboration ou les différents leviers qu’on a identifiés, mais pas tant que ça. C’est un document qui nous met sous les yeux nos pratiques, comme un miroir, explique-t-il. Si vous cochez chacun des leviers, tant mieux, on peut présumer que tout se passe bien chez vous. »

M. Deschenaux considère également que les cycles supérieurs pourraient avoir meilleure presse et que les leviers de réussite pourraient accroître l’accessibilité. « Il y a un côté, volontaire ou non, un peu élitiste aux cycles supérieurs. Si on pense au Québec, c’est un peu moins de 20 pour cent de la population qui détient une maîtrise et pas tout à fait 1 pour cent qui détient un doctorat », relève le professeur. Selon lui, les leviers de la réussite décrits dans le rapport pourraient améliorer l’expérience aux cycles supérieurs et potentiellement encourager plus d’étudiants à poursuivre leurs études à ce niveau.

D’ailleurs, le contenu du document a déjà suscité un certain intérêt dans le milieu universitaire et est désormais disponible en anglais également. Sa portée pourrait d’ailleurs dépasser les frontières du Québec. Mme Baron explique qu’au fil d’une discussion avec une collègue de l’Université de l’Alberta, elles se sont entendues sur le fait que leurs étudiants vivaient les mêmes difficultés et des réalités similaires. « Elle était super contente d’avoir la version française [du rapport] et m’a demandé de lui faire signe quand la version anglaise sortirait pour qu’elle la fasse voyager ailleurs ».

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