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Conseils carrière

Adieu cours en classe!

Comment inverser les choses?

par ROCHELLE MAZAR | 11 SEP 13

La « classe inversée » est une nouvelle méthode pédagogique mise au point au Colorado en 2007 par Jonathan Bergman et Aaron Sams, deux enseignants du secondaire. Dans le cadre de cette méthode, les étudiants suivent leurs cours non plus en classe, mais à la maison. Le temps passé en classe est consacré à l’apprentissage actif, à savoir aux devoirs ou au travail en groupe. Cette inversion des choses vise à permettre aux étudiants de tirer parti au maximum du temps prévu à l’horaire et à les faire participer aux aspects plus ardus de leur apprentissage en présence et sous supervision du professeur.

Au collège comme à l’université, de plus en plus de professeurs optent pour la classe inversée, en dépit des difficultés que cela présente. En effet, l’aménagement des salles de cours ne favorise guère le travail en commun. Les étudiants n’ont pas non plus l’habitude de s’adonner à des travaux pratiques en classe, et les outils nécessaires à l’enregistrement et à la diffusion des cours ne sont pas toujours aisément accessibles. Qu’à cela ne tienne : nombre de professeurs expérimentent la classe inversée, avec succès selon beaucoup d’entre eux.

Le premier problème que pose la classe inversée tient à l’enregistrement des cours : comment y procéder le plus facilement possible? Il existe sur le marché une multitude de logiciels qui permettent de capter à la fois l’exposé, le visage et les diapositives tels que Camtasia, Echo360, BB Flahsback ou encore Jing. Le son peut être intégré directement dans des fichiers PowerPoint ou Prezi, et l’enregistrement peut se faire n’importe où (en classe, au bureau ou à la maison).

Le fait d’avoir à passer chaque semaine trois heures devant une caméra et trois heures en classe est très exigeant. Pour contourner ce problème, il suffit d’enregistrer les cours en classe tout au long d’une année et d’utiliser les vidéos l’année suivante.

Cette solution est toutefois loin de faire l’unanimité, les étudiants n’appréciant guère d’avoir à visionner les cours de l’année précédente. De plus, comme beaucoup d’entre eux voient dans les cours en classe l’unique occasion de se trouver face à leur professeur, ils ont du mal à se contenter d’une vidéo. Il faut donc présenter les cours sur vidéo comme une sorte de lecture à faire à la maison, et leur accorder davantage de temps et d’attention en classe.

La classe inversée libère de l’obligation de concevoir des cours en fonction du seul temps passé en classe. Par exemple, dans le cas où l’explication d’une notion exige 20 minutes, il n’y a aucun problème à y consacrer 20 minutes sur vidéo. Après deux ou trois essais, bon nombre de professeurs éprouvant le désir de fractionner les vidéos en volets peuvent ensuite les agencer. Il n’est peut-être pas nécessaire non plus d’enregistrer 12 semaines de cours.

Certains professeurs ont constaté que la plupart des notions qu’ils abordent gagnent à être transmises par écrit. Ils ont donc décidé de créer, avec Livescribe, des fichiers PDF de type « pencast », assortis d’annotations et d’une narration sonore. Ce type de fichier est particulièrement adapté aux domaines des mathématiques, de la biologie, de la chimie et des études linguistiques. Un professeur d’économie de mon établissement a même constaté qu’il pouvait remplacer tous ses cours par des fichiers « pencast »!

De nombreux adeptes de la classe inversée ont recours à des discussions en ligne. C’est bien, mais facultatif. Il ne faut pas confondre classe inversée et cours en ligne. La classe inversée doit permettre d’exploiter au mieux le temps passé en personne avec les étudiants, au profit de leur apprentissage. Il ne s’agit nullement d’aller exclusivement vers l’interaction en ligne, quoiqu’il n’y ait rien de mal à recourir à des discussions en ligne pour répondre aux questions des étudiants sur le contenu des cours à la maison. Dans cette optique, la mise sur pied d’un forum de discussion ou d’une séance de clavardage hebdomadaire d’une heure peut faire des merveilles. On peut même aider les étudiants à mettre sur pied des groupes dans le cadre desquels ils pourront se retrouver, en ligne ou en personne, suivre les cours ou en discuter. Une partie ou l’ensemble de ces méthodes peuvent être utilisées en fonction de celles qui sont les plus efficaces pour les professeurs et les étudiants, et qui permettent de profiter du temps passé en classe pour faire des activités utiles, axées sur la collaboration et la participation.

C’est justement là où se situe le principal défi : trouver comment utiliser le plus efficacement possible ce précieux temps passé en classe. Tout dépend de ce que propose le professeur; il doit inciter ses étudiants à tirer le maximum du temps passé avec lui, et à participer pleinement. Dans le cadre de la classe inversée, les professeurs doivent cesser de se retrancher derrière leur pupitre et abandonner les présentations PowerPoint pour s’adonner directement avec les étudiants à des activités à la fois pratiques, actives, intensives et exigeantes.

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