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Conseils carrière

Il est essentiel d’investir dans les sciences humaines pour la reprise après la pandémie

Notre société est en danger si nous sous-estimons ou sous-finançons les sciences humaines.

par MIKE DEGAGNÉ | 19 JAN 22

La pandémie a peut-être braqué les projecteurs sur tout ce qui touche à la science, mais il faudra plus que des découvertes scientifiques pour que le Canada sorte plus fort de la pandémie de COVID-19. Dans un monde qui évolue rapidement, les responsables des politiques des gouvernements devront reconnaître l’importance des connaissances acquises par la recherche en sciences humaines pour favoriser la reprise après la COVID-19 et assurer un meilleur avenir pour les Canadien.ne.s.

Au-delà de la crise sanitaire, la pandémie a mis au premier plan une gamme complexe de questions socioéconomiques, allant du racisme à la montée du populisme, en passant par la pauvreté, la migration humaine et les inégalités. Le Canada doit disposer des compétences et des connaissances appropriées pour réussir à aborder efficacement ces problèmes. Il ne faut pas sous-estimer le rôle essentiel que jouent les sciences humaines dans ce processus.

Un nouveau rapport de la Fédération des sciences humaines indique que les sciences humaines représentent plus d’un tiers des inscriptions aux études postsecondaires au Canada et que les étudiant.e.s qui poursuivent leurs études dans ces disciplines, soit la philosophie, la sociologie, la psychologie, l’économie, les langues modernes, l’histoire et les sciences politiques, s’assurent d’avoir des carrières enrichissantes.

Les employeurs sont de plus en plus à la recherche de personnes talentueuses possédant des compétences sophistiquées en communication et en leadership, des capacités d’analyse et de résolution de problèmes, ainsi qu’une aptitude pour les relations interpersonnelles; toutes des caractéristiques attribuables à une formation en sciences humaines. Ces compétences aident les entreprises de toutes sortes, y compris celles qui sont spécialisées en technologies, à croître et à prospérer. De plus, étant donné que l’automatisation devrait avoir une incidence sur 50 % des emplois canadiens au cours de la prochaine décennie, la demande relative à ces talents ne fera qu’augmenter.

Notre société est en danger si nous sous-estimons ou sous-finançons les sciences humaines. Il est louable que le gouvernement fédéral ait ciblé 20 % du financement de la recherche pour ces disciplines, mais le taux réel n’a pas encore dépassé 16 %. Les défis complexes du monde d’aujourd’hui font qu’il est plus urgent que jamais de s’attaquer à ce problème.

« Il faut que les arts libéraux contribuent à donner un sens à notre monde, alors que nous sommes confrontés à des enjeux tels que le changement climatique, la haine et les préjugés, l’inégalité économique et la fulgurante évolution technologique. Les sciences humaines peuvent nous offrir la pensée critique et la perspective nécessaires pour faire face à ces enjeux », estime Santa Ono, recteur de l’Université de la Colombie-Britannique.

Ajoutons à cette liste l’insécurité alimentaire, l’intelligence artificielle, la thérapie génique, la décolonisation et la réconciliation entre les peuples autochtones et non autochtones. N’oublions pas non plus les nombreux mythes sur la COVID-19. Selon une étude de l’Université de Sherbrooke, un.e Canadien.ne sur 10 croyait à une sorte de conspiration quant à la cause de la pandémie et 38 % des Canadien.ne.s pensaient que leur gouvernement cachait des détails importants sur la pandémie. Chacune de ces questions est façonnée par le comportement humain et les politiques publiques et, par conséquent, leurs solutions nécessitent la contribution des sciences humaines.

La valeur de ces disciplines est encore une fois soulignée par le, le plus grand rassemblement universitaire au Canada. Que ce soit virtuellement ou en personne, le Congrès attire des personnes de partout au pays et dans le monde qui présentent des milliers de documents de recherche et de présentations sur des sujets comme l’équité, la diversité, l’inclusion, et la décolonisation (EDID), la sociologie, l’environnement, l’histoire, la littérature, l’éducation, la philosophie, le droit, la religion, etc.

Le Canada devra valoriser et soutenir ces disciplines afin de bâtir un avenir meilleur, plus inclusif et plus durable. Pour écrire le prochain chapitre de notre histoire, plus que jamais, nous aurons besoin des sciences humaines.

Mike DeGagné est président et chef de la direction d’Indspire et président du conseil d’administration de la Fédération des sciences humaines, un organisme sans but lucratif composé de membres qui œuvre à la mise en valeur de la recherche et de l’enseignement pour l’avancement d’une société inclusive, démocratique et prospère.

COMMENTAIRES
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  1. Luc Lelievre / 20 janvier 2022 à 20:56

    Il faut être profondément naïf pour penser qu’il ne s’agit, ici, que de santé publique : « Selon une étude de l’Université de Sherbrooke, un.e Canadien.ne sur 10 croyait à une sorte de conspiration quant à la cause de la pandémie et 38 % des Canadien.ne.s pensaient que leur gouvernement cachait des détails importants sur la pandémie. »

  2. Coralie Courchesne / 7 février 2022 à 19:41

    L’auteur semble énumérer la totalité des disciplines qui sont èa l’intérieur des sciences humaines dans sa phrase : ‘ »dans ces disciplines, soit la philosophie, la sociologie, la psychologie, l’économie, les langues modernes, l’histoire et les sciences politiques, s’assurent d’avoir des carrières enrichissantes. »
    Il oublie malheureusement la géographie, qui fait elle aussi partie des sciences humaines. Dommage !!!

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