L’étudiante aux cycles supérieurs que j’étais avait une incompréhension fondamentale de l’objectif des congrès. Sans avoir tout à fait tort, je croyais qu’ils servaient à présenter des travaux de recherche, à échanger des idées et à rencontrer des collègues universitaires. Après tout, livrer un exposé permet d’obtenir des commentaires sur son travail et d’étoffer son CV.
Ce que je n’avais pas encore compris, c’était que les congrès représentaient d’abord et avant tout d’excellentes occasions de réseautage. Les universitaires que vous y croisez pourraient vous inviter à présenter vos travaux de recherche lors d’un autre événement ou à soumettre un article pour l’édition spéciale d’une revue qu’ils dirigent. Vous pourriez aussi rencontrer les membres de votre futur comité d’embauche ou obtenir de l’information privilégiée sur des départements où vous aviez l’intention de postuler.
Quand j’étais étudiante aux cycles supérieurs, je n’entrevoyais pas la vie en dehors de l’activité savante et de l’enseignement supérieur. Je connaissais évidemment l’existence des presses universitaires, des organismes subventionnaires gouvernementaux et des associations savantes, mais je ne les considérais pas comme des lieux de travail potentiels. J’ai découvert Mitacs seulement vers la fin de mon doctorat, et je n’avais pas encore entendu parler du Conference Board du Canada. J’ai reçu un exemplaire d’Affaires universitaires dans mon dossier de département, mais je n’avais jamais pensé à ses rédacteurs, éditeurs et gestionnaires.
Appartenant maintenant à un milieu voisin de l’enseignement supérieur et du milieu universitaire, j’ai assisté au Congrès des sciences humaines à Regina, en Saskatchewan. J’y représentais Affaires universitaires et Beyond the Professoriate, la petite entreprise que je dirige avec Maren Wood. Affaires universitaires avait un kiosque, et j’y ai passé quelques heures au cours des trois jours du Congrès pour parler aux congressistes qui venaient chercher un exemplaire du magazine ou une lampe promotionnelle.
Et je me suis franchement amusée!
Ce que je redoutais d’une carrière hors de ma tour d’ivoire était de ne plus être entourée de gens intelligents. Les mots me manquent pour exprimer à quel point j’avais tort! Au Congrès, j’ai discuté avec des étudiants aux cycles supérieurs, des chercheurs postdoctoraux, des membres du corps professoral, du personnel universitaire, des représentants d’éditeurs, des responsables d’organisations à but non lucratif, comme Mitacs et le Conference Board, et une foule d’autres personnes.
J’ai appris ce que faisait un spécialiste du développement commercial chez Mitacs (un poste parfait pour les doctorants, y compris ceux qui viennent tout juste d’obtenir leur diplôme). J’ai parlé à des professeurs qui ont fait des choix de carrière difficiles, mais avantageux à long terme. J’ai visité le kiosque d’un éditeur où il n’y avait aucun livre (en activités depuis peu, les Presses de l’Université Concordia sont d’ailleurs à la recherche d’auteurs). J’ai pris connaissance des plans préliminaires pour le Congrès de cette année à l’Université de la Colombie-Britannique (attendez-vous à un programme novateur). J’ai aussi eu des nouvelles du programme de stage doctoral au Département d’anglais de l’Université de la Colombie-Britannique (un professeur m’a dit qu’il était très fier de ses étudiants!). Des étudiants aux cycles supérieurs m’ont raconté comment ils tentent de concilier leur vie familiale et personnelle avec la dure réalité du marché de l’emploi universitaire. J’ai même serré la main de la ministre des Sciences, Kirsty Duncan.
Le temps que j’ai passé au Congrès m’a confirmé encore une fois que la vie continue après le doctorat, même si on ne fait pas carrière dans le milieu universitaire. Des gens intelligents, intéressants et engagés travaillent dans tous les milieux. On n’a jamais fini d’apprendre.