Prendre un congé sabbatique pour poursuivre ses recherches à l’étranger est une expérience enrichissante et un important jalon au cours d’une carrière. Plusieurs mésaventures nous guettent cependant loin de la maison, et une bonne planification s’impose pour éviter de tomber dans les pièges les plus courants et se relever des imprévus. L’organisation des responsabilités envers la famille et la maison est un aspect crucial de la préparation, mais le présent article aborde seulement les considérations professionnelles.
Trois ans avant le départ
Il n’est pas exagéré de commencer à planifier son congé trois ans à l’avance. Souvent, la période suivant l’obtention d’une permanence ou d’une promotion, ou la fin d’un mandat administratif exigeant, comme celui de directeur de département, constitue le moment idéal pour prendre une année sabbatique à l’étranger. Si vous devez étoffer vos activités savantes ou parfaire vos compétences au préalable, vous aurez le temps d’y parvenir en trois ans.
C’est le moment de penser à votre cheminement professionnel et de déterminer quelle serait la meilleure année pour vous absenter de votre université. Quand aurez-vous mené à terme vos obligations professionnelles et personnelles? Quand vos mandats au sein de comités et de conseils d’administration se terminent-ils? Comment gérerez-vous vos responsabilités envers vos étudiants aux cycles supérieurs pendant votre absence? Est-il possible d’intégrer un congé sabbatique à votre cycle de demande de subventions? Définissez ce que vous souhaitez accomplir pendant votre congé et voyez comment vous pouvez réaliser ces ambitions. Faites part de vos plans dans les demandes de financement que vous soumettez. Cultivez vos relations à l’étranger et assistez à des conférences qui ont lieu à proximité des destinations que vous considérez.
Deux ans avant le départ
À cette étape, vous devriez avoir restreint à une ou deux le nombre de destinations possibles, avoir établi des objectifs précis et être en train d’évaluer la demande de congé elle-même. Visitez, si possible, les destinations envisagées pour en évaluer les installations de recherche et rencontrer ceux qui deviendront peut-être vos collègues. Rencontrez le doyen ou le chef du département de l’établissement hôte et tentez d’obtenir une lettre d’invitation qui indique clairement vos obligations mutuelles et le montant de la rémunération, s’il y a lieu. Discutez de ce dont vous aurez besoin pour atteindre vos objectifs de recherche afin de vous assurer que l’établissement hôte est en mesure de l’offrir.
Un an avant le départ
Bien que les délais varient d’un endroit à l’autre, la demande de congé doit généralement être présentée environ un an avant la date de début prévue. Vous aurez au minimum besoin d’un CV à jour, d’une lettre d’invitation et d’une proposition de projet de recherche. Ne placez pas tous vos œufs dans le même panier! Axez votre proposition sur au moins trois objectifs de recherche afin de vous laisser des portes ouvertes si l’un d’entre eux ne peut se concrétiser. Certains éléments de la demande de congé peuvent dépendre de certaines personnes, de l’accès à du financement ou de l’utilisation d’installations recherches précises. Mais les gens bougent, les subventions ne sont pas toujours renouvelées et les laboratoires peuvent cesser leurs activités. Certains risques seront plus difficiles à prévoir que d’autres en raison de la distance. Faites donc preuve de souplesse et intégrez d’autres activités à votre demande de congé.
Six mois avant le départ
Votre demande de congé doit être approuvée au moins six mois avant la date de départ (on vise généralement un avis en décembre pour un congé commençant le 1er juillet). Le moment est venu de présenter votre demande de visa, en vous assurant au préalable que votre passeport sera encore valide au moins six mois après la date prévue du retour. Vous devrez peut-être fournir une preuve d’embauche de votre université, de revenu et d’assurance santé, obtenir une traduction certifiée de vos diplômes universitaires et vous soumettre à une vérification du casier judiciaire. Vous aurez également besoin d’une lettre de votre provost. Il est souvent plus facile de rédiger soi-même la lettre et de la lui faire signer. Décidez qui s’occupera de votre courrier à l’université et s’assurera que vos chèques de redevances de droit d’auteur demeurent au Canada pour y être déposés.
Votre demande de congé doit être approuvée au moins six mois avant la date de départ (on vise généralement un avis en décembre pour un congé commençant le 1er juillet). Le moment est venu de présenter votre demande de visa, en vous assurant au préalable que votre passeport sera encore valide au moins six mois après la date prévue du retour. Vous devrez peut-être fournir une preuve d’embauche de votre université, de revenu et d’assurance santé, obtenir une traduction certifiée de vos diplômes universitaires et vous soumettre à une vérification du casier judiciaire. Vous aurez également besoin d’une lettre de votre provost. Il est souvent plus facile de rédiger soi-même la lettre et de la lui faire signer. Décidez qui s’occupera de votre courrier à l’université et s’assurera que vos chèques de redevances de droit d’auteur demeurent au Canada pour y être déposés.
Les préparatifs de voyage en vue d’un congé sabbatique sont différents de ceux pour un séjour de trois semaines. Vous achèterez sans doute un aller simple, car les billets aller-retour sont rarement offerts plus d’un an à l’avance. Est-il plus fiable et économique de payer pour un excédent de bagages ou de faire expédier votre matériel de recherche à destination? Si vous comptez vous procurer un nouvel ordinateur, faites-le suffisamment à l’avance pour pouvoir résoudre les bogues, avoir le temps d’y installer les logiciels nécessaires et d’y transférer les fichiers dont vous aurez besoin. Enregistrez-vous comme Canadien à l’étranger auprès du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Assurez-vous également de communiquer avec le spécialiste des relations universitaires de l’ambassade ou du Haut-Commissariat du Canada dans votre pays hôte. Ils auront peut-être des occasions intéressantes à vous proposer pendant votre séjour.
Après un an à l’étranger, vous serez heureux de revenir à la maison, de retrouver vos collègues, d’établir de nouveau vos quartiers à votre université et d’entreprendre le semestre d’automne. Ce sera tout comme si vous commenciez un nouvel emploi!
Ian MacLachlan est professeur à l’Université de Lethbridge. Il a pris trois congés sabbatiques d’une durée d’un an : à Mexico, à Édimbourg et à Perth, en Australie.