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Conseils carrière

Quand le programme de Bourses de la reine Elizabeth pour les chercheurs de niveau supérieur joue les entremetteurs

Une chercheuse parle de son expérience de travail auprès de groupes autochtones au Canada et en Équateur.

par SPARROW MCGOWAN | 07 MAR 22

Au début de 2020, Paulina Larreategui s’apprêtait à se mettre au travail après avoir reçu une Bourse canadienne du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II pour les chercheurs de niveau supérieur (BRE-CNS). « Je voulais faire de la recherche d’une manière différente, en me rapprochant d’une communauté », explique Mme Larreategui. Puis, la pandémie a frappé. « Je me suis directement confinée et j’avais l’impression que rien ne serait possible cette année-là. »

Paulina Larreategui.

Mme Larreategui mène des études doctorales à l’École d’études supérieures Johnson-Shoyama de politiques publiques de l’Université de Regina depuis 2018. Elle s’intéresse aux mesures prises par les communautés autochtones en réaction aux changements climatiques. « Mon objectif principal était de comparer les actions entreprises dans une communauté en Équateur avec celles d’une communauté au Canada. » Mme Larreategui est actuellement en congé de son poste de chargée de cours à l’École de sociologie de l’Université pontificale catholique de l’Équateur, à Quito. Elle a reçu une bourse par l’entremise du programme BRE pour les chercheurs de niveau supérieur, administré par un partenariat formé de la Fondation Rideau Hall, des Fondations communautaires du Canada, d’Universités Canada (l’éditrice d’Affaires universitaires) et d’un groupe d’universités canadiennes.

Ayant déjà tissé des liens avec la communauté de Sarayaku en Équateur, elle s’est lancée dans la recherche d’une communauté partenaire au Canada. « Certaines communautés étaient réticentes ou méfiantes à l’égard de mon projet. Les gens ne se sentaient pas à l’aise de parler d’initiatives autochtones avec une chercheuse inconnue, et je voulais respecter leur décision », affirme Mme Larreategui, ajoutant que l’impossibilité de se rendre sur place compliquait encore davantage son travail. « Il m’a fallu beaucoup de temps pour trouver une communauté qui a accepté de collaborer avec moi », dit-elle. Elle a finalement réussi à se lier avec un représentant de la Première Nation Kitchenuhmaykoosib Inninuwug, en Ontario.

Elle a donc eu la chance de poursuivre ses travaux de recherche malgré la pandémie, ce qui a été possible grâce aux liens qu’elle a tissés par l’intermédiaire du programme de bourses, notamment le partenaire externe avec qui elle a collaboré. « Un des aspects les plus marquants de mes travaux de recherche a été de travailler avec Amnistie internationale. J’ai non seulement prêté main-forte au groupe de Regina, mais j’ai aussi pu collaborer [virtuellement] avec d’autres groupes en raison de la pandémie. »

L’échange et le partage de connaissances sont des fils conducteurs des travaux et des activités de recherche de Mme Larreategui depuis l’octroi de sa bourse. « J’ai donné des cours en Équateur où j’ai abordé l’idée de l’interrelation entre les stratégies adoptées par les communautés autochtones au Nord et au Sud. J’ai notamment parlé des difficultés propres aux peuples autochtones du Canada puisque ça ne fait partie des choses dont on entend parler en Équateur. » Elle prône d’ailleurs la création d’un nouveau cours à son université en Équateur axé sur les initiatives environnementales communes aux dirigeants autochtones en Amérique et sur la manière dont les allochtones peuvent les soutenir.

En outre, les étudiants de l’Université de Regina pourront eux aussi bénéficier des recherches de Mme Larreategui. Son équipe et elle souhaitent créer un cours international permettant de tisser des liens entre la population étudiante de l’Université de Regina et celle d’autres établissements, y compris son université d’attache en Équateur. « J’assurerai la liaison entre ces deux universités. Ce serait une réalisation formidable. » De plus, elle donnera un cours d’éducation permanente à l’Université de Regina sur les actions posées par les communautés autochtones en Amérique pour contrer les changements climatiques.

L’expérience de Mme Larreategui illustre parfaitement les objectifs du programme BRE-CNS. En offrant des expériences universitaires, professionnelles et interculturelles enrichies et en facilitant l’engagement communautaire à l’échelle locale et mondiale, le programme vise à former la prochaine génération de dirigeants et de bâtisseurs communautaires et à renforcer les capacités de recherche des universités et des instituts de recherche dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Depuis 2015, plus de 2 000 boursiers ont reçu du financement dans le cadre de 106 projets menés dans 73 pays. Dans le cadre du programme, une étude longitudinale s’étalant sur quatre ans financée par le Centre de recherches pour le développement international a recueilli des données sur l’effet des programmes de bourses internationales comme mécanisme de changement social. Les résultats devraient être dévoilés au plus tard en 2022.

Mme Larreategui affirme que les connaissances et les relations acquises grâce à sa bourse de recherche influenceront ses travaux futurs, mais aussi ses méthodes de recherche. « Je crois que la bourse m’a permis d’élargir mes horizons et d’aborder mon projet de recherche doctoral sous un autre angle, affirme-t-elle. Elle m’a permis d’en apprendre davantage sur ma propre communauté dans mon pays d’origine en ce qui concerne les changements climatiques, les mesures environnementales ainsi que les initiatives et le savoir autochtones. Cette bourse a façonné ma manière de voir le monde. »

Sparrow McGowan est une journaliste pigiste, rédactrice et éditrice basée à Charlottetown.

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