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Conseils carrière

Réduire la confrontation en salle de classe

Comment cultiver la civilité.

par ZOPITO MARINI | 06 NOV 13

Nombre de mes collègues déplorent le manque de civilité dans leur classe. Il s’agit d’une situation problématique, car elle peut empêcher la participation harmonieuse et efficace au programme d’études. La situation peut même devenir particulièrement compliquée si une atmosphère hostile s’installe et donne lieu à des confrontations et à des conflits destructeurs et coûteux, pouvant aller jusqu’à des mesures judiciaires, des griefs et des appels. Lorsqu’une telle atmosphère persiste, la mission d’enseignement, fondamentale dans les universités et les collèges, risque d’en souffrir.

Il peut toutefois en être autrement; cette piste peut être évitée par une planification rigoureuse avant même le début des classes et une grande vigilance par la suite. La prévention est tout particulièrement importante pour les jeunes professeurs qui commencent leur carrière et qui, de ce fait, possèdent peu d’expérience et de ressources.

Un article d’Affaires universitaires intitulé « Réduire les interruptions en classe » (octobre 2012), pour lequel j’avais donné une entrevue, aborde ce genre de problèmes. À en juger par le nombre de collègues qui ont accepté de me raconter ce qui se passe dans leurs classes et le nombre de solutions personnelles qui m’ont été proposées, l’article a dû toucher une corde sensible. De nombreux collègues, qui appuient les efforts déployés pour instaurer un climat de civilité en classe, déplorent toutefois le temps qu’il faut leur consacrer au détriment de l’enseignement. Après avoir réfléchi à leurs préoccupations, je me suis dit qu’il doit bien exister des solutions de remplacement; instaurer la civilité en classe sans avoir à empiéter sur le temps consacré à l’enseignement par des méthodes qui pourraient même contribuer à l’apprentissage et à l’enseignement.

Il importe avant tout de cultiver une atmosphère de civilité dans toutes les composantes du cours, à commencer par l’élaboration du plan de cours. Le plan de cour portera évidemment sur le contenu, comme il se doit, mais il n’est pas interdit d’y aborder l’atmosphère qu’on souhaite créer dans le cadre de la présentation de la matière et des relations entre camarades de classe. De manière générale, les étudiants adhèrent mieux aux règlements lorsqu’ils participent à leur élaboration. Selon le temps qu’un professeur souhaite consacrer à cette question, le plan de cour peut offrir plusieurs possibilités qui vont du simple énoncé des règlements (ce qui est déjà mieux que de ne pas en avoir du tout) jusqu’à la présentation d’une méthode permettant de les élaborer.

Bien que la meilleure manière de faire participer les étudiants et de mettre les idées et les hypothèses à l’essai consiste à discuter en personne de la civilité et de l’incivilité, ce n’est pas toujours possible en raison des contraintes temporelles et de la taille de la classe. La technologie peut alors présenter une bonne solution de rechange. Comme la plupart des campus utilisent des logiciels de gestion de cours (comme Sakai, WebCT, etc.), les professeurs peuvent s’en servir pour y afficher le même genre de question qu’ils poseraient dans une discussion en personne.

Sur un forum de discussion, on pourrait entre autres demander aux étudiants de donner des exemples d’incivilité dont ils ont été témoins (tout en respectant l’anonymat). Ces exemples pourraient ensuite être recueillis et affichés sur le site Web du cours pour bien illustrer toute la gamme de situations qui se prêtent à ce genre de comportement, mais encore mieux, les exemples indiqueraient ce que les étudiants de votre classe considèrent comme étant de l’incivilité et, par extrapolation, un comportement inacceptable.

On pourra par la suite se pencher sur ce que signifie la civilité pour les étudiants; une bonne indication pour connaître les types de relations sociales et d’apprentissage que souhaitent connaître les étudiants en classe. Les professeurs peuvent évidemment avoir recours à la technologie (comme Survey Monkey, les questionnaires Google, etc.) pour afficher des questions fermées, pour colliger et analyser les réponses, et pour les transmettre ensuite aux étudiants. Ceux qui utilisent les télévoteurs pourraient même faire leurs sondages en direct pendant le cours et s’en servir comme entrée en matière. Finalement, les étudiants pourraient être appelés à créer eux-mêmes l’énoncé de civilité pour la classe.

Offrir aux étudiants la possibilité de discuter du climat d’apprentissage qu’ils souhaitent instaurer en classe (en personne ou au moyen de la technologie) pourrait permettre de promouvoir les relations courtoises et de réduire les confrontations et les griefs.

Zopito Marini, récipiendaire du prix national 3M en enseignement, est professeur au département des études de l’enfance et de la jeunesse à l’Université Brock.

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