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Conseils carrière

Siéger à un sénat universitaire

Voie d'avancement ou corvée?

par MAEVE HALDANE | 09 OCT 07

Les professeurs doivent enseigner et faire de la recherche, mais ils oublient souvent les avantages professionnels que procure le service à la collectivité

Siéger à des comités, faire partie de comités de lecture de revues savantes, évaluer des demandes de subvention sont autant de façons par lesquelles les professeurs peuvent servir leur collectivité; siéger au sénat permet de mener à terme des projets de longue haleine. Ancien doyen de l’école de commerce John Molson de l’Université Concordia, Chris Ross est devenu membre d’office du sénat et a constaté rapidement l’importance de cet organe au sein de l’établissement. Pourquoi? Les sénateurs peuvent proposer des idées neuves et partager leur vision. « Selon moi, le sénat définit notre établissement, affirme-t-il. Le genre de décisions prises au sénat détermine notre évolution et les objectifs de la recherche menée à l’université. »

Quand Jim Berger, professeur de zoologie à l’Université de la Colombie-Britannique, présidait le comité du sénat responsable des programmes, la faculté de médecine a proposé d’adopter un mode d’apprentissage axé sur la résolution de problèmes. « Il y avait énormément de résistance au sein de la faculté », explique-t-il. Le doyen avait beaucoup à faire pour promouvoir cette idée. C’est pourquoi la faculté a demandé l’appui de ce comité. « L’échéancier proposé semblait mission impossible. Nous leur avons recommandé de l’abandonner et de s’accorder une année de plus (pour effectuer certains changements). Ce délai supplémentaire a à peine suffi », se rappelle M. Berger. En tout et partout, il a fallu cinq ans pour mettre en place le nouveau programme. « On a parfois l’impression que les comités ne font que ralentir les processus et ne constituent qu’une embûche supplémentaire. » Mais pour M. Berger, le sénat peut contester la pertinence de l’échéancier relatif à certains changements.

Anthony Paré, professeur à l’Université McGill, estime que si les professeurs percevaient l’importance des pratiques et des procédures de gouvernance et leurs répercussions réelles sur les décisions et la vie de tous les jours, ils se mobiliseraient. « Comme universitaires, nous croyons en la richesse des échanges et des débats, dit-il. Nous cherchons l’opposition; c’est la mère de l’évolution. Nous sommes formés à la discussion! »

George Fallis, de l’Université York, a cosigné Academic Citizenship, un document de travail écrit par des universitaires et commandé par le Conseil des universités de l’Ontario. Selon lui, la participation à la gouvernance ne doit pas se limiter à siéger au sénat. Il mentionne également que la qualité de la participation doit être prise en compte, et que chacun doit se demander « ce qui constitue une contribution substantielle, non seulement en temps, mais aussi en créativité et en retombées ». Les universités peuvent évaluer la qualité de l’enseignement, mais devraient aussi pouvoir mesurer les effets des services rendus.

Johanne Pelletier, secrétaire générale de l’Université McGill, pense elle aussi que la « participation à la gouvernance devrait compter parmi les responsabilités des professeurs ». à son avis, les nouveaux venus devraient s’y mettre graduellement en attendant leur permanence. Pour ceux qui croient que siéger au sénat est une tâche trop lourde, « il existe une multitude d’autres façons de participer, par exemple en siégeant à des comités de professeurs ou de département ».

Mais voici un secret bien gardé : le temps à consacrer au conseil ou au sénat est parfois moins important qu’on le croit. Jim Merriam, président du conseil d’établissement de l’Université de la Saskatchewan, affirme que ce rôle est beaucoup moins « chronophage » qu’il ne le prévoyait. « Les conseils n’exigent pas beaucoup de temps. Nous nous réunissons une fois par mois, alors que les comités peuvent se réunir toutes les semaines ou aux deux semaines. »

M. Berger, qui siège au sénat depuis 1992, estime ne pas y consacrer plus de temps qu’à tout autre service à la collectivité. Certains comités se réunissent régulièrement, d’autres de façon ponctuelle, et il arrive que leurs membres doivent prévoir leurs vacances en fonction des demandes ou de façon à respecter le quorum. « Comme n’importe quelle tâche administrative, celle-ci peut être plus ou moins souple. Mais dans l’ensemble, les sénateurs ne sont pas plus occupés. »

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