Si certain.e.s de nos collègues travaillent même l’été, la plupart préfèrent se reposer un peu. Comme nous l’avons déjà mentionné, les congés parfaits ne tombent pas du ciel. En effet, les vacances les plus mémorables demandent autant de planification et de discipline que le travail, mais les bienfaits pour la santé et le bien-être valent les efforts investis!
Voici quelques pistes pour vous concocter des vacances de rêve :
1. Pensez à ce que vous voulez.
Quand il est question de vacances, tous les goûts sont dans la nature. Se lever tôt ou se coucher tard? Voyager ou se poser? Chacun.e a ses préférences; à vous de déterminer les vôtres. À quoi ressemblent vos vacances de rêve? Pas celles de votre mère, de votre partenaire ou de vos proches : les vôtres. Qu’est-ce que ça vous prend pour recharger vos batteries? Prenez le temps de formuler vos désirs à l’écrit. Et pas de compromis! Faites taire vos objections internes et osez. Visez haut.
Si vous occupez un emploi occasionnel ou n’avez pas les moyens de voir grand, considérez au moins les possibilités qui s’offrent à vous.
2. Donnez-vous le droit de ne pas travailler.
Les universitaires ont souvent tendance à travailler pendant leurs congés. Depuis la pandémie, certains aspects de notre travail peuvent être accomplis n’importe où, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose : nos horaires surchargés nous poussent à vouloir boucler les tâches en cours dans nos temps libres. Ce manuscrit dont la rédaction s’éternise, ces projets administratifs repoussés au fin fond du tiroir… C’est l’occasion de s’y attaquer, non?
Pas si vous voulez vraiment vous reposer. Dans leur livre sur l’épuisement professionnel s’appuyant sur des résultats de recherche, Emily et Amelia Nagoski préviennent que si on ne fait pas retomber le stress, on risque d’y succomber, ce qui représente un problème endémique du milieu universitaire. Notre cerveau et notre organisme ont besoin d’une pause loin du travail exigeant pour se « réinitialiser », se recalibrer. En refusant de changer notre routine, on augmente exponentiellement notre risque d’épuisement professionnel.
3. Priorisez les activités qui vous énergisent.
L’épuisement professionnel est souvent associé, à tort, à l’épuisement physique. Mais, selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, c’est plutôt une combinaison de cynisme, de fatigue et de diminution du rendement qui le caractérise. Et malheureusement, les personnes qui en souffrent sont mal placées pour le remarquer, ce qui rend le problème particulièrement épineux.
Pour réduire le risque d’épuisement, les sœurs Nagoski recommandent – d’après les données émanant de décennies de recherche – de prioriser les activités non professionnelles qui vous absorbent et vous énergisent et qui vous font oublier tout le reste. Pour nous, ce sont les sports aquatiques avec les enfants (Bailey) et le soccer (Alex). Mettez tout en œuvre pour les pratiquer au maximum durant vos vacances.
4. Cessez de vous sentir coupable.
Dans le milieu universitaire, nous avons souvent tendance à nous définir par notre sentiment de compétence et notre apport à notre domaine de spécialité. Nous sommes indissociables de notre travail, ce qui nous complique d’autant plus la tâche lorsque nous essayons de le laisser de côté quelques semaines… même lorsque nous en avons désespérément besoin.
Impossible de vraiment se reposer lorsqu’on se sent continuellement coupable. Coupable de ne pas répondre aux demandes impatientes de collègues, coupable d’ignorer les innombrables invitations à réviser un manuscrit… C’est facile de se blâmer ou de tomber dans l’autocritique. Et nous tendons à nous poser en martyr.e.s qui donnent temps et énergie sans compter pour les autres par obligation, quelles qu’en soient les conséquences.
Pourtant, compte tenu de la haute voltige intellectuelle qu’est le travail universitaire, travailler trop fort ou trop longtemps n’est pas productif. L’impression de perpétuellement courir après le temps est inhérente à notre travail, à notre horaire et à leur nature extrêmement complexe. Le temps vous manquera toujours : acceptez-le. Il restera toujours du travail à faire et vous pourriez toujours en faire plus.
S’il est toujours possible d’abattre plus de travail, si vous vous poussez trop, vous épuiserez la créativité, la vitalité et l’énergie dont vous avez besoin pour produire le meilleur travail qui soit. En respectant vos plans de vacances, vous ne nuirez pas à votre productivité, au contraire, vous la stimulerez.
Certain.e.s diront que le repos est un luxe. Même s’il est important de reconnaître son privilège, la croyance que les êtres humains sont impuissants devant les exigences du travail universitaire est nuisible en elle-même. Elle suppose que le nombre d’heures travaillées est intrinsèquement lié à la qualité du CV ou de la candidature, une présomption erronée tant sur le plan théorique qu’empirique.
Pour faire taire votre culpabilité une bonne fois pour toutes, souvenez-vous qu’en profitant réellement de vos vacances, vous montrerez à vos collègues, vos mentoré.e.s et vos étudiant.e.s que vous avez la discipline nécessaire pour préserver votre créativité et votre motivation pendant encore de nombreuses années. En mettant des limites saines, vous montrerez l’exemple et contribuerez à faire évoluer les normes culturelles.
5. Mettez la main à la pâte.
Le secret d’un repos sans tracas, c’est la préparation. Le chemin vers les vacances de rêves est pavé de bonnes intentions, mais nombre de collègues en reviennent déçu.e.s, les yeux toujours aussi cernés. Le temps a filé, les limites ont vite été oubliées… Et l’enthousiasme s’est évaporé. Ne vous attendez pas à ce qu’on vous serve le congé parfait sur un plateau d’argent : il vous faudra y mettre du vôtre.
Tout d’abord, réglez certains détails prévisibles. Vous continuerez par exemple de recevoir des courriels, même en vacances. Plutôt que de les consulter, préparez un message d’absence clair qui précisera votre date de retour. Oui, mais que faire des courriels urgents? Les vraies situations d’urgence, qui doivent être réglées dans l’immédiat et nécessitent absolument votre intervention, sont extrêmement rares. Assurez-vous simplement d’aviser les bonnes personnes de votre départ et de préciser que vous ne consulterez pas vos courriels. C’est important pour vous, mais aussi pour l’établissement d’une culture saine et d’attentes raisonnables; les gens qui vous écrivent ne doivent pas s’attendre à recevoir une réponse immédiate.
Bloquez vos vacances dans votre calendrier, et refusez toute rencontre pendant ces jours-là. Que vous préfériez allonger vos fins de semaine tout l’été ou partir quelques semaines, ce temps vous appartient, à vous et à personne d’autre.
Avant de partir, prenez aussi le temps de penser à l’automne, question de partir l’esprit bien tranquille. Si possible, établissez dès maintenant vos priorités et objectifs pour septembre; sinon, notez au moins rapidement vos projets et pensées dans un carnet ou un document virtuel; vous y reviendrez après les vacances.
Il n’est pas trop tard pour préparer vos vacances. Sur ce, passez un excellent été!