Les mentores et mentors sont des personnes de confiance qui vous conseillent, vous appuient et vous forment pour vous aider à atteindre vos objectifs de carrière (le terme provient de Mentor, un personnage de l’Odyssée d’Homère qui guide et conseille Télémaque pendant qu’Ulysse entreprend son voyage épique pour rentrer chez lui après la guerre de Troie).
Que ce soit pour vous aider à définir vos objectifs de carrière, à bâtir votre réseau ou à participer à des activités de perfectionnement professionnel, ces personnes peuvent vous offrir un soutien précieux à différents niveaux, et même lever le voile sur le curriculum caché (soit les règles implicites) qui vous empêche de cibler les principales stratégies de succès. Grâce à de la formation, à des encouragements et à des conseils, elles peuvent vous guider vers la carrière de vos rêves. Ces personnes de confiance vous donneront également des rétroactions honnêtes qui stimuleront votre réflexion et remettront vos idées en cause. Elles pourront aussi vous rencontrer régulièrement ou se rendre disponibles pour répondre à vos questions. À l’inverse, votre directrice ou directeur de recherche supervise vos activités universitaires et mise sur votre réussite dans le programme, notamment par l’obtention du diplôme. Ses travaux de recherche recoupent les vôtres, ce qui crée en soi un conflit d’intérêts. Cette personne ne peut à elle seule jouer le rôle de mentore ou mentor.
La quête. Vous comprenez maintenant l’importance du mentorat dans votre réussite. Je vous invite donc à entreprendre une quête : découvrir vos besoins en la matière, cibler les personnes qui peuvent y répondre et les approcher pour établir une relation de mentorat fructueuse. L’objectif de votre quête est de trouver la personne qui pourra vous conseiller aussi bien que Mentor, et comme Ulysse et Télémaque, d’entretenir une solide relation avec elle tout au long de votre propre parcours.
Le besoin. D’abord, réfléchissez à votre feuille de route. De quoi avez-vous besoin pour faire progresser votre carrière? Quels types de conseils vous seraient utiles? Dans quel domaine (privé, milieu universitaire ou secteur à but non lucratif, gouvernemental ou communautaire)? Dans quel type d’entreprise ou d’établissement? En lien avec une association professionnelle? Si vous souhaitez suivre un parcours particulier (axé sur la croissance personnelle ou l’équilibre travail-vie), voulez-vous en discuter avec des modèles à suivre? Trouver une personne qui partage votre vécu ou votre identité pourra vous aider à composer avec certains aspects du milieu universitaire. Une fois ce « profil » établi, vous devez vous mettre à sa recherche. Faites d’abord le tour de votre environnement de travail immédiat : conférences, colloques et réunions. Ensuite, allez du côté des médias sociaux, notamment X (autrefois Twitter), LinkedIn ou des groupes ciblés sur Slack. Enfin, une façon qui fonctionne à merveille est de se faire présenter à la personne souhaitée par une connaissance!
L’approche. Vous avez trouvé la personne idéale, mais la prise de contact vous intimide? Soyez sans crainte et respirez profondément. Cette personne a probablement déjà été à votre place à un certain point. Préparez votre présentation : elle doit être précise, claire et percutante. Présentez-vous (qui êtes-vous, quel est votre parcours universitaire et que voulez-vous. Vous pourriez par exemple demander des commentaires sur votre plan de carrière ou sur votre lettre de présentation, ou encore des conseils sur de la formation ou une certification supplémentaire). Vous pourriez aussi ajouter un court curriculum vitae (une page ou deux) et proposer une rencontre (virtuelle ou en personne). Soyez authentique dans votre démarche. Ne communiquez pas avec une mentore ou un mentor avec un motif caché (comme vous faire embaucher par cette personne ou obtenir une collaboration).
La feuille de route. Après avoir pris contact avec cette personne, vous devrez établir une relation de mentorat. Ciblez vos objectifs à court et à long terme et communiquez-les à votre mentore ou mentor. Tenez compte de ses préférences (types de rencontre, fréquence, heure et lieu). Êtes-vous plutôt une personne très organisée ou spontanée? Êtes-vous à l’aise avec un ordre du jour ou voulez-vous laisser la conversation évoluer naturellement? Demandez à cette personne ce qu’elle est prête à faire pour vous et quelles sont ses attentes à votre égard. Pour conclure, demandez-lui comment elle veut procéder en cas d’urgence (comme un empêchement majeur qui perturbe votre horaire personnel ou professionnel). Est-il possible de prévoir une rencontre en dehors de l’horaire normal? Avez-vous un canal de discussion sécurisé où il est possible d’échanger rapidement? Dans toutes ces étapes, le niveau de confiance, le climat de sécurité et le respect de la confidentialité jouent un rôle essentiel dans la relation de mentorat.
Le parcours. Ce que vous retirez de votre relation de mentorat dépend de ce que vous y investissez. Votre mentore ou mentor peut avoir un « plan » d’encadrement, mais vos besoins sont uniques et vous devez orienter le mentorat vers ceux-ci. Par exemple, vous pouvez établir un plan annuel en ciblant les sujets que vous souhaitez aborder et le soumettre à votre mentore ou mentor. Fiez-vous à votre plan de développement personnel pour définir et exprimer vos besoins et suivre vos progrès professionnels. Préparez un ordre du jour pour chaque rencontre (en gardant une certaine latitude) pour les structurer et les optimiser sur le plan du temps. Pendant les échanges avec votre mentore ou mentor, faites preuve d’ouverture d’esprit et exprimez ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas pour vous. Osez avoir des conversations courageuses et accueillez les commentaires. En apprenant de vos erreurs et en acceptant les critiques, vous allez vous améliorer et grandir sur le plan personnel. Par ailleurs, il est possible que certaines relations de mentorat ne fonctionnent pas. Vous pouvez évaluer l’efficacité de la vôtre en utilisant par exemple ce cadre d’évaluation des pratiques de mentorat. Si nécessaire, vous pouvez mettre fin à la relation poliment et de façon professionnelle. Rien ne sert de brûler les ponts!
Ce qui est bon pour vous… l’est aussi pour les autres. Votre mentore ou mentor peut vous offrir un incroyable réseau de soutien pour faire progresser votre carrière et celle d’autrui. Les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs font des mentores et mentors dignes de ce nom pour les élèves du secondaire et leurs homologues au premier cycle. Pareillement, les postdoctorantes et postdoctorants sont une formidable source de soutien pour les étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs. De plus, les programmes de mentorat par les pairs sont un facteur de responsabilisation incroyable et permettent de bâtir des relations avec des personnes aux vues similaires. Quand une personne en début de carrière offre du mentorat à une personne expérimentée dans un domaine donné, ce qu’on appelle le mentorat inversé, elle se met en bonne position pour approcher une mentore ou un mentor par la suite. Pour être une mentore ou un mentor digne de ce nom, il faut :
- communiquer de façon claire;
- mener par l’exemple;
- inspirer confiance;
- respecter la diversité;
- être accessible.
En somme, avoir un réseau de mentores et mentors qui ont à cœur vos intérêts et qui sont là pour soutenir votre perfectionnement professionnel est essentiel à votre succès. Approcher les gens est plus facile qu’il n’y paraît et peut véritablement changer la donne dans votre parcours.