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Éditorial

Passer entre les mailles du filet
Si l’objectif est d’offrir un accès équitable à l’éducation et à l’emploi, force est de constater que les universités doivent continuer à améliorer leurs services et mesures d’adaptation

Les services offerts à la population étudiante se sont multipliés au cours des dernières années. Les programmes à l’intention des étudiant.e.s de l’étranger et de première génération, de groupes dignes d’équité et des personnes vivant avec des problèmes de santé mentale sont désormais la norme. Les parents aux études forment un groupe dont les besoins sont différents et lorsqu’il est question des services offerts sur les campus, ces personnes passent souvent entre les mailles du filet.

Alors que j’étais auxiliaire d’enseignement pour un cours d’anglais de première année à une université ontarienne, une étudiante s’est confiée à moi tout juste avant les examens du trimestre d’hiver. Elle a fondu en larmes au moment de m’avouer qu’elle ne serait probablement pas en mesure de terminer la session. Sa mère ne pouvait plus garder son enfant pendant qu’elle était en cours, et même si elle était inscrite à la liste d’attente pour une place à la garderie du campus, elle n’était pas certaine de pouvoir payer les frais de garde. Nous avons considéré les options qui s’offraient à elle pour la garde de son enfant et la manière de demander des mesures d’adaptation à ses enseignant.e.s, mais je n’ai jamais revu l’étudiante en question.

Devant les demandes changeantes du marché du travail, davantage de parents entameront des études postsecondaires. Pour ces personnes, la poursuite de leurs études exige de réels sacrifices, et les universités devraient tout faire pour les aider à atteindre leurs objectifs d’apprentissage. Dans son article, Jean-François Venne propose une incursion dans les services de garde en milieu universitaire et la lutte pour améliorer les ressources offertes – particulièrement au Québec, qui compose avec une sévère pénurie de places en garderie.

La question des mesures d’adaptation est également au coeur de notre article de fond sur les obstacles rencontrés par les membres du corps professoral en situation de handicap. Si l’on met ce dernier en relation avec notre article sur la démographie de l’effectif enseignant, il devient évident qu’à défaut de disposer de données détaillées sur le recrutement, les universités continueront d’offrir des services inadéquats ou insuffisants à leur personnel.

Sur une note plus positive, Deborah Morrison s’est récemment jointe à l’équipe à titre de directrice de la publication et fera profiter Affaires universitaires de son expérience. Toute l’équipe tient à remercier Philip Landon pour son appui en tant qu’éditeur sortant et lui souhaite beaucoup de succès alors qu’il poursuit son rôle d’administrateur en chef à Universités Canada.

Natalie Samson
Rédactrice en chef par intérim