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Une astrophysicienne jette un regard neuf sur l’univers

La chercheuse mondiale CIFAR-Azrieli s’intéresse à l’astronomie « multimessage » tout en faisant la promotion de points de vue diversifiés et inclusifs.

par CYNTHIA MACDONALD | 03 DÉC 18

L’astronomie est un sujet complexe, mais Daryl Haggard a le rare talent d’en parler simplement. Elle décrit les collisions d’étoiles à neutrons et les fusions de trous noirs de façon aussi claire que colorée et amène son public à mieux comprendre ce qui se passe aux confins de l’espace.

Cela n’a rien d’étonnant : professeure adjointe de physique à l’Université McGill et chercheuse mondiale CIFAR-Azrieli, Mme Haggard participe à des travaux de recherche révolutionnaires sur l’espace tout en consacrant une bonne partie de son temps à faire connaître les plus récentes découvertes dans ce domaine des plus fascinants.

Fille d’un mathématicien-philosophe et d’une biologiste, Mme Haggard a grandi à Santa Fe, au Nouveau-Mexique. Elle est la cinquième d’une famille de huit enfants. Elle a entrepris des études universitaires en philosophie à 16 ans, mais a rapidement eu un coup de cœur pour l’astrophysique. « Nous avons lu les Principia de Newton, ce grand classique où il décrit plusieurs des principes de la gravité et leurs incidences dans le domaine. J’étais si emballée que j’ai décidé d’en faire une carrière plus tard. »

Après quelques détours intéressants qui l’ont amenée à enseigner l’anglais en Chine et à travailler dans une maison d’édition de la Silicon Valley, Mme Haggard a fait une maîtrise et un doctorat à l’Université de Washington, puis un stage de recherche postdoctorale à l’Université Northwestern. Elle a ensuite enseigné l’astronomie pendant un an au Collège Amherst, au Massachusetts, avant de s’installer au Canada pour assumer ses fonctions actuelles à l’Université McGill.

Comme tous ceux qui s’adonnent à la recherche fondamentale, Mme Haggard est par-dessus tout animée par une volonté de comprendre les phénomènes naturels. L’astronomie est particulièrement riche à cet égard, car de nouvelles découvertes sont faites chaque jour. « Il y a un siècle, on ne savait même pas qu’il y avait d’autres galaxies que la Voie lactée, explique-t-elle. Nous avons fait d’immenses progrès depuis, et ceux-ci ont une grande incidence culturelle. »

Ces temps-ci, Mme Haggard s’intéresse surtout à la nouvelle ère de l’astronomie « multimessage ». Encore récemment, les astronomes ne pouvaient obtenir d’information valable sur l’univers qu’en étudiant le rayonnement électromagnétique. La technologie leur offre aujourd’hui de nombreuses autres possibilités. L’étude combinée du rayonnement cosmique, des neutrinos et des ondes gravitationnelles fournit désormais des indices sur les phénomènes étranges et violents qui se produisent à des distances pratiquement inimaginables.

L’année dernière, les observatoires américains LIGO et Virgo ont détecté l’onde gravitationnelle et les ondes lumineuses provoquées par une collision d’étoiles à neutron. Trois mille astronomes, dont une équipe dirigée par Mme Haggard à l’Université McGill qui avait détecté les rayons X émis par les violents contrecoups de l’événement, ont immédiatement entrepris d’analyser la découverte.

Mme Haggard affirme qu’il s’agit d’une avancée « extrêmement emballante », car toute nouvelle information permet de corroborer certaines des théories actuelles dont la théorie selon laquelle bon nombre des métaux précieux sur Terre, comme l’or et le platine, proviendraient de la réaction de fusion associée aux collisions d’étoiles à neutron.

En dehors du laboratoire, Mme Haggard déploie aussi des efforts impressionnants pour favoriser l’inclusion et la diversité dans son domaine; elle s’est rendue à deux reprises au Capitole pour demander une hausse du financement de la recherche et de l’enseignement dans les domaines des sciences, de la technologie, du génie et des mathématiques (STGM); elle travaille activement pour qu’une plus grande place soit faite aux femmes en astronomie; et elle a été un mentor pour des étudiants défavorisés dans le cadre de programmes d’information scolaires comme Reach for the Stars.

« Les nouvelles idées sont importantes. Les meilleures idées sont souvent le fruit de la mise en commun de points de vue différents. Nous devons revoir la culture en milieu de travail et songer aux conséquences de la non-accessibilité des sciences pour tant d’enfants en raison de leur sexe, de leur origine ethnique ou de leur statut socioéconomique. »

Cette année, les travaux de Mme Haggard ont été enrichis par la grande diversité des opinions scientifiques auxquelles elle est exposée dans le cadre de ses fonctions de chercheuse mondiale CIFAR-Azrieli.

« Il s’agit d’un programme formidable, car il élimine les barrières entre les disciplines et nous met en contact avec les plus grands esprits du monde. Il me permet aussi d’interagir avec un très grand nombre de chercheurs en début de carrière. Ce type de soutien entre pairs est vraiment exceptionnel, et c’est génial de le trouver à l’extérieur de mon département. Un esprit de communauté absolument unique règne au sein du programme. »

Cet article est commandité par le programme des Chercheurs mondiaux de l’Institut canadien de recherches avancées, qui offre aux chercheurs en début de carrière financement, mentorat et soutien pour les aider à bâtir leur réseau et à acquérir des compétences essentielles. Il relève du CIFAR, qui réunit des chercheurs d’exception aux disciplines et aux origines variées dans le but de relever certains des plus grands défis de notre époque. Pour obtenir un complément d’information sur le programme et soumettre votre candidature, consultez https://www.cifar.ca/fr/recherche/chercheurs-mondiaux

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