Note : Ce texte a été produit dans le cadre d’une collaboration du regroupement Des Universitaires (DU) – un groupe de chercheuses et chercheurs qui s’engagent à lutter contre les changements climatiques, la dégradation de l’environnement et de la biodiversité – et du Pacte pour la transition. Cette collaboration produira une série de 13 articles pour faire connaître au grand public la synthèse des 101 idées pour la relance – un plan d’action pour une transition verte et juste, préparée par des expert.e.s, scientifiques et économistes.
Après un an de travail, le Pacte pour la transition a lancé 101 idées pour la relance, suite à une vaste consultation populaire tenue auprès de milliers de personnes dont la synthèse a été confiée à une équipe de scientifiques et d’économistes chevronnés. Ce généreux bouquet d’idées jette les bases d’un véritable plan de transition pour une relance verte et juste de notre économie. Ce que 83 pour cent des Québécois souhaitent, selon un récent sondage.
Lors de la Fête nationale, Fred Pellerin a lancé l’appel d’un « nouveau nouveau monde » en disant: « il ne faut pas manquer notre coup, c’est le temps de choisir ce qu’on veut mettre dedans. » C’est là tout le sens de notre proposition. Il y a urgence d’agir et il y a des solutions en masse. L’heure des gestes concrets a sonné. Souffler dans la voile des meilleures pratiques, des idées les plus porteuses, pour allier un mode de vie en meilleure santé à la nécessaire réduction de nos émissions polluantes et de notre surconsommation.
Pour tous ceux et celles qui préparent la relance, il y a là de quoi s’inspirer. Pour reprendre confiance dans l’avenir, dans le respect de la vie, un nouvel art de vivre est déjà en marche. Pour conjuguer efficacement nos efforts individuels et collectif, la rencontre de l’exigence écologique et la recherche de l’harmonie entre les êtres humains et le monde qui nous entoure doivent être au cœur des décisions politiques en cours.
Les investissements de la relance économique seront à ce point déterminants pour les 10 prochaines années que l’ensemble des décisions de l’État doit passer le crible de leurs impacts sur l’environnement et sur la santé des citoyens. La science est très claire : nous avons dix ans « pour procéder à des changements radicaux de nos façons de faire, sous peine de conséquences désastreuses ». Nous avons un but commun à atteindre : réduire de 45 pour cent nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et atteindre la carboneutralité avant 2050. Cet impératif doit nous servir de guide dans nos gestes individuels, mais surtout dans nos actions collectives.
Notre appel est simple : écoutons notre soif de vivre dans un monde viable ! Aplatissons la courbe de l’emballement climatique qui nous menace! Dotons-nous d’une loi climat qui nous oblige à respecter les limites d’émissions fixées par la science, adoptons un budget carbone qui encadre nos choix économiques dans le sens d’une économie viable, libérons-nous des énergies fossiles, réduisons nos besoins énergétiques en produisant et en consommant autrement. Investir l’avenir, c’est investir dans les chantiers d’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, l’écoconception, l’économie circulaire, l’économie sociale, l’alimention saine, l’agriculture de proximité, la mobilité durable, la rénovation et la construction écologiques, le verdissement de nos milieux de vie, la protection des milieux naturels ! Il y a un monde de possibilités. Il faudra aussi avoir le courage de refuser les mauvaises pratiques et les projets qui contribuent à la dégradation de notre monde. Il faut encourager ce qui doit croître et décourager ce qui doit décroître. Les changements qui s’imposent pour bâtir ce « nouveau nouveau monde » ont le potentiel de nous rassembler dans un grand projet de société pour la prochaine décennie !
Le Québec vient de connaître un important réveil de sa capacité à agir collectivement. Pour coordonner nos efforts, nous avons besoin d’un plan crédible et convaincant. Et d’un leadership politique inspiré, sage et clairvoyant, qui sache nous rallier. Cela commence par la concertation, dans toutes les régions du Québec, autour des meilleures pratiques à soutenir et des meilleures actions à mettre en œuvre. À Québec, le premier ministre a été à l’écoute de notre appel et il a invité le ministre de l’Environnement à la table de la relance économique. À Ottawa, nous avons eu un échange que nous espérons fructueux avec les ministres Wilkinson de l’Environnement, McKenna des Infrastructures et Guilbeault du Patrimoine. Chaque fois, nous réitérons l’appel d’une volonté politique forte, en phase avec la volonté populaire d’une majorité de citoyens qui réclament qu’on relève le défi, avec un financement à la hauteur.
Nous avons répertorié une série d’idées que les experts et scientifiques jugent parmi les plus porteuses en matière de réduction de GES. Les articles qui suivront au cours des prochaines semaines dresseront un portrait de chacun des principaux champs d’action à privilégier. Il sera question de lois sur le climat, d’énergies, de transport, d’industries, de bâtiments, d’agriculture et d’alimentation, de déchets et de matières résiduelles, de biodiversité et de protection des milieux naturels ainsi que de santé et d’éducation. Nous vous invitons à consulter les 101 idées sur le site www.lepacte.ca, à vous approprier ces idées et à les communiquer à tous et celles qui dans votre entourage œuvrent à la relance. À commencer par nos dirigeants politiques ! La démocratie a besoin de nous, les citoyens de tous les horizons, pour exercer une saine et ferme pression pour la suite de notre monde.
Dominic Champagne et Anne-Céline Guyon font partie du regroupement Des Universitaires et sont également porte-paroles du Pacte pour la transition.