Le mois dernier, l’International Congress on Health Promoting Universities and Colleges (congrès international des universités et collèges pour la promotion de la santé), qui a rassemblé des délégués de 38 pays à Kelowna, en Colombie-Britannique, a donné lieu à la signature d’un nouveau document d’orientation de portée internationale intitulé Okanagan Charter (charte de l’Okanagan). Dans cette charte, les établissements d’enseignement postsecondaire s’engagent à donner l’exemple en matière de promotion de la santé et à intégrer les questions de santé et de développement durable dans leurs programmes, leurs activités et leur culture d’établissement.
Le congrès a attiré l’attention sur le rôle essentiel des établissements postsecondaires dans la création de collectivités saines. La capacité et la responsabilité des universités et des collèges en matière de promotion de la santé et du bien-être ne se limitent pas à leur mandat de recherche et à la formation de praticiens dans les disciplines de la santé. Les établissements doivent relever le défi. Les problèmes complexes en matière de santé qui se posent à l’échelle mondiale exigent une réflexion hautement novatrice entreprise de façon concertée par toutes les sphères de la société.
La charte s’appuie sur les bases jetées par les Nations Unies, l’Organisation mondiale de la santé et les mouvements internationaux sur les villes, les milieux de travail et les écoles en santé. Elle s’inspire également des concepts présentés dans deux chartes pour la promotion de la santé dans les universités et collèges, adoptées à Ottawa en 1986 et à Edmonton en 2005.
Des villes et des collectivités saines
Le partenariat pour une ville en santé conclu l’automne dernier entre la Ville de Kelowna, l’Interior Health Authority de la Colombie-Britannique et l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) est un exemple de démarche concertée et novatrice dans le but de créer des collectivités saines. La force de ce projet tient à la rencontre des disciplines, des responsabilités et des perspectives, allant de l’urbanisme et du génie à la gestion et à l’économie de la santé.
Ce partenariat nous permettra de faire de notre collectivité un laboratoire vivant dont pourront s’inspirer d’autres villes canadiennes en croissance rapide. Pour réaliser la transformation qui s’impose afin d’établir des collectivités saines et viables à l’échelle mondiale, il faut mieux comprendre les enjeux complexes et les nouvelles démarches en matière de bien-être et de prestation des services de santé.
Les futurs décideurs, dirigeants communautaires et professionnels de la santé devront acquérir une compréhension de la santé et du bien-être qui va au-delà de leurs connaissances et compétences disciplinaires : ils devront comprendre les systèmes sociaux complexes, être doués pour le dialogue, savoir gérer les relations et utiliser les démarches de concertation dans des milieux complexes. Il faut donc investir dans les initiatives d’apprentissage par l’expérience, d’interdisciplinarité et d’acquisition de compétences générales, non seulement dans le cadre des programmes de santé, mais pour l’ensemble des étudiants.
Les universités ont la responsabilité particulière de faire progresser les connaissances et les pratiques en santé grâce à leurs activités de recherche. Au campus Okanagan de la UBC, nous tentons de relever le défi associé à la prestation des services de santé dans les régions rurales et éloignées. Par exemple, des chercheurs en sciences infirmières élaborent des méthodes novatrices de prestation des soins cardiaques et palliatifs dans les collectivités isolées. Des ingénieurs créent des technologies qui permettent aux praticiens de surveiller l’état de santé de leurs patients, même si de grandes distances les séparent.
La promotion de la santé dans les collectivités autochtones est également une priorité à la UBC Okanagan, où les chercheurs collaborent avec les Premières Nations et l’Interior Health Authority pour élaborer des pratiques assurant à tous une expérience positive et culturellement appropriée au sein du système de santé.
Appels à l’action
L’une des retombées les plus importantes du congrès international est un appel à l’action lancé aux établissements postsecondaires. Ces derniers sont invités à veiller à ce que tous les diplômés comprennent les fondements de la santé et du bien-être et soient préparés, peu importe leur parcours ultérieur, à faire les meilleurs choix possibles pour eux-mêmes, leur famille et leur collectivité.
Les universités doivent donc devenir des modèles en matière de promotion de la santé en intégrant la santé aux politiques et aux services sur les campus, en créant un milieu propice à la santé et au développement personnel, et en favorisant une culture du bien-être.
La base même de la réussite des diplômés est une compréhension profonde de leur propre santé et de leur bien-être. Nous pouvons les aider à acquérir une telle compréhension pendant qu’ils sont aux études par la recherche et l’enseignement, et par des méthodes novatrices en matière de santé mentale, de fonctionnement universitaire et de services alimentaires. Ce sont tous des moyens par lesquels nous pouvons créer, façonner et mettre à l’essai de nouvelles stratégies favorisant la santé et le bien-être au sein de la société.
Nos actions se répercutent bien au-delà du campus : elles changent les concepts en santé et forment de nouvelles générations de citoyens informés et engagés. La charte de l’Okanagan offre l’occasion de renouveler l’engagement de nos établissements envers la santé et le bien-être futurs des étudiants, des collectivités et du pays. Il nous faut saisir cette occasion.
Arvind Gupta est recteur et vice-chancelier de l’Université de la Colombie-Britannique. Deborah Buszard est vice-chancelière adjointe et principale du campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique.