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En Marge

Apprentissage à haut rendement à peu de frais

Les initiatives d’apprentissage par le service communautaire sont efficaces mais ont besoin de champions pour promouvoir leur cause.

par LÉO CHARBONNEAU | 28 MAI 12

Ailleurs sur notre site Web, Rosanna Tamburri traite de cinq projets d’apprentissage par le service communautaire (ASC) dans les universités canadiennes qui ont récemment été honorés par la fondation McConnell. Selon la fondation, ces nouveaux prix ont pour objectif de « reconnaître les initiatives les plus novatrices et d’encourager les établissements postsecondaires et les collectivités à poursuivre les activités prometteuses amorcées ». L’ASC est une méthode d’enseignement qui vise à inculquer à l’étudiant le sens de l’engagement civique tout en produisant des retombées positives pour la collectivité.

Ce qui m’a le plus frappé – sans vouloir minimiser le travail remarquable effectué par la fondation McConnell – c’est le montant modeste des prix : 7 500 $ chacun. Toutefois, si ce montant suffit à assurer le fonctionnement des projets, il s’agit d’un excellent rendement de l’investissement.

Au cours des dernières années, l’Association des universités et collèges du Canada, le Conseil des universités de l’Ontario et d’autres organisations ont fait pression pour promouvoir l’innovation en éducation au premier cycle (voir ici et ici). Un élément clé de la réussite scolaire, comme l’a démontré l’Enquête nationale américaine sur la participation des étudiants (National Survey of Student Engagement, ou NSSE), réside dans la participation des étudiants à leurs activités d’apprentissage par des expériences concrètes et enrichissantes. C’est précisément ce que permettent les initiatives d’ASC.

Voyons par exemple un des projets lauréats d’un prix inaugural d’ASC, l’Université de la Rue, une initiative de l’Université du Québec à Trois Rivières. Le projet réunit des étudiants, des professeurs et des groupes communautaires qui collaborent aux bonnes relations et à la compréhension mutuelle entre, d’une part, les jeunes de la rue et les citoyens marginalisés, et d’autre part, la collectivité où ils vivent.

Un autre exemple, la Clinique de droit de l’environnement, est un partenariat entre l’Université d’Ottawa et EcoJustice, une organisation non-gouvernementale autrefois connue sous le nom de Sierra Legal Defence Fund. La Clinique offre une formation en action judiciaire d’ordre environnemental aux étudiants qui par la suite travaillent aux côtés de professeurs de droit et d’avocats spécialisés en environnement pour représenter des groupes communautaires, des groupes de pression, des collectivités des Premières nations ainsi que des individus qui autrement n’auraient probablement pas les moyens de payer des services juridiques.

Les initiatives d’ASC ne sont pas nouvelles au Canada (j’ai rédigé mon premier article à ce sujet en 2004, et un suivi en 2009), mais elles sont encore peu connues. La fondation McConnell leur a donné un bon coup de pouce en 2005 en offrant près de 10 millions de dollars pour appuyer 10 projets d’ASC dans les universités canadiennes. Selon Mme Tamburri, notre journaliste, le financement visait au départ la mise sur pied et la croissance d’initiatives d’ASC choisies, et non de leur fournir un soutien de fonctionnement permanent. Cette année est donc la dernière où la fondation offrira un soutien direct pour de telles initiatives.

Beaucoup de temps et de ressources sont nécessaires pour coordonner les activités réunissant étudiants, professeurs et organisations communautaires dans le cadre des projets d’ASC. Le mouvement a donc besoin de l’appui de champions pour poursuivre sa croissance. L’Alliance canadienne pour l’apprentissage par le service communautaire aide à passer le mot mais le mouvement a vraiment besoin de financement à long terme de la part des gouvernements ou des entreprises. Les étudiants en profiteront, les universités en profiteront, et les groupes communautaires avec qui ils travaillent en profiteront aussi. C’est une proposition triplement gagnante.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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  1. Simon Bolduc / 22 août 2012 à 09:24

    Bonjour,

    Je voulais, par ce message, valoriser l’idée qu’il serait important que nos gouvernements soient davantage sensibilisés à la pertinence de trouver une manière de soutenir des projets (même programmes) d’ASC dans nos universités.

    Nous travaillons depuis bientôt 6 années à l’Université de Sherbrooke à implanter un tel programme, qui est autant favorable à l’intégration d’une pédagogie active et réflexive dans nos cursus, qu’un engagement créatif et significatif de notre université dans sa communauté Notre expérience confirme clairement que ce modèle, comme vous le dites, est une proposition triplement gagnante.

    Cordialement,

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