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La foi crée tout un émoi à l’Université Trinity Western

Le caractère confessionnel de l’Université place la liberté académique sous le feu des projecteurs.

par LÉO CHARBONNEAU | 04 FEV 10

Une récente controverse mettant en cause l’Université Trinity Western a soulevé des questions pertinentes par rapport à la liberté universitaire. L’Université, de confession chrétienne, est située à Langley, en Colombie-Britannique.

La controverse a été déclenchée l’an dernier lorsque l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), a mis sur pied un Comité d’enquête spécial « chargé de déterminer si l’obligation de subir un test de foi imposée comme condition d’embauche porte atteinte à la liberté académique à l’Université Trinity Western ».

Les deux professeurs qui ont effectué l’examen, William Bruneau de l’Université de la Colombie-Britannique et Tom Friedman de l’Université Thompson Rivers, ont conclu dans leur rapport en octobre dernier que la déclaration de foi, l’énoncé sur les responsabilités liées à l’adhésion et les politiques relatives à la liberté universitaire de l’Université Trinity Western « portent atteinte à la liberté universitaire de manière injustifiée et inacceptable ».

Jonathan Raymond, recteur de l’Université, prend cette affaire très au sérieux : « Une telle allégation peut entacher la réputation d’une université et semer le doute relativement à la rigueur de l’activité savante de son corps professoral », écrit M. Raymond dans sa réponse au rapport de l’ACPPU.

Je ne sais pas trop pourquoi l’ACPPU a soulevé la question à ce moment précis. Il n’y a rien de nouveau : l’Université Trinity Western s’affiche comme établissement confessionnel depuis sa création en 1962, et l’Association des universités et collèges du Canada lui a accordé l’adhésion en 1984.

Affaires universitaires a récemment fait paraître un article d’opinion de John G. Stackhouse, Jr sur cette controverse. Je ne minimiserai pas le fait qu’il s’agit d’une question complexe et épineuse. On s’attend, de manière générale, à ce que les universitaires remettent toutes les hypothèses en question et, pour ma part, je ne me sentirais pas à l’aise de fonctionner dans un cadre où existent un ensemble de vérités présumées et inaltérables. Toutefois, je crois que M. Stackhouse a raison lorsqu’il avance qu’il est possible, pour un groupe d’universitaires engagés, de « prendre certaines suppositions (comme la foi) pour acquis sans que cela ne les empêche de se pencher ensemble sur une grande variété de sujets importants ».

Il y a un autre facteur à ne pas négliger : Personne ne force les professeurs et les étudiants à enseigner ou à étudier à l’Université Trinity Western. Ils y sont de leur plein gré, ils sont sans doute au courant des conditions qui leur sont imposées et ils les ont acceptées.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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