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En Marge

La progression des femmes à la direction des universités canadiennes se fait lentement

Environ un poste de recteur sur quatre est occupé par une femme, contre un sur six il y a quatre ans.

par LÉO CHARBONNEAU | 29 OCT 13

Un ancien recteur suédois a récemment publié sur Twitter qu’au Royaume-Uni, un poste de recteur sur six est occupé par une femme, contre un sur deux en Suède. Je ne peux pas garantir l’exactitude de cette information, mais le billet a inspiré la question d’une Canadienne curieuse de connaître le ratio hommes-femmes chez les recteurs au Canada.

Dans ce dernier cas, je peux proposer une réponse. Les 97 « universités et collèges universitaires publics et privés à but non lucratif » que représente l’Association des universités et collèges du Canada constituent le dénominateur. De ces 97 établissements membres, 22 sont dirigés par des femmes, soit 23 pour cent.

Recteurs (n = 97)
75 hommes (77 %)
22 femmes (23 %)

Au Québec, le ratio est quelque peu supérieur : si on inclut Sylvie Beauchamp, présidente du réseau de l’Université du Québec, six des 19 établissements du Québec membres de l’AUCC sont dirigés par des femmes, soit un peu moins de 32 pour cent.

Le haut taux de roulement observé chez les recteurs au cours des dernières années (une question abordée récemment dans Affaires universitaires) n’est pas étranger à cette question. Selon mes calculs, 56 nouveaux recteurs ont été nommés depuis 2009, pour un taux de roulement de loin supérieur à 50 pour cent sur quatre ans. Avons-nous profité de l’occasion pour élire davantage de rectrices?

La réponse est oui. Dans un billet publié au printemps 2009, j’avais dénombré 14 rectrices, en plus de deux autres devant entrer en poste dans les mois suivants. En août 2009, on comptait ainsi 16 rectrices parmi les 94 établissements membres de l’époque (soit 17 pour cent de femmes, ou environ une sur six).

On peut conclure que les chiffres actuels ne sont pas si mal, mais tout dépend du point de vue. D’une part, passer de 16 à 22 rectrices en quatre ans équivaut à une augmentation de près de 38 pour cent. D’autre part, les femmes représentent toujours moins du quart des chefs d’établissements universitaires au Canada.

Je suis convaincu que la plupart d’entre nous souhaitent voir plus de femmes aux postes de direction dans les universités canadiennes. Les femmes gravissent les échelons dans le milieu universitaire, mais les gains se font lentement. Selon le rapport Renforcer la capacité de recherche du Canada : la dimension de genre publié l’an dernier par le Conseil canadien des académies, les femmes occupaient le tiers des postes de professeur au Canada en 2008-2009, soit environ 43 pour cent des postes de professeur adjoint, 36 pour cent des postes de professeur agrégé et 22 pour cent des postes de professeur titulaire.

Ces constatations m’ont mené à explorer la situation au vice-rectorat, l’échelon juste au-dessous du chef d’établissement dans les universités canadiennes. Peut-être les femmes sont-elles plus nombreuses à ces postes, certaines d’entre elles étant ensuite appelées à accéder au rectorat (la théorie du « pipeline »). J’ai donc calculé le ratio hommes-femmes au vice-rectorat à l’enseignement et au vice-rectorat à la recherche (les titres exacts diffèrent d’un établissement à l’autre). Dans les établissements de petite taille, les deux postes sont parfois occupés par la même personne, qui se retrouve alors dans les deux catégories. En outre, dans quelques établissements, il a été difficile de déterminer qui occupait les postes en question. Par conséquent, le total n’équivaut pas à 97.

Résultats :

Vice-recteurs à l’enseignement (n = 94)
69 hommes (73 %)
25 femmes (27 %)

Vice-recteurs à la recherche (n = 91)
70 hommes (77 %)
21 femmes (23 %)

Comme vous pouvez le constater, le ratio hommes-femmes est pratiquement le même que chez les recteurs – mon hypothèse ne tient donc pas la route. J’admets que je suis un peu déçu. Est-ce que j’accorde trop d’importance à ces chiffres? S’agit-il d’une mesure trop simpliste de la situation des femmes dans l’administration des universités? J’aimerais savoir ce qu’en pensent nos lecteurs.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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