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En Marge

Quelle est la valeur de la recherche universitaire?

par LÉO CHARBONNEAU | 03 NOV 08

De nombreux rapports et articles intéressants portant sur les mérites de la recherche universitaire sont parus au cours des dernières semaines, y compris un article surprenant dans lequel on affirme que le gouvernement ne devrait pas du tout financer la recherche (j’y reviendrai un peu plus loin).

D’abord, il y a deux semaines, l’Association des universités et collège du Canada (AUCC) lançait son rapport En plein essor qui porte sur les activités de recherche des universités et sur les bienfaits de la recherche pour le Canada : nouveaux produits, services, processus et politiques et nouvelles façons de comprendre la société.

Jim Flaherty, ministre des Finances, assistait au lancement qui coïncidait avec les réunions d’octobre des membres de l’AUCC. Le ministre a assuré les recteurs que le gouvernement est sur la même longueur d’onde qu’eux et croit que la recherche universitaire confère un avantage au pays sur le plan du savoir.

L’Institut de recherche en politiques publiques vient aussi de publier une nouvelle étude intitulée Connecting the Dots between University Research and Industrial Innovation, qui examine les manières dont les technologies mises au point dans les universités sont transférées à l’industrie. Le rapport souligne le fait que le Canada investit d’importantes sommes dans la recherche universitaire, mais que « les fruits de ces investissements ne se traduisent pas par un accroissement de l’innovation industrielle ni par une amélioration de la productivité. »

Ensuite, pour les amateurs de chiffres, Statistique Canada a publié son Enquête sur la commercialisation de la propriété intellectuelle dans le secteur de l’enseignement supérieur, un rapport annuel qui contient des données de 2005-2006. En résumé, selon un certain nombre d’indicateurs, le Canada fait encore des progrès, quoique plus lentement que par les années passées.

Finalement, le National Post a publié un article d’opinion qui suggère que le gouvernement ne devrait pas financer la recherche et dont les arguments s’inspirent du livre de Terence Kealey, biochimiste et vice-chancelier de l’Université de Buckingham, paru en 2008 et intitulé Sex, Science and Profits. Selon M. Kealey, « la notion voulant que, pour avancer, la science doit être subventionnée par le gouvernement n’est pas simplement erronée, elle est grandement nuisible ».

Selon l’article, « la recherche-développement (R-D) effectuée en entreprise est le moteur de la croissance économique, alors que la R-D financée par le secteur public correspond au contraire à une croissance négative de l’économie, car les projets financés par le gouvernement prennent trop de place par rapport à ceux que finance l’entreprise privée ».

Je suis les dossiers du milieu universitaire depuis une dizaine d’années et cette théorie semble contredire à peu près tout ce que j’ai entendu à ce jour de la part des chefs d’établissement et des chercheurs canadiens.

C’est peut-être la raison pour laquelle la présidente-directrice générale de l’AUCC, Claire Morris, a répondu, dans une lettre ouverte, qu’« il n’a jamais été prouvé, dans ce pays, que le fait de réduire le financement public de la recherche pourrait contribuer à accroître la R-D effectuée au sein du secteur privé ».

N’hésitez pas à me faire parvenir votre opinion, que ce soit pour critiquer le point de vue de K. Kealey ou vous porter à sa défense.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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