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En Marge

Un nouveau classement de la recherche universitaire qui change la donne

La méthodologie tient compte des différences entre les disciplines.

par LÉO CHARBONNEAU | 04 SEP 12

La réputation d’une université repose en grande partie sur ses capacités en recherche. Or, les diverses méthodes de classement des meilleures universités de recherche au Canada présentent certaines limites. Certaines méthodes courantes – comme le dénombrement des publications, l’analyse des citations et l’examen des revenus provenant de la recherche et des brevets – ne permettent pas d’établir un portrait exact qui tient compte des différences entre les disciplines et les établissements.

Voilà pourquoi le cabinet torontois Higher Education Strategy Associates (HESA), spécialisé en recherche sur l’enseignement supérieur, a créé un nouveau système de classement des capacités en recherche des universités canadiennes qui tient compte des différences en matière de pratiques de publication et de financement disponible selon les domaines. L’entreprise qualifie sa démarche de « normalisation selon le domaine » (field normalization). Le rapport complet est accessible ici (PDF).

Nous n’exposerons pas ici en détail la méthodologie. Alex Usher, président de HESA, l’explique ainsi : « les domaines de recherche ne sont pas tous identiques. Les physiciens, par exemple, ont tendance à publier et à citer davantage que les historiens. La valeur moyenne des subventions de recherche qui leur sont offertes par le secteur public est également plus élevée. Par conséquent, dans les classements traditionnels, il arrive que les « bonnes » universités soient tout simplement celles qui se distinguent dans les disciplines où la valeur moyenne des subventions et le nombre de citations sont élevés. » Inversement, les établissements qui excellent dans les domaines où les citations sont moins fréquentes et les coûts moins élevés ne reçoivent pas la reconnaissance qu’ils méritent.

Il va sans dire que cette démarche modifie quelque peu le classement des universités canadiennes en matière de recherche. Le tableau suivant montre les 10 premières universités en sciences et en génie, ainsi qu’en sciences humaines.

HESA-research-rankings

L’Université Simon Fraser, qui n’est habituellement pas considérée comme l’une des grandes universités de recherche, fait partie des deux listes. L’Université du Québec à Rimouski se hisse facilement en septième place en sciences et en génie, principalement en raison de ses forces en océanographie, selon M. Usher. En outre, certains établissements comme l’Université Western, l’Université Dalhousie et l’Université Laval sont étonnamment absentes des deux listes.

À l’exception de l’Université de Montréal, aucune université francophone ne s’est distinguée dans le classement en sciences humaines, pour des raisons liées davantage à la bibliométrie qu’au financement. « La pratique consistant à publier en français tend à réduire la taille du public potentiel, et donc le nombre potentiel de citations », explique M. Usher. En sciences et en génie, cependant, où la tendance consiste à publier en anglais, « les établissements francophones se démarquent au-delà des attentes ».

Il est cependant important de noter que les nouveaux classements, pour diverses raisons, n’incluent pas la recherche médicale. S’ils l’avaient fait, les résultats auraient pu s’avérer très différents. Le classement de l’Université de Toronto, en particulier, paraît globalement plus faible selon ce classement qu’il ne l’aurait été si la médecine avait été prise en compte.

À PROPOS LÉO CHARBONNEAU
Léo Charbonneau
Léo Charbonneau is the editor of University Affairs.
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