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Aider les étudiants aux prises avec des problèmes de santé mentale

Une méthode éprouvée de l’Université Carleton.

par LARRY MCCLOSKEY + JOHN MEISSNER | 11 SEP 13

Les campus universitaires de partout au pays doivent composer avec un déferlement de problèmes de santé mentale qui les force à revoir leurs priorités au sein de la population et des établissements d’enseignement. Les problèmes de santé mentale qui occasionnent des stigmates, de l’isolement et de la solitude nécessitent des solutions personnalisées et individualisées, et donc, une relation interpersonnelle. Ce sont des problèmes qui requièrent souvent des services de consultation, mais ces derniers sont utilisés au-delà de leur capacité et, souvent, les étudiants qui en ont besoin les évitent.

Des solutions ont cependant été trouvées. Au cours des 20 dernières années en Ontario, les étudiants de niveau postsecondaire qui éprouvaient des difficultés d’apprentissage sont passés de l’échec presque assuré à la réussite presque assurée grâce aux efforts concertés du Groupe d’études sur les programmes d’aide à l’apprentissage (1997-2002) qui a élaboré des pratiques exemplaires pour leur venir en aide.

Depuis trois ans, au Centre Paul Menton de l’Université Carleton, nous utilisons des connaissances acquises par les universités et les collèges auprès d’étudiants souffrant de difficultés d’apprentissage et les appliquons aux étudiants souffrant de problèmes de santé mentale non diagnostiqués. Les résultats obtenus sont si impressionnants que nous avons décidé de continuer à élaborer des programmes et d’en faire connaître les retombées.

L’expérience acquise auprès d’étudiants souffrant de difficultés d’apprentissage montre que les pratiques exemplaires font appel à des services et à du soutien ancrés dans la relation thérapeutique (une relation de travail étroite entre l’étudiant et son coordonnateur). Le soutien se fait par des gestes concrets et comprend entre autres des stratégies d’apprentissage et de gestion du temps, ainsi que du soutien émotif.

Il y a quelques années, on s’est demandé ce qui se passerait si on appliquait ce modèle aux étudiants souffrant de problèmes de santé mentale. Autrement dit, que se passerait-il si on offrait des tests pédagogiques et le soutien d’un coordonnateur dévoué et compétent et si on accueillait des étudiants engagés à participer au programme à chaque semaine? C’est en réponse à cette question qu’a été créé le programme From Intention to Action (FIT:Action) (transformer l’intention en action).

Les étudiants qui prennent part au programme FIT:Action ont vécu diverses expériences. Certains souffrent d’angoisse chronique modérée, d’autres doivent composer avec un stress important ou encore éprouvent des problèmes de santé chronique qui marquent leur vie d’incertitude. Ils ont cependant tous un point commun : ils veulent changer et savent s’accrocher à une bouée de sauvetage.

Fondé sur la théorie du comportement planifié, le programme FIT : Action ne convient toutefois pas à tout le monde. Pour transformer l’intention en action, les étudiants doivent accepter les principes de base du programme et se soumettre à des évaluations, des rencontres hebdomadaires et des exercices de suivi. Tous les étudiants qui y participent rencontrent dans un premier temps le psychologue John Meissner pour élaborer avec lui des objectifs. L’accent est mis sur la gestion du temps et sur des systèmes de stratégie d’apprentissage. Plus de la moitié des étudiants qui participant au programme consultent des conseillers en orientation qui sont des étudiants à la maîtrise en stage de formation non rémunéré.

Au cours des deux premières années du programme FIT:Action, nous avons recruté des étudiants qui étaient en probation. À la fin de l’année universitaire 2011-2012, nous avons comparé les notes des étudiants qui avaient participé au programme à celles d’étudiants inscrits dans des programmes d’études comparables et dont les notes moyennes étaient comparables l’année précédente. Les étudiants qui avaient participé au programme avaient fait des progrès importants dans leurs notes moyennes pour le programme en général et leur majeure, alors que ceux qui n’y avaient pas participé n’avaient pas fait de progrès dans leurs notes moyennes pour le programme en général, mais montraient des signes d’amélioration dans leur majeure.

Un sondage fiable et précis d’évaluation de la qualité de vie portant sur la santé mentale et physique a montré d’importantes améliorations. Un effet quantitatif a aussi été constaté : les étudiants qui avaient suivi 10 séances de soutien ou plus avaient fait des progrès considérables comparativement à ceux qui n’avaient suivi que de quatre à neuf séances.

Nous prévoyons maintenant cibler et appuyer les étudiants les plus vulnérables qui ne composent qu’une infime partie de la population étudiante. Le programme repose bien sûr sur l’engagement, le travail et le développement, mais d’abord et avant tout sur les relations interpersonnelles. Ces relations aident à briser l’isolement et permettent ainsi aux individus d’atteindre leur plein potentiel.

Larry McCloskey est directeur du Centre Paul Menton de l’Université Carleton et cofondateur de From Intention to Action (FIT:Action). John Meissner est un psychologue d’Ottawa aussi cofondateur de FIT:Action.

Rédigé par
Larry McCloskey + John Meissner
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