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Ces étudiants qui font la navette

par ROSANNA TAMBURRI | 10 MAR 08

Par un jour de semaine ordinaire, des étudiants arrivent, principalement par voiture ou par autobus urbain, sur le spacieux campus de l’Université de Toronto à Mississauga, situé à quelque 30 kilomètres à l’ouest du centre-ville de Toronto. La majorité des 10 500 étudiants de ce campus habitent les banlieues tentaculaires entourant Toronto, et près de 90 pour cent d’entre eux font la navette entre le campus et la maison.

La situation est semblable dans la plupart des grandes universités canadiennes situées en milieu urbain, mais le problème des déplacements est particulièrement marqué à Toronto, où les universités sont pleines à craquer. Affronter les autoroutes congestionnées et les métros bondés peut allonger considérablement la journée, même par beau temps.

Il n’est donc pas surprenant que les étudiants de la banlieue participent moins aux activités parascolaires que leurs confrères qui habitent en résidence, d’autant plus que certains étudiants de la banlieue ont un emploi à temps partiel ou des responsabilités familiales qui les éloignent du campus.

« L’affligeante habitude de beaucoup de nos étudiants de la banlieue consiste à se rendre sur le campus, à suivre leurs cours et à repartir », explique Frank Cappadocia, directeur du Centre pour le développement du leadership et de la communauté étudiante de l’Université York.

Les conséquences sont fâcheuses. Les recherches montrent que ces étudiants sont souvent moins satisfaits de leur expérience universitaire et plus susceptibles d’abandonner leurs études. Les universités nord-américaines comptant un grand nombre d’étudiants de la banlieue obtiennent de moins bons résultats que les autres au niveau de la participation. Ils participent à moins d’activités parascolaires, font partie de moins de clubs et côtoient moins les professeurs hors des heures de cours. Il s’agit là d’une situation préoccupante, car une recherche montre que les activités parascolaires contribuent au développement du leadership et des aptitudes à apprendre des étudiants, et augmentent leurs chances de réussir.

Puisqu’on estime que 85 pour cent des 72 000 étudiants qui fréquentent les trois campus de l’Université de Toronto (Mississauga à l’ouest, Scarborough à l’est et St. George au centre-ville) habitent en banlieue, celle-ci s’est donné comme priorité absolue d’« améliorer l’expérience universitaire ».

Il y a plusieurs années, la faculté des arts et des sciences du campus St. George a mis sur pied un programme de groupes d’études destiné aux étudiants de première année en sciences de la vie habitant hors campus afin de les aider à rencontrer d’autres étudiants, ce qui est ardu lorsque les classes sont très grandes (dans ce cas-ci, elles comptent souvent plus de 1 000 étudiants). Les étudiants qui s’inscrivent au programme sont réunis en groupes d’environ 24 personnes. Ils sont inscrits dans les mêmes cours de biologie, de chimie et de mathématiques et dans les mêmes laboratoires et séances de tutorat. Ils prennent part ensemble à diverses activités, que ce soit une partie de ballon chasseur ou une séance de tutorat sur la façon de rédiger un examen.

Le programme a remporté un succès monstre. Dans les sondages, les participants ont affirmé s’être intégrés à l’Université mieux que leurs pairs qui n’ont pas participé au programme, et aussi bien que ceux qui vivent en résidence. Le programme est maintenant offert aux étudiants en commerce, en informatique, en économie et en philosophie.

L’Université Ryerson, au centre-ville de Toronto, compte pour sa part plus de 90 pour cent d’étudiants qui habitent la banlieue, et certains mettent plus d’une heure à se rendre sur le campus. L’automne dernier, l’Université a créé un programme de mentorat inspiré du rôle du conseiller de résidence. Ryerson a embauché trois étudiants de troisième année qui agissent à titre de conseillers auprès des étudiants de première année habitant hors campus. Ils organisent des activités sociales, répondent aux questions et aident à faire connaître aux étudiants les clubs sur campus.

À l’Université York, dans la partie nord de Toronto, les administrateurs universitaires s’efforcent d’améliorer les stratégies de communication afin de promouvoir les activités étudiantes par l’entremise, entre autres, du site de réseautage Facebook. York tente de tenir les activités dans des espaces ouverts, où les étudiants se rassemblent naturellement, et d’offrir davantage d’emplois afin qu’un nombre accru d’étudiants puissent travailler sur le campus même.

Il faut, explique M. Cappadocia, directeur de la vie étudiante, donner envie aux étudiants de participer à une activité, quelle qu’elle soit, parce que ceux qui participent une fois sont susceptibles de le faire encore. D’expérience, il sait que la participation aux activités rend les étudiants heureux et, par conséquent, favorise leur réussite.

Rédigé par
Rosanna Tamburri
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