Stagiaire postdoctorale en physique quantique à l’Université de Toronto, Anaelle Hertz souhaitait assister à l’Atelier d’Europe centrale sur l’optique quantique (CEWQO), qui se tenait en juillet 2023 à Milan, en Italie. À ce moment-là, elle allaitait encore son plus jeune enfant, âgé de sept mois. Elle a donc communiqué avec les responsables du colloque pour connaître les mesures en place visant à accommoder les scientifiques qui allaitent. Leur réponse? Aucune. La physique quantique est un monde masculin, explique-t-elle. Autant au baccalauréat et à la maîtrise qu’au doctorat, « j’étais entourée d’hommes. Ce n’était pas toujours facile d’être la seule femme, mais je m’en sortais quand même… jusqu’à ce que je devienne mère », se désole-t-elle.
Heureusement dans ce cas-ci, la principale personne chargée de l’organisation du CEWQO a questionné Mme Hertz sur ses besoins et a cherché des solutions. Elle demandait un soutien financier pour un service de garde et un endroit privé pour allaiter. L’organisation lui a offert une réduction de 50 % sur les frais du colloque et l’accès à un bureau fermé. On l’a également mise en contact avec un service de garde. Mais lorsque Mme Hertz a demandé à son organisme de financement de recherche, le Conseil national de recherches du Canada, ce qu’il pouvait faire pour elle, la réponse n’était que trop familière : « Pas de service de garde, ni de remboursement de frais de voyage et de nourriture, rien du tout. » Cela ne l’a pas arrêtée, mais un peu refroidie. Dans une publication LinkedIn, on peut l’apercevoir toute souriante, avec un bambin dans les bras et une bannière du CEWQO en arrière-plan. Pour accompagner la photo, elle écrit : « Être une mère présente pour ses enfants ne veut pas dire renoncer à son développement de carrière. Les colloques et les congrès sont partie intégrante d’une carrière en recherche. C’est pourquoi à l’âge de sept mois, mon fils a assisté à son premier colloque sur la physique quantique. »
« Être une mère présente pour ses enfants ne veut pas dire renoncer à son développement de carrière. Les colloques et les congrès sont partie intégrante d’une carrière en recherche. C’est pourquoi à l’âge de sept mois, mon fils a assisté à son premier colloque sur la physique quantique. »
L’accessibilité à des services de garde, l’octroi d’aide financière pour les déplacements d’une personne aidante et l’offre de soutien structurel pour les parents qui se rendent à des congrès, particulièrement pour les personnes ayant accouché ou qui allaitent, sont des mesures plus communes dans certains domaines de recherche que d’autres. Le fait que Mme Hertz a dû prendre l’initiative de chercher elle-même des mesures d’accommodement témoigne des inégalités encore présentes en 2023 en matière d’accessibilité aux congrès pour les parents universitaires du Canada.
Le monde des congrès
Imogen Coe est consultante sur les questions d’équité, de diversité et d’inclusion et professeure de chimie et de biologie à l’Université métropolitaine de Toronto, où elle a été la doyenne fondatrice de la Faculté des sciences. Elle indique que si « l’on observe une sensibilisation accrue aux enjeux auxquels font face les parents et les femmes en science », le progrès est au ralenti dans le contexte des congrès.
« Au début de ma carrière en recherche, je voulais assister à un événement prestigieux dans mon milieu, mais en tant que mère monoparentale, je n’avais pas de partenaire qui pouvait rester à la maison et s’occuper des enfants. Je me souviens qu’on m’a clairement répondu que les enfants n’étaient pas accepté.e.s, raconte Mme Coe. Ça, c’était à l’époque. Bien sûr qu’aujourd’hui, on reconnaît que les scientifiques et les universitaires ont autre chose que la recherche dans leur vie et on tente de les accommoder en ce sens. »
En 2021, Mme Coe et ses collègues ont publié dans la revue FACETS un guide pour des colloques et des congrès inclusifs. Les recommandations du guide s’appuient sur les principes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) et indiquent précisément comment rendre ces événements plus inclusifs pour les parents et soulignent que les enjeux en matière de garde d’enfants affectent beaucoup plus les groupes marginalisés et en quête d’équité.
Mettre à la disposition des parents des endroits calmes ou des salles d’allaitement lors des congrès est une partie de la solution. Cet enjeu a poussé Rebecca Calisi-Rodríguez, de l’Université de Californie à Davis, à coécrire avec 45 autres membres de l’organisme de soutien sans but lucratif Mothers in Science l’article « How to tackle the childcare-conference conundrum », publié dans la revue PNAS en 2018. À l’époque, elle était professeure adjointe en voie d’obtenir sa permanence et cherchait elle-même à concilier sa présence aux congrès avec son rôle de mère d’un deuxième enfant. « Il fallait que je me fasse connaître, que je réseaute, que je promeuve mon travail et que j’accompagne mes étudiant.e.s à des congrès. Malheureusement, il m’était pratiquement impossible d’y arriver avec un bébé, du moins sur une base régulière, explique-t-elle. Je cherchais des solutions. » Elle se souvient d’un congrès de la Société des neurosciences (SFM) en 2017 où l’organisation se vantait du soutien qu’elle offrait aux mères avec ses salles d’allaitement. « Je trouvais cela génial », se remémore-t-elle. Mais une fois sur place, elle s’est rendu compte que ladite « salle » était en fait une chaise de métal derrière un rideau.
L’article qu’a coécrit Mme Calisi-Rodríguez suggère une foule de solutions, comme offrir un soutien financier pour les services de garde sur place ou non, normaliser le portage, accueillir gratuitement les personnes aidantes aux congrès et organiser l’horaire des conférences, des repas et des événements sociaux en fonction des familles. Cet article a contribué à changer les choses, comme en témoignent les changements effectués au congrès de la SFM l’année suivante. En effet, Mme Calisi-Rodríguez a constaté que les salles d’allaitement étaient nettement plus modernes et chaleureuses.
Des solutions au-delà des infrastructures
Réserver un accueil favorable aux parents qui viennent aux congrès avec de jeunes enfants est l’une des façons de freiner l’exode des femmes dans les domaines des sciences, des technologies, de l’ingénierie, des mathématiques et de la médecine/santé (STIMM). Selon les statistiques de Mothers in Science, une femme sur trois indique que ses compétences ont été remises en question par son employeur ou des collègues depuis qu’elle est devenue mère. Les femmes sont trois fois plus susceptibles que les hommes d’affirmer que les occasions professionnelles qui leur sont offertes sont plus rares depuis qu’elles ont des enfants. De façon générale, 34 % des mères quittent leur emploi à temps plein dans les STIMM après avoir eu un.e enfant. Le fait que les congrès ne soient généralement pas accommodants pour les familles n’est qu’un enjeu parmi la foule d’obstacles structurels et culturels à éliminer.
Les parents peuvent contribuer à faire tomber ces barrières culturelles, peu importe leur genre. Par exemple, le père de famille et neuropharmacologue Jibran Khokar, de l’Université Western, a cherché à provoquer un changement lors du congrès de l’Association canadienne des neurosciences en 2017. En effet, il s’est levé pour aller poser une question, très doucement, alors que son fils de 10 mois, endormi, était lové dans ses bras. « Les gens étaient attendri.e.s, se remémore-t-il. Mais c’était aussi une tentative de normaliser la chose et de servir de modèle. »
Les stratégies peuvent être plurielles, mais le simple fait d’offrir un soutien quelconque aux parents peut faire toute la différence entre pouvoir assister ou non à des congrès. Laura Grieneisen, professeure adjointe en biologie au campus de l’Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique, était impatiente d’assister au congrès annuel conjoint de la Société canadienne d’écologie et d’évolution et de l’Association botanique du Canada (SCEE-ABC) à Winnipeg en juin 2023, peu de temps après être débarquée au Canada pour son nouvel emploi. Avec deux enfants de quatre ans et de 17 mois et son mari qui enseignait tout l’été, elle explique qu’elle n’a pu assister au congrès que parce qu’un service de garde était offert gratuitement. Au départ, elle était nerveuse à l’idée d’amener avec elle son bébé de 17 mois, mais s’est détendue en voyant les jouets, le matériel de bricolage et les autres enfants. « Je le déposais là avec sa petite boîte à lunch pour qu’il aille jouer. C’était très bien organisé », estime-t-elle.
Pathologiste spécialisée en maladies fongiques à l’Université du Manitoba, Aleeza Gerstein faisait partie du comité chargé de trouver des façons d’accommoder les familles dans le cadre du congrès conjoint SCEE-ABC. Elle affirme qu’« il n’y avait pas de modèle auquel se fier ». La tâche n’était pas de tout repos : il fallait rédiger un appel d’offres, s’y retrouver dans le jargon juridique, tenir des entretiens, puis sélectionner un fournisseur et coordonner le service. Avec seulement 10 parents qui en ont profité, l’engouement semblait plutôt faible, peut-être à cause de la nouveauté de l’initiative. « Offrir un service de garde n’est probablement pas suffisant, estime-t-elle. Il faudrait aussi du soutien financier » pour que les parents puissent être accompagné.e.s d’un.e proche pour les aider.
Mme Grieneisen compare le congrès SCEE-ABC à celui de la Société américaine d’écologie, qui était de beaucoup plus grande envergure. L’événement, qui s’est tenu à Portland en août 2023, offrait un service de garde subventionné à 50 %, permettant de baisser le tarif à neuf dollars américains l’heure. La Société offre un service de garde lors de ses congrès annuels depuis 1997. Cependant, lorsque Mme Grieneisen a voulu s’y inscrire, elle a été placée sur une liste d’attente. « Manifestement, il s’agit d’un service nécessaire et demandé », souligne-t-elle.
La trop grande popularité du service de garde a également mis des bâtons dans les roues de Kira Hoffman, chercheuse postdoctorale de l’Université de la Colombie-Britannique, qui devait donner une conférence au congrès SCEE-ABC de 2022 à Montréal. « J’ai demandé du soutien financier pour le service de garde et je ne l’ai pas obtenu », déplore-t-elle. Elle ne pouvait donc pas y aller. « Aucune concession n’a été faite pour me permettre de préenregistrer ma présentation. J’ai été très déçue. » Désormais, elle choisit ses congrès en fonction des initiatives en place pour faciliter l’inclusion des parents, comme les services de garde et le soutien aux déplacements. « Les organismes de financement sont nombreux à ne pas soutenir ce genre d’initiative », affirme-t-elle. Pour sa part, le Centre de recherche de la Bulkley Valley, l’organisme de financement sans but lucratif de Mme Hoffman, lui a offert une aide financière pour que sa mère l’accompagne à la Conférence sur les feux de forêt au Canada de 2019 et s’occupe des enfants.
Les organismes de financement de la recherche du Canada, soit le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, le Conseil de recherches en sciences humaines et les Instituts de recherche en santé du Canada, ont réitéré leur volonté d’adopter les principes d’EDI, mais aucune de leurs lignes directrices ne propose explicitement que des fonds soient octroyés pour des services de garde ou pour une personne proche aidante. C’est plutôt à chaque établissement d’établir ses propres politiques et pratiques à cet égard. Les chercheurs et chercheuses du Canada se retrouvent donc dans le flou et cela donne lieu à des décisions difficiles pour l’allocation de ressources déjà limitées.
Mme Hoffman est reconnaissante du soutien qu’offrent National Geographic et le Centre de recherche de la Bulkley Valley, deux organismes qui permettent l’octroi de fonds pour les services de garde. On retrouve aussi des modèles inspirants hors du contexte universitaire. « Patagonia, l’entreprise pour laquelle mon mari a travaillé pendant 15 ans, a la meilleure politique en matière de service de garde que j’ai vue », déclare-t-elle. Dans le cas des voyages d’affaires avec un.e enfant de moins d’un an, « elle remboursait automatiquement les frais de voyage pour une personne accompagnatrice ». En effet, les frais de déplacement, de repas et de logement adapté pour les familles étaient payés par l’entreprise.
Des besoins variables
Les défis que doivent relever les parents pour assister à des congrès évoluent avec le temps et l’âge des enfants. « C’est relativement simple d’amener un nouveau-né avec soi », précise Mme Hoffman, qui, au cours de son doctorat et de son postdoctorat, a déjà donné des conférences avec son bébé en portage qui dormait. D’un autre côté, se désole-t-elle, « on ne vous traite pas nécessairement comme une scientifique lorsque vous faites du portage avec votre enfant. Les rôles familial et professionnel sont difficiles à conjuguer lorsqu’on vous fait comprendre que ce n’est pas possible d’occuper les deux à la fois ». En tant qu’écologiste spécialisée dans les feux, elle est souvent appelée à travailler sur les territoires des Premières Nations et elle affirme que ces milieux ont une culture de soutien à la conciliation travail-famille beaucoup plus forte que le milieu universitaire. Par exemple, la communauté de la réserve Gitanyow, avec laquelle elle travaille actuellement, accueille sans problème ses enfants lors de ses visites. « On me fait comprendre que je peux facilement concilier les deux. »
« Les rôles familial et professionnel sont difficiles à conjuguer lorsqu’on vous fait comprendre que ce n’est pas possible d’occuper les deux à la fois. »
Faisant partie des organismes de financement de la recherche du Canada, l’Institut canadien de recherches avancées (CIFAR) octroie explicitement des fonds pour des services de garde flexibles. Katherine Elvira, titulaire d’une chaire de recherche du Canada et professeure de chimie à l’Université de Victoria, est devenue mère il y a un peu plus d’un an. Elle et la personne avec qui elle partage sa vie sont au début de leur carrière en recherche ainsi, elle reçoit beaucoup d’invitations à donner des conférences depuis que sa fille est née. « CIFAR est le seul organisme qui m’a offert du soutien financier pour qu’une personne accompagnatrice se joigne à moi, souligne-t-elle. Je ne sais pas comment j’y serais arrivée sans cette aide. »
Pour les personnes monoparentales, le défi est encore plus grand. En mars 2020, le mari d’Amanda Moehring est décédé subitement, la laissant seule pour s’occuper de leurs trois enfants, maintenant âgés de 19, 14 et 11 ans, tout en enseignant à l’Université Western. « C’est très compliqué pour moi de partir en voyage d’affaires », explique-t-elle. Si les services de garde sur place sont de plus en plus communs lors des congrès, elle indique qu’ils sont souvent réservés aux jeunes enfants. « J’ai envisagé d’embaucher quelqu’un pour rester à la maison avec les enfants, mais ça me coûterait 400 dollars par nuit, déplore-t-elle. Je ne sais pas quoi faire. Les deux grandes sociétés dont je fais partie – les sociétés canadienne et européenne de biologie de l’évolution – m’ont déjà offert une bourse de 500 dollars pour couvrir les frais de garde d’enfant, ce qui m’aide beaucoup. » Elle l’utilise pour que ses enfants se commandent de la nourriture chaque soir, mais c’est loin de couvrir les frais de déplacement. Toutefois, lorsqu’on l’invite à donner des conférences, elle n’ose pas demander plus, compte tenu des restrictions budgétaires. « Si je demande trois billets au lieu d’un seul, j’ai peur qu’on ne m’invite plus », précise-t-elle.
Pour la suite
Même dans les domaines traditionnellement masculins, comme la chimie, on constate des changements. Stephanie MacQuarrie, vice-doyenne des sciences et de la technologie à l’Université du Cap Breton, a dirigé l’initiative visant à offrir un service de garde sur place pour les réunions de la Société canadienne de chimie, le seul regroupement national du domaine, à la suite de recommandations du groupe de travail sur l’EDI.
« Si l’on veut que la discipline progresse, il faut mettre la collaboration de l’avant, et souvent, celle-ci commence ou prend forme dans les congrès. » Elle se souvient qu’au début de sa carrière, alors que ses enfants étaient jeunes, elle a dû manquer plusieurs événements parce qu’aucun service de garde n’était offert sur place. « Par conséquent, j’ai mis plus de temps à me faire des contacts ailleurs au pays », explique-t-elle. Depuis 2018, pour tous les congrès de la Société canadienne de chimie tenus en personne, des services de garde à frais réduits sont offerts et subventionnés à perpétuité grâce à une légère augmentation des frais d’inscription. Une telle offre de service dans un événement national de chimie, qui est un domaine traditionnellement masculin, est une « grande victoire », souligne Mme Coe, de l’Université métropolitaine de Toronto.
Malgré la multiplication des « victoires » de ce genre, les progrès en matière de conciliation travail-famille dans le milieu universitaire demeurent très variables d’un pays à l’autre et d’un événement à l’autre. Par exemple, l’Acfas, la principale association francophone pour le savoir du Canada, laisse le soin à l’université d’accueil d’appliquer les principes d’équité de diversité et d’inclusion, ce qui fait en sorte que le soutien offert varie d’année en année, en fonction de l’établissement qui accueille l’événement.
Ces vastes fluctuations en matière de services de garde suscitent la colère chez bon nombre de chercheurs et chercheuses en début de carrière, qui ne peuvent pas se permettre de manquer certains congrès, même sans aide. Alors qu’elle s’apprêtait à participer, à titre de jeune scientifique, à la réunion Lindau des lauréat.e.s du prix Nobel qui se tenait en Allemagne en juin 2023, Dequina Nicholas, professeure de l’Université de Californie à Irvine, a dû faire un détour par la Floride pour laisser son enfant à sa mère avant de se rendre à destination. Mais si l’aspect financier est une source de stress, elle estime que manquer l’événement est un prix à payer encore plus grand. « Lorsqu’il s’agit de congrès importants, je paie à crédit s’il le faut, mais je ne renonce pas y aller. Je connais le ratio des femmes avec enfants qui obtiennent leur permanence, par rapport à celles sans enfant. Je ne veux pas être une statistique. »
« Lorsqu’il s’agit de congrès importants, je paie à crédit s’il le faut, mais je ne renonce pas à y aller. Je connais le ratio des femmes avec enfants qui obtiennent leur permanence, par rapport à celles sans enfant. Je ne veux pas être une statistique. »
Pour veiller à ce que les parents, mais aussi tous les groupes sous-représentés dans le milieu, ne ratent pas ces événements essentiels à l’avancement de leur carrière, « le changement doit être institutionnel, soutient Mme Calisi-Rodríguez. Tant que les fondations seront les mêmes, les changements ne seront que superficiels ».
Pour Annaelle Hertz, ce sont les parents qui doivent amorcer le changement, en osant prendre la parole. « Obtenir les fonds pour offrir des services de garde lors des congrès n’est pas une mince affaire, mais il faut continuer de se battre », mentionne Mme Hertz dans sa publication de juillet 2023. « Chers parents, n’ayez pas peur de demander des accommodements, c’est de cette façon que nous pourrons changer les mentalités des organismes de financement et permettre à plus de parents d’assister à ces événements. »