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Gabriel Miller

Le nouveau président-directeur général d'Universités Canada répond à quelques questions sur son mandat.
par DANIEL HALTON
14 MAR 24

Gabriel Miller

Le nouveau président-directeur général d'Universités Canada répond à quelques questions sur son mandat.

par DANIEL HALTON | 14 MAR 24

Leader expérimenté dans le secteur à but non lucratif, Gabriel Miller a été nommé président directeur-général d’Universités Canada (éditrice d’Affaires universitaires). M. Miller a occupé plusieurs postes de haut rang, notamment à la Fédération des sciences humaines, à la Société canadienne du cancer et à la Fédération canadienne des municipalités.

Il a également joué un rôle important dans la mise sur pied de campagnes nationales fructueuses et de coalitions ayant contribué à l’interdiction de l’amiante ainsi que la création du programme d’infrastructures décennal respectivement annoncées par le gouvernement fédéral en 2016 et en 2013.

AU : Qu’est-ce qui vous a attiré vers Universités Canada?

Mes années à l’université ont changé ma vie et continuent à me procurer des avantages, même 30 ans plus tard. Maintenant, chaque fois que je visite un campus, je suis transporté d’enthousiasme devant le talent, le dévouement et la diversité des personnes qui s’y trouvent. Je ne pouvais tout simplement pas rater l’occasion de travailler à promouvoir les intérêts de ces établissements qui revêtent une si grande importance pour moi.

AU : Que souhaitez-vous réaliser dans le cadre de vos fonctions?

Gabriel Miller : Des millions de personnes comptent sur les universités pour améliorer leur vie. Ma tâche la plus importante sera d’épauler nos établissements dans cette mission. Comment? En écoutant nos membres, en apprenant à leurs côtés, en soutenant notre personnel et en améliorant les services offerts par Universités Canada. Mais surtout, en faisant entendre haut et fort la voix du secteur et en collaborant avec le gouvernement canadien pour soutenir la population canadienne.

AU : Dans le contexte actuel, comment décririez-vous la pression que vous ressentez?

Au-delà de la pression de bien remplir mon rôle, il y a celle de répondre aux enjeux actuels : on traverse un moment déterminant pour l’avenir de nos établissements et pour l’avenir du pays. Il est possible de croire que dans 10 ans, on aura réussi à préserver et à renforcer le réseau d’universités qui fait figure de modèle dans le monde et qui permet à un nombre accru de Canadiennes et Canadiens de profiter des avantages professionnels et financiers d’une formation universitaire. C’est ainsi toute la société qui profiterait à son tour de leurs contributions. Toutefois, c’est aussi une occasion à côté de laquelle nous pourrions passer.

AU : En quoi votre expérience en matière de promotion d’intérêts vous permettra-t-elle d’aider les universités à traverser cette période houleuse marquée par l’incertitude et la précarité financière?

Gabriel Miller : Les temps sont durs pour nos établissements, pour le Canada et pour le monde en général, c’est certain. Nous payons aujourd’hui le coût de certaines décisions politiques favorisant le court terme. À nous maintenant de saisir la balle au bond et de montrer l’utilité des universités dans la conjoncture actuelle.

Les universités et les chefs d’établissement sont une véritable mine de sagesse et d’expérience, dans laquelle je puiserai pour élaborer mes propres recommandations et stratégies. Nous collaborerons aussi avec l’ensemble du secteur pour rappeler à la population et aux décisionnaires que la contribution des universités est essentielle au bien-être et à l’avenir du pays.

Le développement de l’économie et des technologies durables, l’avenir de nos enfants et des personnes nouvellement arrivées au pays, la lutte contre la crise du logement… Les universités sont au centre de tous les plans sérieux, ne l’oublions pas. Si la classe politique s’en souvient aussi, le pays sera mieux outillé pour s’attaquer à ces grands dossiers. C’est la clé pour protéger les universités et favoriser leur croissance de manière novatrice.

AU : La compétition pour le financement est féroce. Comment comptez-vous attirer l’attention du gouvernement sur les universités?

Gabriel Miller : Il faut miser sur notre potentiel politique pour l’électorat et le gouvernement. Les établissements qui font avancer le pays ne se construisent pas en un jour, en une semaine ou même en un an, et la population le sait. Il s’agit d’un projet à long terme qui profitera à l’ensemble du pays, à nos enfants et aux citoyen.ne.s d’aujourd’hui et de demain. Nous sommes capables de voir loin : au début des années 1990, des contraintes budgétaires ont forcé le pays à faire des choix très difficiles, mais nécessaires pour sa santé à long terme. Les changements climatiques et le logement sont des dossiers de longue haleine. Notre travail consiste en grande partie à favoriser une étroite collaboration entre le gouvernement et les universités pour répondre aux préoccupations à long terme de la population.

AU : La confiance de la population et d’une frange du milieu politique à l’égard des universités s’effrite. Comment renverser la vapeur?

Gabriel Miller : Nous vivons à une époque où tout peut changer très rapidement; nous devons donc nous bâtir une identité et des objectifs à long terme, et obtenir du gouvernement qu’il adopte des politiques pour nous soutenir à cet égard. Dans un monde où la confiance n’est jamais acquise et où l’information fait le tour de la planète en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, les universités font partie de la solution. Nous devons écouter ce que les gens ont à dire à notre sujet. Les universités sont des établissements publics : elles appartiennent à tout le monde, et nous voulons favoriser le dialogue pour mieux remplir notre rôle essentiel au pays.

Cette interview a été condensée pour des raisons de longueur et de clarté.

Rédigé par
Daniel Halton
Daniel Halton est le rédacteur en chef d’Affaires universitaires.
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