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La cigarette électronique en zone grise sur les campus

Les universités hésitent entre l’interdiction et la tolérance

par MARIE LAMBERT-CHAN | 20 NOV 14

Comme plusieurs autres organisations, les universités ne savent pas trop sur quel pied danser depuis l’arrivée des cigarettes électroniques sur le marché. Peuvent-elles laisser des individus « vapoter » où bon leur semble, alors que le débat sur sa nocivité fait rage ? Depuis le 1er octobre, 291 collèges et universités des États-Unis interdisent l’utilisation de la cigarette électronique en tous lieux sur leurs campus, selon l’organisation Americans for Nonsmokers’ Rights. Au Canada, plusieurs universités, dont l’Université de Montréal (UdeM), l’Université de Sherbrooke, l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) et l’Université Thompson-Rivers en Colombie-Britannique, la placent dans la même catégorie que la cigarette traditionnelle. Elle n’est donc permise que dans les endroits désignés pour fumeurs, et interdite à l’intérieur. La vaste majorité des établissements préfèrent toutefois attendre des directives officielles des autorités en santé publique.

« C’est un phénomène qui est apparu sur notre campus au printemps dernier et pour l’instant, nous le tolérons, explique Jenny Desrochers, porte-parole de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ce n’est pas problématique : nous n’avons pas reçu de plaintes et les gens qui vapotent ont tendance à le faire à l’extérieur de l’université. » L’UQAM demeure attentive à la situation et modifiera sa démarche si un changement est apporté à la Loi sur le tabac.

Même son de cloche du côté de l’Université Concordia. « Nous sommes dans une période de réflexion et nous observons ce qui se fait dans les autres établissements », indique la directrice des relations de presse, Chris Mota. Il est toutefois interdit de vapoter dans les résidences étudiantes de l’Université Concordia, une décision qui n’a pas généré de mécontentement, précise Mme Mota.

L’Université de Montréal s’est pour sa part sentie obligée de réagir en raison des plaintes. Selon un communiqué de presse, « Depuis la rentrée de cet automne, l’usage de la cigarette électronique s’est largement répandu à l’intérieur des pavillons et bâtiments du campus de l’UdeM. Des personnes se sont plaintes des émanations. » La cigarette électronique est donc interdite à l’intérieur et dans un rayon de neuf mètres de toute porte d’accès à un immeuble depuis le 1er novembre dernier.

Après avoir reçu quelques plaintes, l’UNB a inclus la cigarette électronique dans son règlement sur l’usage du tabac le 3 juin dernier. «Mais si Santé Canada émet des directives ou des recommandations à propos des dangers de la cigarette électronique, nous réévaluerons notre interprétation de la situation », assure Natasha Ashfield, porte-parole de l’UNB.

L’Université de Sherbrooke a pris une décision similaire le 16 juin dernier en s’appuyant « sur la mise en garde du directeur national de santé publique du Québec qui invitait à ne pas tolérer l’usage de ces produits dans les lieux visés par la Loi sur le tabac », informe par courriel Isabelle Huard, conseillère en relations médias.

David Sweanor, professeur à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa et expert des questions de tabagisme et de santé publique, juge que pour le moment il est préférable pour les universités d’attendre avant d’agir. « Tout cela est beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît et nous avons besoin de plus de preuves scientifiques avant de songer à interdire la cigarette électronique », affirme-t-il.

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