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Les universités canadiennes peinent à trouver des stages pour leurs étudiants

par JULIA KILPATRICK | 06 AVRIL 09

Le nouveau mot d’ordre de l’Université d’Ottawa prend la forme d’un appel à l’aide. En effet, l’établissement a publié en mars une note à l’intention de ses anciens étudiants demandant que ceux qui ne contribuent pas au programme coopératif envisagent d’embaucher des étudiants et acceptent ainsi de relever le défi d’améliorer les services de leur université.

Chaque été, quelque 1 100 étudiants appartenant à huit facultés cherchent un stage. L’Universite d’Ottawa affiche habituellement un haut taux de place-ment chez ses étudiants, qui sont nombreux à décrocher des stages de choix au gouvernement fédéral ou dans un siège social. Cette année cependant, la situation s’annonce différente.

La note précise que, compte tenu des difficultés que connaît le marché de l’emploi, le programme coopératif doit encore trouver près de 500 stages d’été rémunérés.

De nombreux autres établissements canadiens peinent aussi à trouver des stages d’été pour les étudiants inscrits à leur programme coopératif.

À l’Université de Waterloo, chef de file canadien de l’enseignement coopératif, le rapport emplois disponibles-étudiants est de 0,77; à la même période l’année dernière, on comptait 1,21 emploi par étudiant. À l’Université de Victoria, où quelque 1 800 étudiants cherchent un stage d’été, seulement 1 231 postes avaient été affichés à la mi-mars. Il y a deux ans, l’Université avait reçu plus de 2 000 offres d’emplois d’été. L’Université de Sherbrooke supervise le deuxième pro-gramme coopératif en importance au Canada. Après la première vague d’embauches, le nombre d’offres d’emplois d’été avait diminué d’environ 12 pour cent par rapport à l’année dernière. Certains programmes ont connu une chute beaucoup plus importante encore. Les étudiants en génie, par exemple, ont vu leurs possibilités réduites de près de 25 pour cent par rapport à l’année dernière.

André Rousseau, gestionnaire du programme coopératif en génie et en sciences à l’Université de Sherbrooke, soutient toutefois que ces chiffres peuvent être quelque peu trompeurs. « L’année dernière a été une année record. On enregistre actuellement des taux analogues à 2006 et à 2007. »

M. Rousseau s’attend à ce que les offres d’emplois pour cet été repartent à la hausse après la première vague d’embauches. Il a néanmoins mis en garde les étudiants à la recherche d’un stage en génie industriel, mécanique ou électrique qu’ils pourraient ne pas trouver le poste rêvé cette année, compte tenu de la pénurie d’emplois dans le secteur manufacturier.

« Tout le monde est sur le qui-vive, même les entreprises dont les affaires vont bien, fait-il observer. L’heure est à la prudence, et les employeurs embaucheront à la dernière minute, en essayant de réduire au maximum la durée de leur engagement. »

La pénurie de stages a aussi du bon. Selon M. Rousseau, la concurrence serrée obligera les étudiants à se montrer meilleurs en entrevue et à déployer des efforts accrus pour impressionner les employeurs après avoir mis la main sur le poste convoité. Par ailleurs, comme la pénurie de stages illustre la situation de l’ensemble du marché du travail, elle orientera peut-être certains étudiants vers des choix de carrière réalistes et viables à long terme.

Olaf Naese, représentant du programme coopératif de l’Université de Waterloo, encourage ses étudiants à réduire leurs attentes. « Nous venons de connaître sept années de vache grasse, et certains étudiants sont devenus exigeants quant à leur lieu de travail. Nous leur conseillons donc de se montrer plus souples. »

Les universités redoublent également d’efforts pour rappeler aux employeurs potentiels qu’il est judicieux d’embaucher un étudiant pour l’été dans les circons-tances économiques actuelles, marquées par l’incertitude.

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