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Un physicien de l’espace se sert d’un groupe Facebook pour percer un mystère du ciel nocturne

Ils appellent cette découverte spatiale « Steve ».

par GREGORY GUEVARA | 04 DÉC 17

Ce mince faisceau lumineux violet qui ondule tout près des orages géomagnétiques est un véritable mystère. Personne ne sait vraiment ce qui provoque l’apparition de cet insaisissable ruban violet dans le ciel, mais un groupe de photographes d’aurores boréales et des experts savent une chose : on l’appelle « Steve ».

Le faisceau violet dans le ciel qu’on aperçoit ici a été
identifié par le chercheur Eric Donovan et les membres
d’un groupe Facebook de chasseurs d’aurores boréales
comme étant un phénomène météorologique spatial unique
appelé « Steve ». Photo par Dave Markel/Pixels.com.

Découvert le printemps dernier par Eric Donovan, professeur à l’Université de Calgary, Steve est un phénomène météorologique spatial que connaissent bien les amateurs d’astronomie comme les membres du groupe Facebook Alberta Aurora Chasers. Il ressemble à s’y méprendre aux aurores boréales, le phénomène météorologique spatial le plus connu, mais M. Donovan croit que Steve n’en est pas une. À la lumière des données qu’il a recueillies sur le terrain, des mesures des satellites Swarm de l’Agence spatiale européenne ainsi que des photos fournies par des passionnés d’aurores boréales sur Facebook, le chercheur a conclu que Steve est une traînée de plasma brûlant atteignant 5 500 °C.

Steve n’est qu’un exemple de la façon dont la science citoyenne oriente les travaux de physiciens de l’espace et de chercheurs sur les aurores boréales comme ceux de M. Donovan. « Auparavant, je voyais la science citoyenne comme un exercice où de nombreuses personnes effectuaient le travail ingrat pour nous, avoue M. Donovan. Or, je réalise maintenant que c’est autre chose : une poignée de gens talentueux possédant une certaine expertise effectuent un travail qui vient compléter celui des scientifiques. »

Dans le cas de M. Donovan, un groupe de photographes talentueux lui a fourni des photos qui autrement auraient été coûteuses et difficiles à obtenir.

Jonathan Barry est l’un de ces photographes. Mécanicien de chantier de métier, M. Barry contribue régulièrement au groupe en ligne des Alberta Aurora Chasers sous le pseudonyme Rusty Buffalo. « C’est comme une dépendance », explique-t-il. Il s’intéresse principalement aux aurores boréales, mais il a déjà photographié Steve à quelques reprises. « Lorsque vous voyez une aurore boréale pour la première fois, vous voulez en voir une autre encore plus spectaculaire. C’est comme une drogue. »

M. Barry n’est pas le seul à être devenu passionné des aurores boréales. Après avoir passé dix ans à cartographier la magnétosphère de la Terre, M. Donovan était insatisfait de ses travaux théoriques. Il n’a commencé à étudier le phénomène qu’en 1998 lorsqu’il a hérité des précieuses données sur les aurores boréales d’un scientifique à la retraite. « Depuis, je ne fais que ça », affirme-t-il.

Si des phénomènes comme Steve et les aurores boréales sont spectaculaires, ils sont aussi importants. M. Donovan soutient que les phénomènes qui se produisent au Canada sont une fenêtre sur d’autres parties de l’atmosphère de la Terre. Selon lui, le monde entier se tourne vers le Canada pour qu’il devienne un chef de file dans le domaine, car il possède plus de terres accessibles où apparaissent des aurores boréales que tout autre pays et qu’il les utilise à bon escient comme plateforme d’observation. Grâce aux scientifiques citoyens qui parcourent le pays, appareil photo en main, des travaux de recherche qui seraient autrement longs et coûteux à réaliser pour les chercheurs canadiens peuvent maintenant être effectués en quelques semaines.

« C’est une façon peu coûteuse pour le Canada de participer à ces grands projets, affirme M. Donovan qui collabore régulièrement aux missions de la NASA et à la collecte de données sur les aurores boréales. C’est un moment exceptionnel pour faire ce que nous faisons parce que nous sommes reliés au monde entier. »

La prochaine étape consistera à établir davantage de partenariats officiels. « On tente de trouver comment donner à nos collaborateurs accès à nos outils. »

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