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Conseils carrière

Pleine conscience et méditation : une nouvelle façon de capter l’attention d’une classe

Pauli Gardner qui enseigne à l’Université Brock propose une pratique simple pour retenir l’attention des étudiant.e.s et améliorer leur santé mentale.

par HANNAH LIDDLE | 21 NOV 23

Pauli Gardner se décrit comme une personne émotive qui réfléchit et non comme une personne réfléchie qui ressent. Enseignant en sciences de la santé à l’Université Brock, Pauli Gardner recueille d’abord l’information à partir de ses sens, en portant une attention particulière aux émotions, puis commence sa réflexion. Un matin à New York, l’enseignant.e était bien au courant de son niveau de stress élevé : le métro était en panne, son taxi est resté pris dans un bouchon et serait vraisemblablement en retard pour donner son cours. Dans la salle de classe, des dizaines d’étudiant.e.s l’ont fixé.e à son arrivée. Il était nécessaire de prendre un moment pour se calmer, mais au lieu de le faire seul.e, Pauli Gardner a demandé à son groupe de le faire aussi. « Je leur ai demandé de fermer les yeux, de détendre les épaules et de prendre une bonne respiration. Quand nous avons rouvert les yeux, c’était magique – tout le monde me regardait. Il y avait un tel sentiment de calme et d’éveil… toute la classe était prête à apprendre. »

Cette pratique de la pleine conscience est étroitement liée au domaine de recherche de Pauli Gardner, qui continue de l’appliquer dans ses cours à l’Université Brock. Faisant de la recherche communautaire, son objectif est de savoir comment favoriser à la fois la pleine conscience et la contemplation auprès de la population sur le campus. « Ce que j’explique aux étudiant.e.s, et c’est mon point de vue, c’est que nous passons la plupart de notre temps dans l’absence de conscience, c’est-à-dire que quand nous sommes en classe, bien souvent, il n’y a que notre corps qui est là. Notre esprit, lui, revient dans le passé – on pense à ce qui s’est passé au déjeuner ou à la personne qu’on a croisée dans le couloir – ou on se préoccupe de l’avenir – la mi-session ou le travail à faire. » À l’aide d’exercices de pleine conscience, comme un moment de respiration au début du cours, étudiant.e.s et professeur.e.s créent un point d’ancrage qui les aide à vivre le moment présent.

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Pauli Gardner a remarqué qu’au fil de ses 10 années d’enseignement, la nécessité de la pleine conscience va en augmentant. Il y a de plus en plus d’étudiant.e.s sur les campus et de plus en plus de distractions dans la salle de cours, notamment les écouteurs et les téléphones intelligents. D’ailleurs, des statistiques de 2016 révèlent que 70 % des étudiant.e.s des universités et collèges disent souffrir de solitude – une tendance inquiétante, exacerbée par la pandémie. Cette année, un rapport de l’administrateur de la santé publique des États-Unis portant sur « l’épidémie de solitude » demande que des efforts supplémentaires soient faits pour favoriser les liens sociaux à l’école, au travail et dans les communautés. « L’un des effets inattendus des exercices de pleine conscience est le réel sentiment de communauté qui se crée dans la classe », se réjouit Pauli Gardner. Au fil de ses travaux, et à mesure que les campus se diversifient, l’universitaire a découvert que la pratique de la pleine conscience en classe favorise l’équité. « Quand on ferme les yeux, assis.es en silence avec d’autres gens, on affiche une vulnérabilité qui nous permet de tisser des liens et de nous ramener sur un pied d’égalité. »

La méditation pour améliorer la santé mentale des étudiant.e.s

Si la recherche sur la pleine conscience et la méditation en contexte postsecondaire n’en est qu’à ses balbutiements, des études montrent que l’intégration de pratiques de contemplation chez les étudiant.e.s favorise leur bien-être psychologique et améliore leur concentration et leurs résultats scolaires, et ce, en plus de réduire les distractions en classe. De telles pratiques peuvent contribuer grandement au renforcement de la santé mentale ainsi qu’à l’adoption de stratégies d’adaptation et de résilience qui serviront au-delà du campus. « Nous nous entraînons à être présent.e.s; c’est une compétence qui nous sera utile pour le reste de notre vie. »

Si la méthode ne rejoint pas toute la population étudiante, l’enseignant.e affirme que plus de 90 % de ses étudiant.e.s lui ont confié souhaiter que plus de professeur.e.s adoptent ce type d’approche. À son avis, bon nombre de ses collègues à l’Université Brock s’intéressent à son exercice de méditation. Plusieurs adoptent déjà des pratiques de pleine conscience – méditation, yoga, visualisation, etc. –, mais ne savaient pas trop comment les intégrer en classe. Certains.e.s professeur.e.s utilisent en début de cours une vidéo de Brock News montrant Pauli Gardner en train de guider une méditation pour ses étudiant.e.s. Si elle n’est pas aussi efficace qu’une méditation en personne, elle apporte quand même des bienfaits aux étudiant.e.s et aux professeur.e.s.

Pour l’heure, Pauli Gardner espère faire connaître sa pratique au plus grand nombre. Sur sa porte, on trouve d’ailleurs une affiche où l’on peut lire « Méditation en cours. De retour dans cinq minutes » dans l’espoir de susciter la curiosité des professeur.e.s, du personnel et des étudiant.e.s.

Hannah Liddle est journaliste Web pour Affaires universitaires.

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