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Éditorial

La lutte pour l’EDI va au-delà des portes des universités
La recrudescence de la haine envers les communautés 2SLGBTQI+ nous rappelle que le combat pour l’équité, la diversité et l’inclusion n’est pas encore gagné et nécessite un effort collectif

Au départ, je voulais écrire sur la crise de sécurité nationale et ses répercussions sur l’enseignement supérieur, un sujet sérieux et digne de l’attention des universitaires. D’ailleurs, nous vous présentons deux articles sur cet enjeu dans ce numéro : le premier, sur les efforts de collaboration entre les agences de sécurité nationales et les universités, et le deuxième, sur les établissements qui découragent l’utilisation de TikTok.

Mais au moment d’écrire ces lignes, au début juin, le Mois de la Fierté au Canada, je suis préoccupée par l’augmentation alarmante de la haine dirigée contre les communautés 2SLGBTQI+. Aux États- Unis, on observe une campagne visant à effacer des droits durement acquis en matière d’autonomie corporelle et de traitement équitable. Et cette campagne commence à se propager chez nous aussi : pas plus
tard que cette semaine, on m’a raconté qu’à l’Université de la Vallée du Fraser, les décorations de la Fierté d’un laboratoire ont été vandalisées quatre fois. En outre, les réunions de conseil scolaire sont de plus en plus souvent théâtres de transphobie et d’homophobie; en mai dernier, l’Université de Brandon a pris position lorsqu’un conseil local a voulu interdire des livres à thématique queer – ce qui a engendré une contre-manifestation.

« Mettre un livre à l’index, c’est limiter l’accès au savoir. Les universités ne font pas ce genre de chose », explique David Docherty, recteur de l’Université de Brandon, dans un article d’Affaires universitaires récemment publié en ligne.

Les universités du Canada investissent plus que jamais dans l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Comme la haine ne s’arrête pas aux frontières nationales, les engagements en matière d’EDI ne doivent pas s’arrêter aux portes des universités.

Notre portrait de l’écologiste Maydianne Andrade, qui a consacré une bonne partie de sa carrière à l’EDI dans les universités canadiennes, vient renforcer ce message. Combattante infatigable dans la lutte contre le racisme systémique et la misogynie, elle a fait bouger les choses à sa propre université (l’Université de Toronto à Scarborough) et à l’échelle nationale; elle a d’ailleurs récemment cofondé le Réseau canadien des scientifiques noir.e.s. Son parcours montre que le réel progrès nécessite une vision qui dépasse le cadre universitaire, des efforts constants et une planification à long terme par un réseau de partisan.e.s et d’allié.e.s. Sans cela, nous risquons de perdre nos acquis.

Natalie Samson
Rédactrice en chef par intérim

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