En 2007, le collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, situé dans la région du Bas-Saint-Laurent au Québec, a tranquillement commencé à chercher un acheteur pour un trésor qu’il avait en sa possession depuis des décennies : un exemplaire de la première édition de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, une œuvre en 35 volumes publiée pour la première fois en 1751. « Nous ne sommes nullement outillés pour conserver des volumes anciens », a expliqué Martine Dubé, directrice générale du Collège.
Des acheteurs potentiels ont manifesté de l’intérêt, sans toutefois aller plus loin. Le Collège espérait que l’œuvre demeurerait au Québec et, idéalement, qu’elle serait accessible au public. Le futur acheteur, l’Université Laval, remplissait ces deux conditions et a fièrement dévoilé sa récente acquisition en mai dernier. Les volumes sont conservés dans la collection de livres rares de la bibliothèque de l’Université et seront assurés d’un vaste rayonnement grâce à la recherche et à l’enseignement et lors d’expositions accessibles au grand public, a souligné Silvie Delorme, directrice de la bibliothèque.
Le Collège n’a pas révélé le prix qu’a payé l’Université pour acquérir les volumes, mais, plus tôt cette année, il avait estimé la valeur de l’Encyclopédie à plus de 50 000 $.
L’Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers a été la première encyclopédie générale publiée en France et « constitue l’une des plus ambitieuses entreprises de synthèse des savoirs jamais menées dans l’histoire de la pensée occidentale », rappelle Thierry Belleguic, doyen de la Faculté des lettres de l’Université Laval et spécialiste de Diderot.