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Certaines universités repoussent le début du trimestre d’hiver

Le congé prolongé en raison de la pandémie vise à permettre aux étudiants, au personnel et aux professeurs de se préparer et de se reposer davantage.

par MARK CARDWELL | 01 DÉC 20

L’Université de Sherbrooke l’a rendu officiel. Les universités Concordia et McMaster, entre autres, ont fait de même. Certaines universités y songent alors que d’autres ont rejeté l’idée, du moins pour l’instant.

La décision en question est celle de repousser le début du prochain trimestre d’hiver en raison de la pandémie de COVID-19. « Habituellement, nous n’aurions pas à prendre une telle mesure, explique Christine Hudon, professeure d’histoire et vice-rectrice aux études à l’Université de Sherbrooke, mais il s’agit de circonstances extraordinaires. »

Le 4 novembre dernier, l’Université a annoncé qu’elle repoussait de six jours le début des activités universitaires de l’hiver 2021, qui commenceront ainsi le 11 janvier. L’idée s’est depuis répandue à travers le pays. Plusieurs universités lui ont emboîté le pas ou y réfléchissent.

Les étudiants et employés de l’Université de Sherbrooke auront six jours de congé de plus. Photo de l’Université de Sherbrooke.

Selon Mme Hudon, la transition difficile vers les cours en ligne lorsque la pandémie est survenue en mars, puis l’adoption, à l’automne, d’un modèle hybride de cours en ligne et en personne, a imposé un stress supplémentaire aux professeurs et étudiants de l’Université. Au début d’octobre, le comité exécutif de l’établissement a discuté du report du trimestre d’hiver avant de consulter les dirigeants des facultés et les représentants des associations étudiantes et des syndicats de professeurs ainsi que ceux du personnel.

« Nous avons cru qu’il serait une bonne idée de donner plus de temps aux professeurs et aux étudiants pour qu’ils puissent se reposer et prendre l’air un peu, a affirmé Mme Hudon. Personne ne s’est plaint. »

Le trimestre d’hiver de l’Université de Sherbrooke dure habituellement 17 semaines, mais les six jours perdus en début d’année ne seront pas remis. Selon Mme Hudon, le report du trimestre n’aura pas de répercussions sur les événements importants, comme la semaine de lecture ou la période d’examens. « Nous avons établi qu’il y a suffisamment de temps pour tout faire », dit-elle.

D’autres universités ont suivi son exemple en annonçant à leur tour des reports pour des durées et des raisons semblables. Toujours dans la même région, l’Université Bishop’s, située à Lennoxville, au Québec, a annoncé qu’elle reportait le début du trimestre d’hiver au 18 janvier, soit une semaine plus tard que prévu, et ce, « pour donner un congé prolongé aux étudiants, faciliter la mise en quarantaine obligatoire, et accorder aux professeurs et au personnel du temps pour se préparer ». Ailleurs au Québec, le trimestre d’hiver commencera le 14 janvier à l’Université du Québec à Montréal.

De nombreuses universités des provinces maritimes ont également annoncé le report du début de la session afin de permettre aux étudiants ayant sorti de la province de s’isoler. Par exemple, à l’Université Acadia, les cours ne reprendront que le 17 janvier.

Quant aux universités McMaster, Western et Laurentienne, elles repoussent le début du trimestre d’hiver d’une semaine, pour l’établir au 11 janvier. Même son de cloche à l’Université de Toronto pour les étudiants inscrits à des programmes de premier cycle ainsi que ceux inscrits à quelques programmes de cycles supérieurs.

Dans le cas de l’Université McMaster, la période des cours sera prolongée et empiètera sur une semaine d’examens, mais se terminera à la date prévue, et la semaine de relâche se tiendra comme prévu en février.

Évoquant le besoin d’appuyer le bien-être et la santé mentale des étudiants, Susan Tighe, provost de cet établissement du Sud de l’Ontario, a précisé dans un communiqué de presse : « Ce changement permettra aux professeurs et au personnel de consacrer du temps pendant la semaine du 4 janvier à se préparer pour le trimestre d’hiver [et] aux étudiants de refaire le plein d’énergie ou, dans le cas de ceux qui sont retournés à la maison pour la période des Fêtes, de s’isoler pendant une semaine de plus afin de limiter le nombre de cas possibles de COVID-19. »

Anne Whitelaw, provost par intérim à l’Université Concordia, a fait écho à ces paroles dans un courriel envoyé aux étudiants qui annonçait un report semblable d’une semaine, ce qui repousse le début des cours au 13 janvier. Les dates limites pour abandonner des cours et payer les droits de scolarité du trimestre d’hiver seront aussi reportées d’une semaine.

« Près de huit mois après le début de la pandémie, nous constatons que plusieurs étudiants ressentent davantage de stress et de fatigue en raison des défis posés par les études en ligne et l’isolement, ainsi que des sentiments d’incertitude par rapport à l’avenir », affirme Mme Whitelaw. Elle ajoute que la bibliothèque, l’autre campus et les services offerts aux étudiants seront fermés pendant cette période pour que le personnel universitaire puisse lui aussi profiter d’un congé des Fêtes prolongé.

Bien que l’Université ne change pas la date de la semaine de relâche qui se tient à l’échelle du Québec au début de mars, la période d’examens finaux et le trimestre d’été seront reportés d’une semaine pour rattraper le temps perdu. « Je suis reconnaissante, a publié sur Twitter Autumn Darey, étudiante à l’Université Concordia, après avoir reçu le courriel de Mme Whitelaw. Nous avons tous besoin de temps pour nous remettre du trimestre actuel. »

L’Association étudiante de l’Université McGill semble être d’accord. Elle fait circuler une pétition qui réclame le report de la période des cours en janvier, mais sans résultat jusqu’à maintenant. Issue d’une démarche similaire, la pétition demandant à l’Université de Victoria de décaler le début de la session d’hiver a recueilli plus de 1 500 signatures.

Bryn de Chastelain, président de l’Association étudiante de l’Université Saint Mary’s et de l’Alliance canadienne des associations étudiantes, salue le report du trimestre d’hiver, bien que son université n’ait pas annoncé de modification à la date prévue de début des cours, le 6 janvier. « De manière générale, je crois que c’est une bonne chose que les universités donnent aux étudiants le temps de se détendre ou la chance de retourner dans la collectivité où ils étudient pour leur permettre de s’isoler avant de reprendre leurs cours », a-t-il affirmé.

Il s’inquiète toutefois des répercussions sur les étudiants étrangers qui doivent réserver des vols pour se rendre au Canada. « Certains étudiants pourraient faire face à des problèmes, mais dans l’ensemble je crois que c’est une bonne mesure. »

Dans l’Ouest canadien, jusqu’à maintenant, seule l’Université de l’Alberta a annoncé le report, à quelques exceptions près, du début du trimestre au 11 janvier. En ce qui concerne l’Université de la Colombie-Britannique, Matthew Ramsay, directeur des affaires universitaires, a affirmé que « l’Université de la Colombie-Britannique suit de près la situation relative à la COVID-19 et collabore avec les agences de santé publique provinciales et régionales pour trouver des solutions souples et appropriées. À l’heure actuelle, la date de début du trimestre d’hiver n’a pas changé ».

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