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Des scientifiques vont à la rencontre des dirigeants politiques

Le programme La science rencontre le parlement coïncidera avec la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes, à Ottawa.

par TIM LOUGHEED | 28 SEP 18

Un nouveau programme qui sera lancé en novembre lors de la Conférence sur les politiques scientifiques canadiennes, à Ottawa, donnera à des scientifiques l’occasion de se familiariser avec la Colline du Parlement et les gens qui y travaillent. Intitulé La science rencontre le parlement, l’activité permettra à une vingtaine de participants de discuter avec des députés et des sénateurs pour en apprendre davantage sur leurs activités quotidiennes.

La planification de ce projet pilote a commencé à l’été 2017, lorsqu’une équipe du Canadian Science Policy Centre en a proposé l’idée aux sénateurs Kelvin Ogilvie et Art Eggleton. Par la suite, les membres des organismes subventionnaires de recherche fédéraux ainsi que la conseillère scientifique en chef, Mona Nemer, se sont joints à la discussion. Les organisateurs se sont inspirés du Forum des enseignantes et des enseignants, un programme d’une semaine créé par la Bibliothèque du Parlement en 1996 et réunissant chaque année, à Ottawa, des dizaines d’éducateurs de l’ensemble du pays.

Le groupe s’est aussi largement appuyé sur le programme australien Science Meets Parliament mis sur pied par Science and Technology Australia, un organisme représentant quelque 70 000 membres du milieu de la recherche de l’Australie, et qui réunit chaque année des centaines de scientifiques pendant deux jours dans la capitale, Canberra.

Matt McTaggart, officier des forces aériennes et professeur adjoint de chimie au Collège militaire royal du Canada de Kingston, en Ontario, se souvient d’avoir entendu parler du programme par une scientifique australienne qui transportait une antenne de radioastronomie miniature dans son sac à main. L’objet était lié à un important projet susceptible d’être financé par le gouvernement, et elle voulait être prête à en discuter à tout moment, aide visuelle en main. Elle attribue au programme australien le mérite de lui avoir appris comment vulgariser la science.

« Cette expérience de deux jours a été l’une des occasions de perfectionnement professionnel les plus utiles de sa carrière », affirme M. McTaggart. Inspiré par cet exemple, il a décidé de se joindre à l’équipe du Canadian Science Policy Centre responsable d’organiser le programme à Ottawa qui se tiendra le 6 novembre, la veille du début de la Conférence sur les politiques canadiennes. Les titulaires d’une chaire de recherche du Canada de niveau 2 ont été invités à soumettre leur candidature pour y participer.

« L’une de nos priorités est de promouvoir une culture axée sur la prise de décisions fondées sur des données probantes, affirme Mehrdad Hariri, président et chef de la direction du Canadian Science Policy Centre, dont la première conférence annuelle a eu lieu en 2009. Le programme nous aidera à atteindre cet objectif en réunissant les membres des milieux scientifique et politique afin qu’ils puissent apprendre à se connaître et se familiariser avec leur terminologie et leurs activités respectives. »

Ces échanges ne sont aucunement destinés à obtenir du financement supplémentaire, assure M. Hariri. Une séance d’orientation sera d’ailleurs organisée avant la tenue du programme pour que les activités de sensibilisation des participants ne soient pas prises pour du lobbying.

Selon M. McTaggart, le succès du programme australien, maintenant dans sa dix-neuvième année, repose sur le fait qu’il aide les législateurs à mieux comprendre le côté pratique de la science. Pour les représentants des circonscriptions rurales par exemple, il est intéressant de connaître les retombées potentielles de la science agricole pour leurs électeurs. « Les connaissances scientifiques profitent à tous, quelle que soit l’allégeance politique », dit-il.

En tant que partenaire du programme La science rencontre le parlement, Mme Nemer estime que les parlementaires et les chercheurs ont beaucoup à apprendre les uns des autres. « On ne saurait surestimer l’importance des rencontres en personne, affirme-t-elle. Nous espérons que ces interactions permettront de valoriser l’utilisation de la science pour le bien commun. »

Ce n’est pas la première fois que ce type d’activités a lieu sur la Colline du Parlement. En effet, le Partenariat en faveur des sciences et de la technologie, une association coopérative regroupant des organismes publics, privés et du milieu de l’enseignement représentant quelque 50 000 membres, organisait jadis une journée annuelle de rencontres entre scientifiques et décideurs, mais n’a pas répété l’expérience depuis plusieurs années.

M. McTaggart se réjouit pour sa part à l’idée d’une reprise de ces activités, n’ayant lui-même jamais eu la chance d’y participer. « J’ai bien hâte d’avoir l’occasion de vivre cette expérience. »

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