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Les universités ont fait connaître leurs priorités en matière d’infrastructure

Elles avaient jusqu’au 31 mars pour soumettre une proposition, mais on ignore toujours quand et comment seront affectés les fonds

par NICK TAYLOR-VAISEY | 06 AVRIL 09

À la fois enthousiastes et soulagés d’apprendre que le gouvernement fédéral prévoit investir des milliards de dollars dans l’infrastructure post-secondaire, les administrateurs univer-sitaires ressentent toutefois une certaine inquiétude, car ils ignorent encore comment les fonds seront affectés et combien de campus en profiteront.

Le fonds d’infrastructure du savoir, qui prévoit des investissements de deux milliards de dollars sur deux ans, contribuera grandement à réduire l’entretien différé accumulé, que l’Association canadienne du personnel administratif universitaire estime à plus de cinq milliards de dollars.

Le gouvernement fédéral couvrira la moitié des coûts des projets approuvés, et la différence devra être assumée par les provinces, les administrations muni-cipales, les universités ou encore des partenaires du secteur privé.

Le recteur de l’Université McMaster, Peter George, se réjouit de la création du fonds, car l’infrastructure universitaire a été négligée pendant très longtemps : « La création d’un fonds destiné spécifique-ment à l’infrastructure des universités et des collèges représente un immense pas en avant. Je crois que le gouvernement fédéral mérite des félicitations à ce sujet », a-t-il affirmé avant de nommer une douzaine de projets que son établissement espère réaliser.

Le programme d’investissement cible des projets prêts pour la mise en chantier qui favorisent la recherche-développement, créent et maintiennent des emplois pour stimuler l’économie locale et s’inscrivent directement dans la stratégie fédérale en matière de sciences et de technologie. Lors du lancement du programme à Halifax, le 9 mars dernier, le ministre de l’Industrie, Tony Clement, a indiqué que le gouvernement souhaitait affecter les fonds dès que possible.

« Pour que les projets démarrent sans délai, nous avons demandé aux provinces et aux territoires de déterminer des priorités auxquelles nous nous attaquerons immédiatement. Nous prenons les mesures nécessaires pour réduire les formalités administratives et les chevauchements inutiles. »

Les universités avaient jusqu’à la fin de mars pour soumettre une proposition de projet dans le cadre du premier cycle de financement. Elles se sont donc précipitées pour définir leurs priorités, trouver des fonds de contrepartie et obtenir l’appui de leur province. Il ne leur reste plus qu’à espérer une réponse favorable du fédéral.

Le Conseil des recteurs d’université de la Nouvelle-Écosse a consulté ses membres pour présenter au gouverne-ment provincial une liste de projets d’infrastructure prioritaires à raison d’un projet par campus. Les 11 priorités de la liste totalisent un peu plus de 118 millions de dollars.

« Avant même la création du programme fédéral, nous travaillions sur cette approche ciblée afin d’inciter le gouvernement provincial à hausser considérablement ses investissements », explique Sean Riley, recteur de l’Université St. Francis Xavier.

Au Manitoba, le Conseil de l’enseignement postsecondaire a reçu le mandat de compiler les priorités des établissements, mais ceux-ci ne colla-borent pas activement comme l’ont fait leurs homologues de la Nouvelle-Écosse. « Un délai de deux semaines [pour élaborer les propositions] ne nous a pas laissé le temps de coordonner nos projets », constate Scott Lamont, vice-recteur aux finances et à l’admi-nistration à l’Université Brandon.

La rectrice de l’Université Trent, Bonnie Patterson, espère que toute université – qu’elle soit en milieu urbain ou rural, de petite ou de grande taille – qui présente un projet admissible recevra des fonds : « Je crois qu’il est impératif que toutes les régions du pays profitent des fonds disponibles. D’un point de vue politique, ce serait très positif », estime-t-elle.

Le recteur de l’Université Lakehead, Frederick Gilbert, a ciblé un certain nombre de projets sur son campus, dont des travaux d’entretien différé de 50 mil-lions de dollars. Il évalue cependant avec détachement les possibilités que son établissement obtienne du financement : « Tout ce que nous pouvons faire, c’est présenter nos propositions de projet et nous croiser les doigts. La concurrence s’annonce très féroce. »

Le porte-parole d’Industrie Canada a fait savoir qu’une petite équipe a été formée au sein du Secteur science et innovation pour assurer la gestion du programme. Les représentants du minis-tère ont également indiqué que les projets retenus pourraient être annoncés dès avril.

M. Riley, de l’Université St. Francis Xavier, croit qu’il sera difficile pour le gouvernement fédéral d’affecter aussi rapidement des fonds aux universités et aux collèges de partout au pays : « La gestion de ce programme représente tout un défi pour Industrie Canada. Il ne sera pas facile de prendre toutes les décisions dans les délais prévus. »

Un deuxième concours, correspon-dant à la deuxième année de finance-ment du programme, sera annoncé ultérieurement. Tous les projets devront être réalisés d’ici le 31 mars 2011.

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