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Actualités

Les universités soulignent la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Certains campus universitaires seront fermés à l’occasion du nouveau jour férié.

par LAURA BEAULNE-STUEBING | 30 SEP 21

Le 30 septembre marquera la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, un nouveau jour férié fédéral qui vise à commémorer l’histoire des pensionnats pour Autochtones, de leurs survivants et des enfants qui y sont décédés, et à nous rappeler l’histoire douloureuse et les répercussions toujours présentes de ces établissements.

Ce jour sera férié au Manitoba, en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve-et-Labrador et aux Territoires du Nord-Ouest, notamment pour les employés de la fonction publique. La date coïncide avec la Journée du chandail orange, organisée chaque année par les Autochtones pour commémorer l’expérience des pensionnats. L’histoire du chandail orange nous vient de Phyllis Webstad, une survivante du pensionnat St. Joseph à Williams Lake, en Colombie-Britannique, à qui on a retiré son tout nouveau chandail orange, acheté par sa grand-mère pour son premier jour d’école. « La couleur orange m’a toujours rappelé cet événement, à quel point mes sentiments n’avaient aucune importance, que personne ne se préoccupait de moi et que je m’étais sentie comme si je ne valais rien, a écrit Mme Webstad. Tous les petits enfants pleuraient et personne ne s’en souciait. »

La Journée du chandail orange a lieu le dernier jour de septembre, car c’est le moment de l’année où les enfants autochtones étaient arrachés à leur foyer pour être placés dans des pensionnats. Cette journée est également l’occasion « de préparer le terrain pour les politiques de lutte contre le racisme et l’intimidation pour l’année scolaire à venir », indique le site Web du mouvement. « C’est l’occasion pour les Premières Nations, les gouvernements locaux, les écoles et les collectivités de se réunir dans un esprit de réconciliation et d’espoir pour les générations d’enfants à venir. »

Tout au long de la semaine, les universités canadiennes soulignent la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation ainsi que la Journée du chandail orange de diverses manières : webinaires, cérémonies dirigées par des Aînés, ou encore fermeture du campus à l’occasion du jour férié. Le point commun de tous ces événements est que les membres de la communauté universitaire seront encouragés à porter un chandail orange pour rendre hommage aux peuples autochtones et montrer à leurs enfants qu’ils sont importants.

Phyllis Webstad.

Remarque : Cette liste d’activités n’est pas exhaustive. Renseignez-vous auprès de votre université afin de connaître son programme détaillé.

Les Maritimes

Puisque la Nouvelle-Écosse souligne officiellement la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, les bureaux du gouvernement provincial, les écoles publiques et les garderies seront fermés le 30 septembre (les entreprises privées peuvent toutefois choisir de demeurer ouvertes).

D’autres initiatives dans les universités de la côte Est comprennent :

Québec

Pour souligner la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et lancer une série de webinaires sur l’équité, la diversité et l’inclusion, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) a invité des experts à discuter de l’influence des pensionnats sur la façon dont les peuples autochtones perçoivent l’éducation. Ces experts sont Gabrielle Vachon Laurent, agente culturelle au Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières, Mélissa Coutu, agente de liaison en éducation au Centre d’amitié autochtone de Trois-Rivières, et Sivane Hirsch, professeure au Département des sciences de l’éducation de l’UQTR. L’événement a eu lieu le 29 septembre sur Zoom.

L’Université McGill organise des activités toute la journée du 30 septembre. La journée commencera par un événement intitulé We Will Walk Together/Skàtne Entewathahìta, qui prendra la forme d’une série de discussions et de spectacles dirigés par l’Aînée Geraldine Standup (guérisseuse traditionnelle, Kahnawa:ke) sur le thème de l’espoir et de la guérison. À midi, Wanda Gabriel, professeure adjointe de travail social à l’Université McGill, prononcera une conférence sur la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Plus tard dans la journée, l’École de travail social, Indigenous Access McGill et le Centre de recherche sur l’enfance et la famille organisent un séminaire dénonçant la surreprésentation persistante des enfants des Premières Nations dans les services canadiens de protection de l’enfance. Pour clore le programme, la Faculté de gestion de l’Université McGill organisera une activité de narration virtuelle.

Les universités du Québec mettent la réconciliation à l’honneur et soulignent cette journée de diverses autres manières, en proposant entre autres :

  • La Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke organise une activité le 30 septembre pour dévoiler une œuvre d’art de l’artiste autochtone Christine Sioui-Wawanoloath.
  • L’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue invite l’ensemble de la communauté universitaire à souligner cette importante journée en portant symboliquement un chandail ou autre vêtement orange tout en s’informant sur ce pan de l’histoire et sur son héritage. Une invitation similaire a été lancée à l’échelle de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval et de l’ensemble de la communauté de l’Université du Québec à Rimouski et de l’Université du Québec en Outaouais.
  • Le pavillon principal de l’École Polytechnique de Montréal sera illuminé en orange le 30 septembre. De son côté, l’Université du Québec à Montréal exprime sa solidarité envers les Premiers Peuples en participant à l’initiative pancanadienne de mise en lumière des façades des bâtiments. Ainsi, du 30 septembre au 3 octobre, une projection architecturale visant à transmettre un message de reconnaissance et d’espoir illuminera la façade du pavillon Président-Kennedy.
  • Sur la recommandation du comité Kwe Kwe, formé d’employés issus des Premières Nations, l’Université de Montréal tiendra plusieurs activités en ce jour de commémoration, dont la conférence « L’éducation à la réconciliation » le 30 septembre à midi.
  • Le Bureau des directions autochtones de l’Université Concordia présentera une discussion de groupe mettant en valeur les voix autochtones au sein du personnel, du corps professoral et du corps étudiant.
  • L’Université du Québec à Chicoutimi a prévu un événement à la fois en ligne et en personne pour rappeler l’histoire et le traumatisme des pensionnats autochtones et se souvenir des personnes disparues. L’événement consiste en une discussion avec Anne Rock, survivante des pensionnats, et Jacinthe Dion, professeure de psychologie clinique et de développement de l’enfant et de l’adolescent. Le port du masque est obligatoire pour assister à l’activité en personne.
  • La First Peoples’ House, le programme des professions de la santé autochtone, les programmes de santé mondiale et le Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université McGill organisent un atelier virtuel sur la santé autochtone le 30 septembre.
Photo oar Nathalie St-Pierre/UQAM.

Ontario

L’Université Algoma a annulé ses cours le 30 septembre pour donner à tous les membres de sa communauté la possibilité d’apprendre, de réfléchir et d’agir. Le campus de l’Université à Sault Ste. Marie ainsi que le Centre Shingwauk sur les pensionnats pour Autochtones (SRSC) se trouvent sur le site de l’ancien pensionnat autochtone de Shingwauk. Le SRSC, le Centre de ressources universitaires anishinabeg et l’Association étudiante anishinabeg de Shingwauk ont uni leurs efforts pour organiser une Journée du chandail orange à l’Université Algoma, qui comprendra des visites en personne et en ligne du site du pensionnat de Shingwauk, une installation artistique communautaire et des discussions avec des survivants.

Voici d’autres initiatives universitaires organisées en Ontario :

  • L’Université d’Ottawa a prévu quelques événements au cours de la journée. Il sera notamment possible de visiter le Jardin de chandails orange qui prendra forme à proximité du pavillon Tabaret. Ce jardin composé de chandails orange sur lesquels des messages d’espoir auront été rédigés avant d’être plantés devant le pavillon.
  • La discussion intitulée New Future in Education portera sur les vérités dérangeantes qui doivent être enseignées en classe. Elle est organisée par l’Université de Windsor et sera animée par Kat Pasquach, sa coordonnatrice à la sensibilisation et à la rétention des Autochtones.
  • Une vigile à la bougie pour la Journée du chandail orange dans la cour du Centre étudiant de l’Université Nipissing a eu lieu le 29 septembre.
  • Le 29 septembre, Scott Hamilton, professeur à l’Université Lakehead, et Kona Williams, experte autochtone en médecine légale, ont été invités par l’École de médecine du Nord de l’Ontario à parler des lieux de sépulture des pensionnats pour Autochtones.

Les Prairies

Bien que l’Alberta n’ait pas décrété le 30 septembre comme étant un jour férié, il n’y aura pas de cours à l’Université de l’Alberta à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Dans un esprit de réconciliation, l’Université organise également des journées de demandes d’admission gratuites du 30 septembre au 6 octobre 2021 pour les personnes des Premières Nations, métisses et inuites. Il y aura exonération des frais d’inscription pour les personnes possédant des documents d’identité admissibles et qui remplissent une demande d’admission au cours de cette période. L’Université de l’Alberta encourage tous les membres de sa communauté à porter un chandail orange le 30 septembre, et s’ils le font, à prendre une photo, à utiliser le mot-clic #ualbertaosd2021 et de répondre à la question « Pourquoi je porte un chandail orange? » sur Instagram, Facebook et Twitter.

L’Université de la Saskatchewan a indiqué au cours de l’été qu’elle offrirait annuellement à l’ensemble du corps professoral, du personnel et du corps étudiant un jour de congé à l’occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, dans l’espoir que sa communauté en profite pour apprendre et réfléchir. Le soir du 30 septembre, le recteur Peter Stoicheff et les Aînées Florence Highway et Evelyn Linklater animeront un événement d’illumination du campus en l’honneur de la vérité et de la réconciliation.

Voici d’autres activités et initiatives organisées dans les universités des Prairies :

Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique n’a pas fait du 30 septembre un jour férié. Elle le considère plutôt comme une journée de commémoration, et la plupart des établissements postsecondaires seront fermés aujourd’hui.

Le 27 septembre, le Centre d’histoire et de dialogue sur les pensionnats autochtones de l’Université de la Colombie-Britannique a organisé la projection du film Returning Home and Pathways to Reconciliation de même qu’une discussion avec Phyllis Webstad. L’activité comprenait une cérémonie d’ouverture de la nation musqueam et des discours de Jo-ann Archibald, chercheuse sto:lo, et de Mary Ellen Turpel-Lafond, directrice du Centre d’histoire et de dialogue sur les pensionnats pour Autochtones.

Voici d’autres activités organisées par les universités de la Colombie-Britannique :

  • Pour la Semaine de la vérité et la réconciliation, une cérémonie d’ouverture en personne a eu lieu au campus de Burnaby de l’Université Simon Fraser. Celle-ci comprenait des tambours, des chants et des prières d’Aînés.
  • Au campus Cowichan de l’Université de l’Île de Vancouver (UIV), Eddy Charlie, membre des tribus Cowichan et survivant du pensionnat de Kuper Island, s’est exprimé au sujet de son parcours postsecondaire.

L’événement intitulé Hearts Across Campus prévu au campus de Nanaimo de l’UIV est l’occasion pour les membres de la communauté universitaire de fabriquer des cœurs portant des messages sur la réconciliation. Ces cœurs seront ensuite affichés sur le campus.

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  1. caroline larue / 7 octobre 2021 à 15:54

    Le centre d’Innovation en formation infirmière en partenariat avec la Chaire de recherche autochtone en soins infirmiers au Québec de la faculté des sciences infirmières de l’université de Montréal a amorcé, auprès de la communauté enseignante qui forme des intervenants du réseau de la santé, un dialogue au sujet de la discrimination et du racisme systémique rencontrés par les Premiers Peuples dans les établissements de santé du Québec et du Canada. Ce dialogue, adressé à la communauté enseignante de la faculté des sciences infirmières (FSI) de l’UdeM, a été élaboré en étroite collaboration avec un comité de concertation regroupant des acteurs clés, majoritairement autochtones, du réseau de la santé. Deux activités numériques ont été réalisées : un panel d’expert pour discuter de la discrimination et du racisme systémique vécus par les Premiers Peuples dans les établissements de santé du Québec et un atelier visant à dégager des actions concrètes en enseignement pour aborder ce problème. Il ressort en plénière l’importance de 1) partager la responsabilité individuelle et systémique pour mieux répondre à la question des biais inconscients, d’enseigner le contexte socio-historique et les iniquités; 2) encourager les actions politiques; 3) encourager la recherche de littérature positive : réduction des méfaits, soins promouvant l’équité, la sécurisation culturelle, l’approche sensible à la violence et traumatisme au niveau individuel, mais aussi en tant que profession. Ce projet, que nous allons élaborer davantage par le biais d’article, a reçu un financement du Programme d’appui à la mobilisation des connaissances avec les Premiers Peuples, Secrétariat général, UdeM.

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