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Prix national d’excellence 3M pour étudiants : les lauréats se font porte-parole

Les lauréats de 2018 ont un intérêt commun pour l’inclusion au sein des établissements postsecondaires.

par SPARROW MCGOWAN | 23 AOÛT 18

Soulignant le leadership remarquable dans le milieu de l’éducation postsecondaire, le Prix national d’excellence 3M pour étudiants offre aux lauréats une tribune au sein de leur établissement ainsi que sur la scène universitaire nationale. Les lauréats de cette année semblent toutefois moins désireux de s’exprimer que de donner la parole à ceux que l’on entend moins souvent.

Tout comme le Prix national 3M d’excellence en enseignement, le prix créé en 2012 est financé par 3M Canada et la Société pour l’avancement de la pédagogie dans l’enseignement supérieur (SAPES). La réussite scolaire n’est que l’un des critères retenus pour évaluer les candidatures au prix pour étudiants. « Nous ne recherchons pas forcément des étudiants qui cumulent les A+, mais plutôt de bons étudiants qui comprennent ce qu’est le leadership et son rôle au sein des établissements d’enseignement », précise Maureen Connolly, coordonnatrice du prix.

Cette année, 119 candidats se sont disputé 10 prix partagés équitablement entre des étudiants aux cycles supérieurs et des étudiants au premier cycle. Chaque lauréat reçoit 5 000 $ ainsi qu’une subvention couvrant les frais d’inscription, d’hébergement et de déplacement pour assister au congrès de la SAPES. Lors de l’édition de 2018 tenue à Sherbrooke, au Québec, les lauréats ont présenté une séance plénière sur un sujet qu’ils ont choisi ensemble.

Première rangée: Mohammad Asadi Lari, Amy Blanding, Michael Graeme, Yahlnaaw/Aaron Grant, Deborah Jenkins. Deuxième rangée: Alexandra Meikleham, Maxwell Nicholson, Martha Paynter, Cara Samuel, Chloé Soucy.

Le groupe a retenu comme thème « Les voix absentes ». Selon Cara Samuel, étudiante à la maîtrise en psychologie clinique et l’une des trois lauréats de l’Université de Victoria, il s’agissait de « discuter des moyens d’utiliser le leadership pour faire entendre les voix absentes dans nos collectivités et dans le milieu de l’éducation postsecondaire ».

Mohammad Asadi Lari, récent diplômé de l’Université de la Colombie-Britannique qui entreprend des études doctorales en médecine à l’Université de Toronto, avoue qu’il avait des doutes au départ : « Je pensais que nous aurions du mal à nous ranger derrière les mêmes idées, vu la diversité de nos parcours et le fait que nous en étions à différentes étapes de nos vies, mais nous y sommes parvenus. Nos échanges ont suscité beaucoup d’émotions, et même quelques larmes parmi les membres de l’auditoire. »

Chaque lauréat s’est fait le porte-parole d’un groupe marginalisé, le plus souvent rattaché à son expérience personnelle. Chloé Soucy, récente diplômée en littérature anglaise de l’Université Bishop’s, a ainsi parlé de son expérience auprès des enfants atteints de troubles du développement et de déficience intellectuelle, et du fait que les études postsecondaires ne sont généralement pas envisagées pour eux.

« Nous avons discuté de groupes marginalisés, de personnes en particulier, des parents, de la famille et de choses comme ça », raconte Yahlnaaw/Aaron Grant, lauréate de l’Université du Nord de la Colombie-Britannique, qui entame une maîtrise en études des Premières Nations avec spécialisation en langue haïda et revitalisation des récits de la communauté de Skidegate. « Ma propre voix était absente. Ma langue et les conseils de mes mentors m’ont permis de me la réapproprier », précise-t-elle, ajoutant qu’elle veut aider d’autres personnes à faire de même.

Le Prix national d’excellence 3M pour étudiants a déjà beaucoup apporté à nombre de ses lauréats. Mme Samuel affirme en avoir retiré bien plus que ce qu’elle attendait. « Je savais que ce prix aurait des retombées bénéfiques, mais pas à ce point. »

Mme Connolly indique avoir vu au fil des ans beaucoup d’étudiants sous-estimer les retombées du prix, le réduisant souvent à tort à sa valeur monétaire. « Au départ, ils ne mesurent pas l’importance de compter parmi les lauréats, ni l’énergie collective et la visibilité nationale qui en découlent, déplore-t-elle. Par la suite, ils ont en quelque sorte une révélation. »

Les lauréats sont entre autres invités à prendre part à un projet collaboratif, mené avec l’appui de la SAPES. Ceux de cette année sont sur le point de décider quel sera ce projet. Certains réfléchissent aussi à des moyens d’utiliser leur prix pour changer les choses au sein de leur établissement. « J’espérais aussi que ce prix me procurerait une tribune, un moyen d’engager un dialogue avec mon université pour concrétiser certaines de mes idées pour renforcer entre autres la diversité sur le campus », confie Mme Samuel.

Mme Soucy et d’autres songent déjà à l’an prochain. « Au moins quelques-uns d’entre nous espèrent assister au congrès de 2019 de la SAPES, dit-elle. J’adorerais apprendre à connaître les anciens et futurs lauréats du Prix national d’excellence 3M pour étudiants. Je pense qu’il y a beaucoup à gagner à les mettre tous en relation. »

Pour se porter candidat à l’édition de 2018 du Prix national d’excellence 3M pour étudiants, il fallait être inscrit à temps plein dans un établissement postsecondaire canadien (université ou collège) et y avoir fait au moins un semestre complet. L’an prochain sera toutefois marqué par un changement considérable, bien que temporaire. La SAPES a en effet décidé qu’aucun prix ne serait décerné à des étudiants aux cycles supérieurs en 2019, le temps de revoir les critères d’admissibilité. En outre, le mandat de coordination de Mme Connolly prend fin cette année, et elle sera remplacée par Cynthia Korpan de l’Université de Victoria.

Un complément d’information sur chacun des lauréats étudiants figure sur le site Web de la SAPES.

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