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Se rappeler Armand Frappier

Il y a 75 ans, le célèbre chercheur fondait l’institut qui porterait un jour son nom.

par JEAN-FRANÇOIS VENNE | 09 OCT 13

Lorsque le jeune médecin Armand Frappier revient au Québec en 1933 après des études aux États-Unis et en Europe, il a dans ses bagages le bacille Calmette-Guérin, permettant la préparation du vaccin atténué contre la tuberculose. Il deviendra le premier chercheur nord-américain à en confirmer l’efficacité. Mais que d’embûches avant d’y parvenir!

La bactériologie en est alors à ses balbutiements. Seuls les étudiants en médecine ont accès à une formation, fort incomplète, dans ce domaine. Il n’y a ni enseignement aux cycles supérieurs, ni collaboration entre facultés, ni géloses au sang pour cultiver les bactéries ni d’animaux pour l’expérimentation.

Ce manque de ressources frappe celui qui vient de séjourner à l’Institut Pasteur, en France. Il consacrera ses énergies non seulement à produire le vaccin de la tuberculose, mais aussi à développer ce secteur de recherche. En 1938, il obtient le financement pour fonder l’Institut de microbiologie et d’hygiène de Montréal, première esquisse de ce qui deviendra l’Institut Armand-Frappier (IAF) (en 1998, l’Institut est rattaché à l’Institut national de la recherche scientifique).

Combattre l’oubli

Selon Pierre Payment, professeur au Centre INRS-Institut Armand-Frappier, le 75e anniversaire de cette fondation est l’occasion idéale de rappeler à la fois l’œuvre d’Armand Frappier et le rôle que joue toujours l’Institut au Québec. Arrivé comme étudiant à la maîtrise en 1970 et ayant obtenu un doctorat de cet établissement en 1974, M. Payment a été témoin d’une bonne partie de son histoire et a vu s’effacer le souvenir d’Armand Frappier dans la mémoire collective.

« Pendant longtemps, l’IAF a produit le vaccin contre l’influenza, rappelle-t-il. Chaque année, pendant la saison de la grippe, on entendait parler de l’Institut par les journalistes qui le mentionnaient dans des entrevues sur la maladie ou le vaccin. En abandonnant la production du vaccin aux mains du secteur privé à la fin des années 1980, nous avons en quelque sorte perdu notre principale vitrine. »

En plus d’offrir le vaccin de la tuberculose aux Québécois, le Dr Frappier a aussi amélioré celui de la poliomyélite, une autre maladie qui faisait des ravages à l’époque. Au fil des ans, l’IAF a évolué et ses activités de recherche se sont grandement diversifiées. Sa principale mission demeure de combattre les microbes et les maladies, « ce combat qui n’en finit plus », pour reprendre le titre d’un ouvrage célèbre du Dr Frappier.

La célébration des 75 ans de l’œuvre du Dr Frappier fait l’objet de diverses activités jusqu’en mars 2014, y compris un concours de vulgarisation scientifique dans le cadre du Congrès Armand-Frappier, que aura lieu du 14 au 16 novembre à Orford, Québec.

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