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SIC espère marquer des points grâce à un projet pilote en hockey féminin

Le projet permet aux universités de majorer les bourses d’études offertes à certaines hockeyeuses.

par MARK CARDWELL | 11 DÉC 13

Peter Smith ne compte plus les occasions où il a tenté en vain de recruter de jeunes joueuses prometteuses pour l’équipe de hockey féminin de l’Université McGill. « C’est décourageant, affirme celui qui a remporté trois championnats nationaux en 13 ans comme entraîneur-chef des Martlets de McGill. La grande majorité des plus grandes athlètes de notre sport national vont jouer dans la NCAA », la plus importante association de sport universitaire aux États-Unis.

M. Smith garde malgré tout espoir que les choses changent grâce à un nouveau projet pilote approuvé par Sport interuniversitaire canadien (SIC) à la fin de novembre. Le projet quinquennal permettra aux programmes de hockey féminin de SIC d’offrir aux athlètes des bourses d’études plus généreuses que les bourses actuelles, qui sont limitées au montant des frais de scolarité et des frais obligatoires. Dès 2014, les bourses d’études pourront couvrir d’autres dépenses importantes, comme l’hébergement, les repas et les livres.

« Je crois que ça va changer la donne, avance M. Smith. Ce nouveau levier de recrutement permettra vraiment à SIC de retenir les meilleures hockeyeuses canadiennes et d’exploiter leur talent au pays. »

Selon Pierre Lafontaine, directeur général de SIC, le projet pilote est né entre autres du fait qu’aux Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, en 2010, aucune des hockeyeuses de l’équipe canadienne, qui a remporté l’or, n’avait joué pour une université canadienne. M. Lafontaine s’attend à ce que SIC applique la réforme à d’autres sports si le projet pilote est fructueux.

En vertu du nouveau règlement, le plafond des dépenses par équipe sera maintenu, mais la limite individuelle sera éliminée, permettant ainsi aux équipes d’offrir davantage à une joueuse étoile pour couvrir l’hébergement, les repas et d’autres dépenses admissibles, en plus des frais de scolarité. (Actuellement, le plafond individuel varie d’une province à l’autre en fonction des frais de scolarité; en Ontario, par exemple, il est fixé à 4 000 $ par athlète.)

« Cela peut sembler bien mince, mais cette réforme pourrait aider à convaincre nombre de joueuses de haut calibre d’intégrer des équipes de SIC ou d’y demeurer au lieu d’aller aux États-Unis, affirme Ian Reade, directeur des sports à l’Université de l’Alberta. Ce n’est pas qu’une question d’argent, mais l’aspect monétaire joue tout de même un rôle important. »

Inquiet devant l’exode des athlètes étudiants canadiens en général (et des hockeyeuses en particulier), M. Reade a organisé un important sommet sur le hockey féminin à l’Université de l’Alberta durant le championnat national de 2012. Une quarantaine de directeurs des sports et d’entraîneurs des universités membres de SIC ainsi que des représentants d’organisations externes, comme Melody Davidson, de Hockey Canada, se sont rassemblés pour l’occasion.

Les participants au sommet ont analysé les raisons qui poussent 400 hockeyeuses canadiennes (l’équivalent de 20 équipes) à jouer dans la NCAA, dominant l’alignement dans plusieurs grandes universités, dont l’Université Cornell, où 67 pour cent des joueuses sont canadiennes. La composition de l’équipe canadienne de hockey féminin des Jeux olympiques d’hiver de 2014, à Sotchi, en Russie, n’avait pas encore été dévoilée au moment de l’entrevue, mais M. Reade doutait fort d’y voir des joueuses ou des diplômées des universités membres de SIC.

Les participants au sommet ont également recommandé d’élaborer des indicateurs de rendement clés pour déterminer l’effet de la modification des plafonds des dépenses. Ils ont proposé de calculer, parmi les 11 équipes provinciales de hockey féminin dont les joueuses ont moins de 20 ans, combien des quelque 200 hockeyeuses accepteront des bourses pour étudier au Canada et aux États-Unis au cours des cinq prochaines années. « Nous avons présenté l’idée comme un projet de recherche, explique M. Reade, mais les recteurs ont tout de suite accepté de tenter l’expérience. »

Une délégation de directeurs des sports, dont M. Reade, s’est entretenue avec les huit membres du comité consultatif des recteurs à Ottawa où SIC tenait son assemblée annuelle, en octobre dernier. Le recteur de l’Université Brock, Jack Lightstone, qui préside le comité consultatif, indique que le groupe a adhéré volontiers au projet tel que proposé au terme d’une discussion de 90 minutes.

« Les universités privilégient les décisions éclairées fondées sur des données probantes, précise M. Lightstone. Lorsque nous aurons les résultats du projet pilote en main, nous serons beaucoup mieux en mesure de tenir une discussion rationnelle sur les avantages potentiels et les éventuels effets néfastes de ce genre de financement. »

Nella Brodett, capitaine de l’équipe de hockey féminin des Rams de l’Université Ryerson, croit que le projet pilote aura des retombées positives pour son sport. « À Edmonton, lorsque j’étais plus jeune, tout le monde disait que celles qui n’allaient pas aux États-Unis jouer dans la NCAA n’étaient pas à la hauteur. »

Deux autres motions visant à freiner l’exode des meilleurs athlètes étudiants vers les universités américaines ont été approuvées par les directeurs des sports et les recteurs des 55 universités membres de SIC. Une écrasante majorité d’entre eux ont approuvé une nouvelle règle d’admissibilité qui permettra aux athlètes étudiants canadiens jouant dans la NCAA de revenir jouer pour une université membre de SIC sans devoir attendre une année complète. Dès septembre prochain, ces athlètes pourront exercer leur « droit de retour » une fois au cours de leur carrière sportive universitaire.

De plus, SIC a adopté un plan stratégique quinquennal qui favorise l’amélioration de l’expérience et des performances des athlètes étudiants et des entraîneurs en mettant l’accent sur des valeurs comme l’excellence, l’esprit d’équipe et l’éthique. « Une nouvelle ère commence pour SIC », conclut M. Lafontaine.

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